En bref :
• Les cyclistes sont parmi les usagers de la route les plus vulnérables, nécessitant une vigilance constante, comme l'illustre l'incident où l'auteur a failli être percuté par un véhicule de police.
• L'incident révèle plusieurs problèmes: conduite imprudente du policier sans signaux d'urgence, conception routière défaillante avec visibilité limitée, et manque de visibilité du cycliste portant des vêtements sombres.
• Des facteurs positifs ont permis d'éviter l'accident: la vigilance du cycliste, des freins efficaces, une vitesse modérée (25-32 km/h) et la couleur vive du vélo qui a amélioré sa visibilité.
• Une meilleure infrastructure séparant physiquement les cyclistes des véhicules motorisés serait nécessaire pour améliorer la sécurité routière.
Une perspective inconfortable sur la sécurité des cyclistes
Hier, dans une virée pour tester le vélo électrique Velotric Breeze 1, j’ai failli être percuté par un véhicule de police. Cet incident rappelle l’importance de la vigilance pour les cyclistes, véritables usagers les plus vulnérables de la route, face à des conducteurs, y compris ceux des forces de l’ordre.
Une perspective inquiétante sur la sécurité à vélo
En tant que cyclistes, nous sommes probablement les usagers de la route les plus vulnérables. Cette vulnérabilité nous donne une perspective unique, renforcée par le fait que, de temps à autre, je conduis également une voiture. En effet, une heure avant d’avoir un aperçu très proche de la calandre d’un véhicule de police, je conduisais le minivan de ma famille. Une heure après, j’étais sur ma moto électrique, la LiveWire, et passais de 0 à 100 km/h en trois secondes. Je me considère donc comme un utilisateur de la route relativement complet.
Lorsque je roule à vélo, notamment dans des pistes cyclables non protégées, je suis constamment en alerte. En regardant la vidéo prise lors de cet incident, j’ai eu une alerte de 1 à 2 secondes lorsque j’ai vu un véhicule de police accélérer alors qu’il s’apprêtait à passer un panneau stop pour traverser une route principale. Le problème fut que la quatrième voie disponible était celle de la piste cyclable, où je roulais.
Que s’est-il passé ?
Il s’est avéré que le véhicule de police était pressé. Le policier n’avait ni les feux ni la sirène enclenchés, donc je ne suis pas sûr que cela faisait partie d’une intervention officielle, mais il allait à une vitesse folle. J’ai d’abord entendu le moteur monter en régime avant même de voir la voiture. Il était clair qu’il n’avait pas l’intention de s’arrêter, malgré le panneau stop au bout de la rue.
Dès que j’ai entendu le moteur et tourné la tête pour repérer le véhicule, j’ai immédiatement freiné. Le vélo électrique que je conduisais, un modèle de la marque Velotric, est équipé de freins hydrauliques très efficaces, et j’ai pu ralentir rapidement. Une fraction de seconde plus tard, le policier a vu que je freinais à toute vitesse et a lui aussi commencé à freiner, faisant glisser son véhicule au-delà de la ligne de stop et à moitié dans le passage piéton.
Quand j’ai vu sa voiture plonger sur les freins, j’ai relâché mes propres freins pour continuer à descendre la piste cyclable et éviter un arrêt dangereux. Même si j’avais quelques mots à dire, j’ai décidé qu’il valait mieux ne pas confronter le policier pour éviter d’éventuels ennuis.
Ce qui a mal tourné
Tout d’abord, la principale responsabilité revient au policier, mais je ne suis pas exempt de fautes non plus. Le policier conduisait de manière imprudente sur une rue secondaire et avait clairement l’intention de franchir un panneau stop pour couper à travers trois voies de circulation. Il ne semblait pas surveiller attentivement la route.
S’il avait répondu à un appel d’urgence, cela aurait été différent. Les agents de police ne sont pas contraints de respecter certaines règles de circulation et peuvent ignorer des choses comme les limites de vitesse et les panneaux stop lors d’une intervention. Cependant, c’est précisément pourquoi ils disposent de sirènes et de feux pour alerter les autres usagers de la route. Dans ce cas, le policier n’a ni activé ses feux d’urgence ni sa sirène, ce qui laisse penser qu’il n’intervenait pas et se contentait de rouler à vive allure.
Un autre problème majeur est la conception de la route. Le policier était désavantagé, car des buissons et des panneaux de signalisation limitaient sa visibilité sur la circulation en provenance de la route principale. La piste cyclable que j’utilisais était la pire : un simple marquage au sol, sans bordure protectrice ni peinture verte pour rappeler aux automobilistes la présence de cyclistes.
Enfin, je me suis rendu compte que je portais des vêtements sombres, rendant ma visibilité insuffisante. Un t-shirt noir, un pantalon foncé et un casque noir ne sont pas très voyants. Bien que je ne sois pas partisan de l’idée que les cyclistes doivent se conformer à des normes vestimentaires pour être vus, je reconnais que ma tenue aurait pu être plus visible.
Ce qui a bien fonctionné
Il est important de se rappeler que je dois toujours être conscient de mon environnement lorsque je suis sur un vélo. Je ne porte jamais d’écouteurs et ne parle pas au téléphone. Mes yeux sont toujours en train de scruter les alentours, et mes oreilles à l’affût des menaces. Dans ce cas particulier, bien que je parlais à la caméra pour filmer, je restais vigilant et j’ai immédiatement entendu le moteur de la voiture de police s’accélérer.
Heureusement, je n’ai pas eu à tester mes freins d’urgence, car le policier a réussi à me voir à la dernière minute et a également freiné. Je crois que j’aurais pu m’arrêter juste avant la rue secondaire grâce à un freinage d’urgence. À nouveau, je remercie Velotric pour la qualité des freins sur le modèle Breeze 1.
De plus, je roulais à une vitesse appropriée pour les conditions. Ce vélo peut atteindre 45 km/h facilement, mais pour des raisons de sécurité, je roulais plutôt entre 25 et 32 km/h en zone urbaine, ce qui m’a laissé plus de temps pour réagir face à cette menace.
Enfin, la couleur de mon vélo est un facteur important. Avec sa couleur bleu vif, il est facilement identifiable. Je suis convaincu que lorsque le policier m’a finalement vu, il a d’abord remarqué la couleur du vélo avant de me voir moi. Je préconise depuis longtemps l’utilisation de vélos aux couleurs vives, car cela contribue à la sécurité des cyclistes.
L’appel à la vigilance
L’essentiel est que la vigilance est cruciale pour les cyclistes, mais elle l’est encore plus pour les conducteurs. Si vous êtes au volant d’un véhicule capable de blesser autrui, vous devez être conscient de vous-même.
Les conducteurs de voitures doivent tout simplement améliorer leur vigilance envers tous les usagers de la route, y compris les plus vulnérables comme les cyclistes et les motocyclistes. En fin de compte, ceux qui optent pour deux roues doivent rester alertes, car ils sont souvent ceux qui doivent veiller à leur propre sécurité.
Peut-être qu’un jour, plus de villes développeront des infrastructures routières permettant de séparer physiquement les cyclistes des voitures. Jusque-là, nous devrons compter sur nos yeux, nos oreilles et nos casques.
Mon avis :
L’analyse d’une expérience de cycliste face à un véhicule d’urgence met en lumière la vulnérabilité sur la route, révélant des lacunes dans le comportement des conducteurs et la conception des infrastructures. Bien que le cycliste ait fait preuve de vigilance, le comportement imprudent du policier et l’absence de séparation des voies soulignent des enjeux de sécurité importants qui nécessitent une attention accrue.