dimanche 17 août 2025
Energie

Climat extrême, velutina et importations : comment le secteur s’adapte face aux défis croissants

Dans un contexte alarmant pour la apicultura en Espagne, des défis tels que des campagnes médiocres, des coûts en augmentation et la menace de Vespa velutina mettent sous pression les producteurs, notamment en Andalousie. La quête d’une solution durable devient indispensable pour sauver ce secteur vital.

La Tempête Parfaite de l’Apiculture en Espagne

La apiculture en Espagne, et plus particulièrement en Andalousie, traverse une période de turbulences marquées par des conditions climatiques extrêmes, une augmentation des coûts et une concurrence croissante à l’international. Les producteurs de miel, dont une grande partie est concentrée en Andalousie et Extremadura, constatent que leurs colmenas (ruche) restent moins présentes sur le terrain et que la production de miel souffre d’une pénurie due à des floraisons ratées.

L’Andalousie : Épicentre de la Crise Apicole

Des apiculteurs de la région rapportent qu’ils font face à plusieurs campagnes avec des résultats nettement inférieurs à ceux de la normale. La pluie de printemps n’a pas entraîné de floraison ni de pollens, suivie d’une vague de chaleur qui a desséché les terrains. En conséquence, la production printanière n’a représenté que 25 à 30 % des niveaux habituels, et malgré un été exceptionnel, la campagne globale pourrait à peine atteindre 40 à 50 %.

La combinaison de la chaleur extrême et de la sécheresse réduit la quantité de nectar disponible et affaiblit les colonies d’abeilles, qui sont moins actives. À cela s’ajoute la menace de la Vespa velutina, une espèce invasive qui chasse les abeilles et met en péril l’existence de nombreux coléenaires.

De nombreux apiculteurs sont contraints de maintenir leur census (nombre de ruches) en raison des engagements pris dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), notamment l’initiative agro-environnementale "Apiculture pour la biodiversité", qui impose de garder les colonies pendant cinq ans. Cela signifie que même des ruches non rentables sont conservées dans l’espoir de jours meilleurs.

Vous aimerez aussi :  Stratégies durables pour dynamiser les secteurs productifs grâce aux énergies renouvelables

Pour survivre, certains apiculteurs combinent la vente directe et d’autres emplois saisonniers pour couvrir les frais de personnel, de carburant et de matériel. La situation a même conduit certains à chercher des opportunités à l’étranger pour équilibrer leurs账.

Parallèlement, la grande distribution prend le pas sur le producteur local, proposant des produits exprimant des mélanges de plusieurs origines. L’OLAF (Office Européan de Lutte Anti-Fraude) a déjà averti que plus de la moitié des miels importés analysés ne respectaient pas les normes, ce qui alimente la méfiance et fait chuter les prix à la production.

La Junta de Andalucía défend sa gestion des aides, notamment l’agro-environnementale et l’Intervention Sectorielle Apicole. Lors de l’exercice précédent, elle a annoncé 5,8 millions d’euros pour la première et plus de 3,1 millions d’euros pour des initiatives telles que la repopulation des colonies ou des traitements sanitaires. Elle maintient aussi une aide à l’alimentation due aux conditions climatiques extrêmes et active des mesures contre la Vespa velutina.

Défis Nationaux : Incendies, Vespa Velutina et Marché

Dans des régions comme Castilla et León, les incendies ont ravagé des ruchers entiers. Des apiculteurs de Zamora et León estiment que des milliers de colonies ont été perdues, avec des cas isolés de pertes pouvant atteindre plusieurs centaines. La mise en place de nouvelles colonies pourrait nécessiter entre trois et huit ans, et avec des rendements moyens de environ 10 kg par ruche, vendus à environ 3 euros le kilogramme, la récupération économique semble compromise.

Au niveau national, la production de miel a rebondi à environ 33 000 tonnes l’année dernière, après deux années très faibles, mais cette augmentation n’est pas uniforme et ne compense pas vraiment l’augmentation des coûts fixes et de santé. Il n’est pas surprenant que la pluriactivité augmente dans le secteur pour joindre les deux bouts.

Des organisations telles que COAG Castilla y León préparent des mobilisations face à ce qu’elles considèrent comme un abandon du secteur. Elles demandent un soutien spécifique et un contrôle réel des étiquetages pour protéger les producteurs de miel des pratiques déloyales.

Vous aimerez aussi :  Portugal établit la gestion du réseau en Espagne comme cause du blackout et exclut la responsabilité des énergies renouvelables

Règlementation et Marché

Un climat d’incertitude existe également autour des règlementations : la proposition de la nouvelle PAC pour 2028-2034 pourrait entraîner une réorganisation des aides, laissant de côté des soutiens essentiels pour l’apiculture professionnelle. Des craintes de coupures financières de 22 % par rapport au cadre actuel se font jour, avec des pertes supérieures à 37 % en termes réels, mettant ainsi en péril les investissements et la continuité des exploitations.

