La centrale thermique Litoral à Carboneras a franchi une étape majeure avec la dernière volée de sa démolition, orchestrée par Endesa. Depuis 2021, ce processus garantit sécurité et protection de l’environnement, visant un démantèlement total pour 2026 et l’émergence de nouveaux projets industriels durables.
La centrale thermique Litoral, située dans la commune almeriense de Carboneras, a récemment achevé la dernière explosion de son processus de démolition. Ce moment constitue une étape cruciale dans le démantèlement entrepris par Endesa depuis la fin de l’année 2021. L’opération a été réalisée sans incidents, en respectant des protocoles de sécurité stricts, avec une planification minutieuse pour minimiser les vibrations, la poussière et les impacts sur l’environnement proche.
Avec cette étape, le projet entre dans sa phase finale visant à la retraite totale des anciennes installations et à la préparation des sols pour de nouveaux usages industriels. La compagnie continue à viser la finalisation du démantèlement d’ici 2026, tout en avançant dans des propositions de réindustrialisation axées sur l’emploi local et l’économie circulaire.
Une explosion de précision dans le bâtiment de stockage
Cette intervention s’est concentrée sur le bâtiment de stockage, où le charbon des groupes thermiques était entreposé et dosé. Le bâtiment, mesurant 180 mètres de long, 57 mètres de haut et 21 mètres de large, reposait sur 60 piliers et était composé d’une structure métallique élancée qui nécessitait une ingénierie de haute précision.
Pour provoquer la chute contrôlée, 550 kilogrammes d’explosif ont été utilisés, répartis sur 140 charges interconnectées par 316 détonateurs. La structure, pesant environ 12 200 tonnes, s’est abattue sur un côté comme prévu, générant environ 7 500 tonnes de déchets métalliques qui seront progressivement retirés avec un taux de valorisation dépassant 90%, conformément à l’objectif corporatif de zéro déchet.
En plus du recyclage, le programme de circularité inclut la donation de plus de 6 000 éléments réutilisables à des entités publiques et privées d’Almería et d’autres régions d’Espagne, offrant une seconde vie à des équipements et matériaux ayant servi sur le site pendant quatre décennies.

Travaux futurs à la centrale
Suite à l’explosion, le projet se poursuit avec le démontage mécanique du parc à charbon, l’évacuation des structures auxiliaires et le nivellement des terrains afin de préparer de nouveaux développements industriels. Ces travaux permettront d’aménager des parcelles selon des critères environnementaux et de sécurité.
Depuis 2021, des explosions contrôlées ont été utilisées pour des éléments de grande taille, tels que les chaudières, le dénitrificateur ou la cheminée, car ce sont les méthodes les plus sûres et efficaces pour effectuer des démolitions complexes. Après la phase de démolition principale, le travail mécanique et la gestion des matériaux prennent le devant, avec une attention particulière à la traçabilité et à la valorisation.
Emploi local, formation et entreprises spécialisées
Le démantèlement est réalisé par une équipe spécialisée, coordonnée par la UTE Lecalde, composée de Caldererías Indálicas et Lezama Demoliciones. Pendant les périodes de plus forte activité, on a enregistré des pics de jusqu’à 180 professionnels, avec une main-d’œuvre actuelle d’environ 140 travailleurs, dont plus de 70% proviennent de l’environnement de Carboneras ou d’anciennes sous-traitances de la centrale.
Pour promouvoir l’embauche locale, Endesa a mis en place un plan de formation comprenant quatre cours de prévention des risques spécifiques au démantèlement — formant environ 143 personnes — ainsi que six cours en construction, exploitation et maintenance des énergies renouvelables, au bénéfice de plus de 160 personnes. En tout, plus de 300 habitants et professionnels élargissent leurs compétences dans le cadre d’une transition juste.
Réindustrialisation : projets et chiffres
Parallèlement au démantèlement, la société stimule la réindustrialisation du site via des projets sélectionnés dans un concours international lancé en 2021 et soutenu par l’Université d’Almería, la Junte d’Andalousie, la mairie de Carboneras et le Ministère de la Transition Écologique. L’ensemble de ces initiatives pourrait mobiliser jusqu’à 600 millions d’euros et générer plus de 200 emplois directs.
Dans le cadre de ces propositions, on trouve la plante de microalgues Algavillage (Biorizon), qui a consolidé son activité sur le site après sa phase pilote. De plus, le projet CMX Litoral de Cooke Espagne avance vers la transformation d’une partie des anciennes installations en un centre intégré d’aquaculture.
Également envisagée est une écloserie pour l’élevage larvaire de seriola, promue par la société Ocean Aquaculture, qui prévoit de finaliser les permis prochainement pour installer son activité sur les sols de la centrale, avec un engraissement ultérieur sur des plateformes offshore. En phase initiale de traitement figurent également une plante de combustibles renouvelables et une installation de désalinisation, soutenues par de nouveaux développements d’énergies vertes qui alimenteront les futures industries.
De centrale thermique à nouveau pôle industriel
La centrale Litoral de Carboneras, construite en 1979, a atteint une production de plus de 180 000 GWh, équivalent à plusieurs années de consommation électrique de l’Andalousie, et est devenue une référence technologique suite aux améliorations environnementales mises en place en 2014. Aujourd’hui, sa transformation représente un consensus institutionnel et social visant à allier décarbonisation, économie circulaire et innovation comme leviers d’emploi et de développement local.
Avec la dernière explosion déjà réalisée et les travaux mécaniques en cours, le projet se dirige vers sa phase finale avec des objectifs clairs : sécurité, récupération environnementale et attraction d’investissements. Si les délais prévus sont respectés, Carboneras progressera dans les mois à venir, passant de sa phase thermique à une nouvelle étape industrielle diversifiée et plus durable.
Mon avis :
Le désmantèlement de la centrale thermique Litoral à Carboneras souligne un tournant vers une économie circulaire, intégrant la réutilisation de matériaux et la formation de travailleurs locaux. Cette transition est salutaire pour l’environnement et l’emploi, mais dispose également de défis, notamment la gestion des résidus et l’adaptation à de nouvelles industries.
Les questions fréquentes :
Qu’est-ce que le projet de démantèlement de la centrale thermique de Carboneras ?
Le projet de démantèlement de la centrale thermique de Carboneras, géré par Endesa, vise à retirer totalement les anciennes installations et préparer le terrain pour de nouveaux usages industriels d’ici 2026.
Comment la démolition est-elle réalisée en toute sécurité ?
La démolition est effectuée sous stricte supervision et selon des protocoles de sécurité rigoureux, avec une planification minutieuse pour minimiser les vibrations, la poussière et toute influence sur l’environnement local.
Quel impact a ce projet sur l’emploi local ?
Le projet a en effet créé des emplois, avec environ 140 travailleurs, dont plus de 70 % proviennent du secteur local ou ont été employés par des sous-traitants de l’ancienne centrale.
Quels sont les projets de reindustrialisation associés au démantèlement ?
La reindustrialisation est en cours avec des initiatives qui pourraient représenter jusqu’à 600 millions d’euros d’investissements et générer plus de 200 emplois directs, incluant des projets liés à la microalgue et à l’aquaculture.
