Le procès des abus présumés dans le secteur éolien, surnommé trama eólica, commence enfin à Valladolid après dix ans d’enquête. Avec des accusations de corruption à grande échelle, ce jugement met en lumière les agissements de personnalités comme Rafael Delgado, prévu pour durer jusqu’en janvier 2026.
La Trama Éolienne Arrive au Banquier à Valladolid : Clés du Macroproces
Le plus grand procès pour corruption présumée en Castille et León commence enfin. Après une décennie d’enquêtes et des milliers de pages de documents, la fameuse trama éolienne est portée devant le tribunal de l’Audience Provinciale de Valladolid, avec un calendrier qui s’étend de septembre à fin janvier 2026.
Le procès, avec une couverture médiatique institutionnelle pour les médias accrédités, examinera si, pendant des années, le département de l’Économie a manœuvré pour conditionner l’octroi des autorisations de parcs éoliens à l’entrée de partenaires locaux, générant ainsi un circuit de bénéfices illicites et de pots-de-vin à grande échelle.
Dates et Structure du Macroprocès
La Quatrième Section a fixé 43 sessions : les deux premières journées (15 et 16 septembre) seront consacrées aux questions préliminaires et aux éventuelles conformités. L’audition des témoins aura lieu les 6, 7, 8, 14, 15, 16, 20 et 21 octobre, puis continuera les 3, 4, 5, 10, 11, 12 et 17 novembre.
Le tribunal a également réservé neuf sessions de preuves expertes pour les 18, 19, 24, 25 et 26 novembre, ainsi que les 1, 2, 3 et 9 décembre. Les déclarations des accusés et les rapports des parties occuperont 17 sessions entre le 10, 11, 15, 16, 17 décembre ainsi que le 7, 8, 9, 12, 13, 14, 19, 20, 21, 26, 27 et 28 janvier 2026.
Tous les débats commenceront à 10h00 et, comme cela avait été le cas dans l’affaire Perla Negra, les accusés témoigneront à la fin. La salle a réorganisé le calendrier initial, réduisant le nombre de sessions prévues, avec la dernière date programmée fixée au 28 janvier 2026.
Qui Se Trouve sur le Banc des Accusés
Initialement, 16 accusés étaient désignés, mais finalement, 14 seront présents dans la salle : l’un a été exclu pour des raisons de santé et un autre, l’ancien responsable de l’EREN, Manuel Ordóñez, est décédé. Parmi les accusés, on trouve l’ancien vice-conseiller de l’Économie, Rafael Delgado, déjà condamné dans l’affaire Perla Negra.
Des entrepreneurs liés au secteur, d’anciens directeurs de filiales associées au business éolien et des intermédiaires présumés sont également mentionnés. De plus, la salle a refusé que l’ancien président Juan Vicente Herrera et l’ancienne conseillère Pilar del Olmo témoignent, estimant que leurs déclarations n’étaient pas « pertinentes ni utiles ».
L’Origine du Cas et la Thèse de l’Accusation
Selon le rapport du procureur, Tomás Herranz, la Consejería de Economía a vu dans la montée des énergies renouvelables une opportunité d’« ouvrir la porte » à des entreprises de la région. À partir de là, l’ancien vice-conseiller Rafael Delgado, aux côtés de l’ancien conseiller Tomás Villanueva et du directeur Ricardo Bravo (de la filiale d’Iberdrola), auraient mis en place un système pour forcer la participation d’entreprises locales dans les projets les plus prometteurs en matière d’autorisation.
La participation exigée serait d’environ 40%, sous peine de ne pas obtenir l’autorisation administrative si ces partenaires n’étaient pas acceptés. Pour ce faire, des compétences ont été centralisées, concentrant les autorisations au sein de la vice-consejería, et une phase supplémentaire a été introduite, appelée « compétence par évacuation », que seuls les parcs intégrant un partenaire local pouvaient dépasser.
Le récit de l’accusation suggère que des entreprises de confiance—Alberto et Francisco Esgueva, Germán José Martín, Andrés Martín de Paz ou les frères Patricio, Alejandro et Miguel Ángel Llorente—ont été sélectionnées pour obtenir des participations dans des parcs avec une autorisation en cours. L’un des cas notables est celui de Alberto Esgueva, qui aurait gagné 47 millions d’euros après un accord avec Iberdrola à partir d’un investissement minime.
Crimes Investigés et Position des Parties
Le ministère public attribue, selon les cas, des charges de prévarication, de corruption, de trafic d’influence, de blanchiment, de fraude fiscale, d’extorsion et d’appartenance à un groupe ou à une organisation criminelle. La Fiscalité Anticorruption, ainsi que l’Avocat de l’État, s’associent aux accusations populaires (comme Ecologistes en Acción) et à plusieurs accusations particulières d’entreprises.
L’ordonnance d’ouverture de procès a également désigné la Junte comme responsable civile subsidiaire pour plus de 24,1 millions d’euros si Delgado ne couvre pas certaines indemnisations : 11,2 millions avec Iberdrola Renovables en Castille et León, 7,84 millions avec Sinae Inversiones Eólicas et 5 millions avec le Parque Eólica La Boga.