Sur le front commercial, la révision de l’accord entre l’UE et Ukraine augmente la quota d’importation sans droits de douane de miel, portant ce quota de 6 000 à 35 000 tonnes. En 2024, l’UE a importé de l’Ukraine 53 958 tonnes (31 % du total) avec un prix moyen de 1,75 euros le kilogramme, ce qui est inférieur aux coûts de production en Espagne (supérieurs à 3 euros), aggravant ainsi la concurrence déloyale et l’entrée de miels potentiellement altérés.

Les producteurs doivent également faire face à des impacts biologiques et administratifs : le abejaruco cause des dommages dans certaines zones sensibles, et l’obligation de faire appel à un vétérinaire pour les visites zoosanitaires augmente encore des coûts que beaucoup de producteurs peinent à assumer.

Dans des régions comme Aragón, l’expansion de la Vespa velutina suscite des inquiétudes. Aux municipalités comme Alcañiz, la surveillance est renforcée, même à l’aide de drones, et une collaboration citoyenne est demandée pour identifier les nids, qui peuvent atteindre jusqu’à 80 cm de diamètre. Les autorités insistent sur le fait qu’il ne faut pas manipuler ces nids, mais plutôt alerter les services compétents pour en assurer une élimination sécurisée.

Dans ce contexte, la région de Galicia cherche à valoriser sa production de miel à travers des foires et des labels de qualité. Des désignations comme l’IGP garantissent des normes strictes et une traçabilité vérifiable par le consommateur. Les experts soulignent que la flore d’origine détermine les nuances de goût (eucalyptus, châtaignier, multifloral, etc.) et alertent sur le fait que certaines importations peuvent comporter des pratiques autorisées en dehors de l’UE, ce qui souligne l’importance de choisir des produits certifiés.

Vous aimerez aussi :  Innovación en sostenibilidad: retos y oportunidades para un futuro más verde y responsable

Le secteur doit s’orienter vers des mesures coordonnées qui abordent les enjeux climatiques, sanitaires et de marché : il est urgent de soutenir la professionnalisation, de lutter efficacement contre la Vespa velutina, d’assurer un étiquetage clair et de promouvoir des politiques qui n’handicapent pas ceux qui soutiennent la pollinisation et la vie rurale.

Mon avis :

La crise apicole en Espagne, exacerbée par des conditions climatiques extrêmes et une concurrence extérieure accrue, fragilise le secteur en Andalousie, où les rendements sont en chute libre. Bien que des subventions publiques offrent un soutien temporaire, les producteurs subissent des pertes importantes, notamment à cause des importations moins chères et de la prédation par la Vespa velutina.

Les questions fréquentes :

Quels sont les principaux défis auxquels fait face l’apiculture en Espagne ?

L’apiculture en Espagne est confrontée à une combinaison de facteurs, notamment des campagnes de récolte peu fructueuses à cause du climat, une augmentation des coûts et une concurrence accrue d’importations qui font pression sur les prix. Des zones comme l’Andalousie connaissent une baisse significative de la production de miel, avec des floraisons affectées par des événements climatiques extrêmes.

Comment la crise apicole affecte-t-elle les apiculteurs en Andalousie ?

Les apiculteurs en Andalousie signalent des résultats bien inférieurs à la normale, avec une production estimée à seulement 25-30% des niveaux habituels lors de la dernière campagne. La combinaison de la sécheresse et de la chaleur extrême nuit à la disponibilité de nectar et affaiblit les colonies, entraînant une diminution de l’activité des abeilles.

Quelles actions sont entreprises par les autorités pour soutenir les apiculteurs ?

La Junta de Andalucía propose diverses aides, notamment des subventions pour la repopulation des colonies et des traitements sanitaires. En 2023, elle a annoncé environ 5,8 millions d’euros pour des programmes agro-environnementaux et plus de 3,1 millions d’euros pour des interventions dans le secteur apicole, y compris des mesures contre la Vespa velutina.

Quels sont les impacts des importations de miel sur le marché local ?

Les importations de miel, souvent étiquetées comme mélanges de plusieurs origines, ont un impact négatif sur le marché local en abaissant les prix et en érodant la confiance des consommateurs. En 2024, l’UE a importé plus de 53 958 tonnes de miel en moyenne à 1,75 €/kg, ce qui est inférieur aux coûts de production en Espagne, créant une concurrence déloyale pour les apiculteurs locaux.