Les gouvernements et opérateurs énergétiques du monde entier intensifient leurs efforts pour promouvoir l’énergie géothermique. Des initiatives innovantes, telles que la Plateforme Géothermique du Royaume-Uni et l’expansion d’Olkaria au Kénya, ponctuent une dynamique favorisée par les États-Unis et la Hongrie. Ensemble, ils visent à renforcer la sécurité énergétique globale.
Politiques, données et investissements renforcent l’énergie géothermique
Les gouvernements et les opérateurs énergétiques de plusieurs pays s’engagent à accélérer le développement de l’énergie géothermique à travers de nouvelles stratégies de planification, des projets de production et des améliorations des infrastructures. Du service géologique du Royaume-Uni à l’expansion d’Olkaria au Kenya, en passant par des décisions de la Maison Blanche et des appels d’offres en Hongrie, les avancées sont claires et significatives.
Ces initiatives visent à accroître la production de chaleur et d’électricité géothermiques, réduire la dépendance aux combustibles fossiles et renforcer la sécurité énergétique. L’objectif principal est d’allier des données de qualité, un financement adéquat et des processus simplifiés à des infrastructures capables de distribuer cette énergie là où elle est le plus nécessaire.
Une plateforme nationale pour planifier la géothermie au Royaume-Uni
Le Service Géologique Britannique (BGS) a lancé la Plateforme Géothermique du Royaume-Uni, un portail interactif permettant d’explorer le potentiel géothermique, à la fois superficiel et profond, du pays. Cet outil offre aux régulateurs, promoteurs et chercheurs une vue d’ensemble unifiée des ressources et de leurs coûts estimés.
L’explorateur cartographique dispose d’une interface conviviale avec des couches de résumé pour évaluer des scénarios et des caractéristiques locales. Parmi les catégories incluses, on trouve :
- Des systèmes verticaux de circuit fermé assistés par des pompes à chaleur (superficiels).
- Des systèmes de circuit ouvert avec pompes à chaleur (superficiels).
- Des aquifères sédimentaires profonds de haute température (hydrothermaux).
- Des systèmes conçus dans des roches granitiques à grande profondeur (pétrothermaux).
Ces données fournissent des indicateurs sur la production thermique, les températures et les coûts, permettant d’identifier les zones à meilleure relation ressource-coût et d’orienter les décisions d’investissement et les politiques publiques.
Le système indique que les systèmes de circuit fermé sont techniquement réalisables dans presque toute la Grande-Bretagne, sous certaines conditions urbanistiques et réglementaires. Cela pourrait permettre à environ 55 % de la population d’extraire autour de 15 000 kWh thermiques par an avec un seul sondage de 150 mètres, des chiffres similaires à ceux d’une chaudière domestique. En outre, la plateforme permet d’évaluer la réhabilitation géothermique des villes et de planifier de nouvelles zones de développement.
Le Kenya accélère son expansion géothermique à Olkaria
Le Cabinet du Kenya a approuvé la construction d’Olkaria VII (80,3 MW), supervisé par KenGen, qui devrait fournir de l’énergie au réseau d’ici juin 2027. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la croissance du plus grand complexe géothermique du continent. Le projet initial comportera 19 puits de production, avec la possibilité d’ajouter sept autres sur une durée de 25 ans. L’investissement total prévu est d’environ 248 millions d’euros.
Cette approbation a eu lieu lors d’une réunion gouvernementale dirigée par William Ruto, où la Fase III du Projet de Connectivité de Dernière Milla a également été validée. Ce programme vise à ajouter 180 500 nouveaux clients, réhabiliter des transformateurs inactifs et moderniser des sous-stations affichant une forte demande.
Ces initiatives bénéficieront de soutiens financiers du Banque Européenne d’Investissement et du Gouvernement japonais, tout en respectant la feuille de route du secteur électrique kenyan, qui prévoit une demande accrue d’au moins 100 MW par an.
Parallèlement, la société de transmission KETRACO a commencé à construire la nouvelle ligne Narok-Bomet, couvrant 81 km, pour acheminer l’excédent géothermique d’Olkaria vers l’ouest du pays. Cette amélioration contribuera à alléger les couloirs saturés, à renforcer la résilience du système et à retirer la turbine à gaz Muhoroni (60 MW). Le tracé sera relié au réseau existant vers Sotik et Kisii, offrant une alimentation alternative à la région de Nyanza Sud.