Punitions et Cautions Demandées
Ensemble, les accusations réclament 138 ans de prison et des amendes totalisant 848 millions d’euros. La plus grande demande concerne Rafael Delgado : 42 ans de prison et 239 millions d’euros d’amende en tant que présumé chef d’orchestre.
Parmi les demandes notables figurent Alberto Esgueva et Germán José Martín (12 ans et des amendes de 68 et 14,5 millions), l’avocat Jesús Rodríguez Recio (10 ans et demi et plus de 25 millions), ainsi que César Hernández (7 ans et 1.888.000 euros) et d’autres accusés avec 6 ans d’emprisonnement et des amendes importantes : Ibércyl (100 millions), Rafael Icaza (100 millions), Francisco Esgueva, les frères Llorente (45 millions), Pedro Barriuso (100 millions) et Andrés Martín de Paz (8 millions). Pour María del Mar no, la peine demandée s’élève à 4 ans et 215.000 euros.
Le juge d’instruction a imposé des cautions pour garantir les responsabilités, ce qui a retardé le processus de plus d’un an à cause de la multitude de recours. La salle qui présidera le procès ne comprend pas le magistrat Javier de Blas, auteur de l’ordonnance d’ouverture, car il fait maintenant partie de la Quatrième Section.
Calendrier Judiciaire et Organisation dans la Salle
La couverture médiatique sera assurée par un signal institutionnel diffusé via YouTube, uniquement pour les médias accrédités. L’Audience a organisé les blocs de preuve afin d’éviter des chevauchements et de faciliter la comparution des témoins et experts convoqués.
Des sources judiciaires prévoient que des incidents judiciaires significatifs pourraient émerger, tels que des prescriptions ou des atténuations dues à des délais excessifs, compte tenu de l’ancienneté de certains faits et de l’ampleur de l’instruction.
Contexte et Réactions
La procédure découle d’une enquête massive qui a abouti à des révélations sur des pots-de-vin présumés liés à l’octroi de permis de parcs éoliens entre 2000 et 2015, chiffrés à plus de 80 millions d’euros. Parallèlement, certaines affaires ont abouti à des décisions remarquables, comme l’exonération de Alberto Esgueva par la Cour suprême d’une amende administrative de 20 millions et une autre de 900.000 euros de TVA, en raison d’erreurs de compétence dans l’inspection de l’Agence fiscale.
Du côté du gouvernement régional, le porte-parole Carlos Fernández Carriedo a réitéré le plus grand respect envers le travail des tribunaux, évitant d’évaluer le fond du procès, tant les anciens responsables de la Junte figurent parmi les accusés.
La procédure orale mettra ainsi en lumière le traitement des demandes d’autorisations éoliennes lors d’une période clé pour la Castille et León, avec un calendrier exhaustif et les principales parties impliquées, afin d’éclaircir les grandes questions du dossier : comment les autorisations ont été décidées, qui en a tiré profit et quelles responsabilités pénales et civiles en découlent.
Mon avis :
Le procès de la « trama eólica » à Valladolid, révélant des allégations de corruption dans le secteur éolien, soulève des préoccupations sur la transparence des processus d’autorisation en Espagne. Bien que les énergies renouvelables soient essentielles pour le développement durable, l’hypothèse de pratiques illicites remet en question la crédibilité du secteur. Les enjeux financiers, avec des demandes de réparations s’élevant à environ 24 millions d’euros, illustrent l’ampleur des accusations. Ce cas constitue un tournant crucial pour la gouvernance et la confiance dans les institutions publiques.
Les questions fréquentes :
Qu’est-ce que la "trama eólica" et pourquoi est-elle jugée ?
La "trama eólica" fait référence à un processus de corruption présumée dans le secteur de l’énergie éolienne en Castille-et-León, où des manœuvres ont été effectuées pour conditionner les autorisations de parcs éoliens à l’entrée de partenaires locaux. Ce procès a lieu après une décennie d’enquête et pourrait avoir des implications significatives pour le secteur.
Qui sont les accusés dans ce procès ?
Initialement, 16 personnes étaient accusées, mais 14 seront finalement jugées. Parmi elles figurent Rafael Delgado, un ancien vice-conseiller des affaires économiques, et plusieurs entrepreneurs liés au secteur éolien. Deux personnes ont été exclues: l’une pour des raisons de santé et l’autre, Manuel Ordóñez, est décédé.
Quelles sont les accusations portées contre les accusés ?
Les accusations comprennent des crimes tels que la prévarication, le trafic d’influence, le blanchiment d’argent et l’extorsion. Le ministère public demande une peine totale de 138 ans de prison et des amendes dépassant 848 millions d’euros.
Quel est le calendrier du procès ?
Le procès se déroulera en 43 sessions de septembre à janvier 2026. Les deux premières journées seront consacrées aux questions préliminaires, suivies de témoignages et d’expertises. Les sessions commenceront à 10h00, et la date prévue de clôture est le 28 janvier 2026.