Les États-Unis intensifient le soutien aux projets géothermiques
Une Ordonnance Exécutive émise par l’administration de Donald Trump vise à accélérer le processus d’approbation fédéral pour les infrastructures des centres de données, y compris celles sur la production et la transmission d’énergie. L’ordonnance inclut les équipements géothermiques parmi les « Composants Couverts », ce qui facilite leur intégration dans des projets de centres de données.
Pour bénéficier de ce soutien, les projets doivent remplir certains critères :
- Un accroissement de charge électrique supérieur à 100 MW.
- Une finalité de sécurité nationale ou d’intérêt stratégique reconnu.
- Un engagement de CAPEX d’au moins 500 millions de dollars.
- Une désignation explicite de la part d’un secrétaire ministériel.
L’ordonnance prévoit plusieurs mesures de soutien pour les projets éligibles, telles que des prêts et des garanties, des périodes d’approbation accélérées, ainsi que des exemptions pour les actions n’ayant pas d’impact environnemental significatif.
La Hongrie ouvre des appels d’offres pour des systèmes géothermiques
Le Gouvernement hongrois a lancé un appel à consultation publique dans le cadre du Programme d’Énergie Jedlik Ányos, pour diverses offres visant à élargir l’utilisation de la géothermie. Le premier appel disposera d’un budget de 120 millions d’euros, dont 10 millions pour subventionner la première perforation de puits dans plusieurs localités rurales.
Si la perforation est fructueuse, la contribution de l’État pourrait couvrir 10 % des coûts, tandis que, si elle échoue, cette aide pourrait atteindre 50 %. L’exécution physique des projets devra se faire dans un délai de deux ans après la signature de l’accord de soutien.
Un deuxième appel mettra à disposition 12 millions d’euros pour un système connecté au réseau. Une troisième initiative offrira des prêts sans intérêts pour des investissements liés à la génération de chaleur géothermique. Ces mesures visent à doubler la consommation géothermique en Hongrie d’ici 2030, partant d’une base de 6,4 PJ.
Ces politiques illustrent un secteur géothermique en pleine expansion, où une meilleure information (Royaume-Uni), l’exécution de projets (Kenia), la facilitation réglementaire (États-Unis) et le financement public (Hongrie) se combinent pour accélérer le déploiement de l’énergie géothermique.
Mon avis :
L’énergie géothermique connaît une dynamique positive, illustrée par des initiatives au Royaume-Uni, en Kenia, aux États-Unis et en Hongrie, visant à renforcer l’infrastructure et à faciliter les investissements. Cependant, des défis persistent, notamment les coûts d’initialisation (jusqu’à 248 millions d’euros en Kenia) et la nécessité d’une planification rigoureuse pour assurer un approvisionnement stable en énergie renouvelable.
Les questions fréquentes :
Qu’est-ce que l’énergie géothermique et comment est-elle utilisée par les gouvernements ?
L’énergie géothermique est l’énergie produite à partir de la chaleur issue de la Terre. Plusieurs gouvernements, comme au Royaume-Uni et au Kenya, investissent dans des projets géothermiques pour générer plus de chaleur et d’électricité, réduire la dépendance aux combustibles fossiles, et renforcer la sécurité énergétique.
Comment le Royaume-Uni planifie-t-il l’expansion de l’énergie géothermique ?
Le Service Géologique Britannique (BGS) a lancé une plateforme géothermique nationale qui permet d’explorer le potentiel géothermique du pays. Cette plateforme fournit aux régulateurs et aux investisseurs des données sur les systèmes géothermiques, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées sur les investissements et les politiques publiques.
Quels sont les projets géothermiques en cours au Kenya ?
Le Kenya a donné son feu vert pour la centrale Olkaria VII, qui produira 80,3 MW d’énergie d’ici 2027. Ce projet, avec un coût d’environ 248 millions d’euros, vise à renforcer le réseau électrique du pays tout en soutenant une transition vers une énergie plus durable.
Quelle est la politique des États-Unis concernant l’énergie géothermique ?
Les États-Unis, sous l’administration Trump, ont mis en place des mesures pour accélérer le processus d’autorisation des infrastructures géothermiques. Cela inclut des soutiens financiers pour les projets qui respectent des critères spécifiques, leurs permettant de contribuer à l’augmentation de la capacité énergétique du pays.