mercredi 30 juillet 2025

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« Avances et obstacles : les positions clés pour réussir en affaires »

Les négociations internationales pour un traité mondial sur la pollution plastique entrent dans une phase déterminante. À Gèneve, jusqu’à 170 pays tenteront de surmonter des divergences d’intérêts. Face à un problème qui touche chaque coin de la planète, l’urgence d’une réponse collective se fait sentir.

Avancées, Obstacles et Positions Clés dans les Négociations pour un Traité Global sur le Plastique

Les négociations internationales visant à établir un traité global et contraignant pour lutter contre la contamination par le plastique sont à un stade crucial et rempli de défis. La ville de Genève s’apprête à accueillir une nouvelle ronde de discussions, où des délégations provenant de jusqu’à 170 pays tenteront de débloquer un processus de dialogue qui a stagné pendant des années en raison de divergences d’intérêts et de positions.

Un Traité Global en Détresse : Positions Conflictuelles et Manque de Consensus

La communauté internationale négocie depuis 2022 pour parvenir à un accord global capable de réduire de manière significative la pollution plastique. Cependant, les progrès ont été minimes. L’objectif initial était d’approuver d’ici la fin de cette année un traité obligatoire. La dernière conférence à Busan, en Corée du Sud, s’est terminé dans une impasse en raison de l’opposition d’un groupe dirigé par l’Arabie Saoudite, l’Iran, la Russie et Kuwait, qui rejettent toute limitation de la production.

L’Union Européenne a pris les devants dans les efforts pour établir des plafonds à la fabrication de plastiques et avancer vers une économie circulaire. Face au blocage des pays producteurs de pétrole et aux pressions de puissants lobbys industriels, Bruxelles semble désormais prête à assouplir sa position pour éviter un échec total du traité. Toutefois, certains États membres, comme la France, continuent de plaider pour une approche plus ferme et exigent des engagements plus ambitieux.

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Le principe de « celui qui pollue paie », soutenu par l’UE, rencontre également de fortes résistances. La Déclaration de Nice, qui englobe ce principe ainsi que la réduction générale de la production, a été signée par près de 100 pays, mais son application pratique est encore semée d’embûches.

Des organisations écologiques et des fondations internationales insistent pour que le traité inclue des objectifs contraignants sur le redesign des produits et la promotion de la réutilisation, tout en craignant que l’accord final ne soit pas suffisamment ambitieux et ne fasse qu’aggraver la crise actuelle.

Le Rôle des Lobbys Industriels et des Sciences dans les Négociations

L’influence de l’industrie pétrochimique et du plastique durant les discussions est plus manifeste que jamais. Lors de la dernière réunion préparatoire, 220 représentants d’entreprises ont participé, dépassant de loin le nombre de délégués scientifiques. Ces entreprises et leurs lobbyistes cherchent à ce que le traité se concentre sur la gestion des déchets et le recyclage, des mesures qu’on pourrait qualifier de "mesures en aval", tout en évitant les restrictions sur la production en amont.

À l’inverse, plus de 1 000 experts, soutenus par des organisations comme la Coalition de Scientifiques pour un Traité Efficace sur le Plastique (SCEP), insistent sur le fait que seule une limitation de la fabrication peut traiter la racine du problème. Actuellement, le recyclage est clairement insuffisant : à l’échelle mondiale, moins de 9 % du plastique produit jusqu’à présent a été recyclé, et cette proportion est encore plus basse dans les régions manquant d’infrastructures adaptées.

Différentes voix mettent en garde contre des pratiques intimidatoires, ainsi que des tentatives de distorsion du débat scientifique. Certains chercheurs ont signalé des pressions et du harcèlement de la part de l’industrie pendant les négociations, ainsi que des difficultés à corriger de fausses informations durant les débats officiels. L’absence d’un panel scientifique officiel aggrave le problème, et les experts indépendants demandent à avoir une plus grande présence et influence dans le processus décisionnel.

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L’industrie, de son côté, défend sa participation, faisant valoir que la solution doit être atteinte avec tous les acteurs impliqués. Cependant, les organisations critiques soulignent l’évident déséquilibre de pouvoir et d’accès aux discussions.

Impacts Globaux, Risques pour la Santé et Urgence d’un Traité Ambitieux

L’augmentation continue de la production de plastiques pose des risques déjà palpables pour la santé publique, le climat et la biodiversité. Divers rapports scientifiques, certains coordonnés avec des universités de renom, mettent en garde contre les microplastiques présents dans la chaîne alimentaire, qui peuvent entraîner des dysfonctionnements hormonaux, des problèmes de reproduction et accroître le risque de cancer. De plus, la production de plastique est responsable de 21 % à 31 % des émissions totalisées liées au réchauffement climatique.

Des pays et des organisations soutiennent que rester à attendre des preuves concluantes sur tous les effets néfastes serait irresponsable, rappelant le principe de prévention qui a permis de prendre des décisions efficaces face à d’autres menaces mondiales, comme la réduction des gaz nocifs pour protéger la couche d’ozone dans les années 1980.

Les chiffres montrent l’ampleur du défi : en 2023, la production mondiale de plastiques a dépassé 413 millions de tonnes, avec des prévisions atteignant 712 millions en 2040 si des changements ne sont pas apportés. Environ 66 % de ces matériaux concernent des produits à usage unique et des emballages, avec un taux de recyclage minimal.

Le déversement quotidien de plastiques dans les océans excède les 30 000 tonnes, ce qui accélère la dégradation environnementale et menace la sécurité alimentaire ainsi que les moyens de subsistance de millions de personnes dépendant de la mer.

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Les pays en développement et les recycleurs de base réclament un soutien financier et technologique pour s’adapter aux nouvelles régulations et éviter d’être lésés par la transition. En outre, la réglementation des additifs chimiques et l’inclusion de tous les maillons de la chaîne dans le traité sont des points particulièrement conflictuels.

Mon avis :

Les négociations pour un traité global sur les plastiques font face à des obstacles majeurs, notamment l’opposition de pays producteurs. Tandis que l’UE prône des restrictions sur la fabrication, les lobbies industriels préfèrent axer les efforts sur le recyclage. Ce dilemme souligne l’urgence d’une réponse unifiée face à une pollution croissante.

Les questions fréquentes :

Quelles sont les principales préoccupations concernant la pollution par les plastiques ?

La pollution par les plastiques affecte tous les coins de la planète. Des microplastiques ont été détectés dans des endroits aussi reculés que le sommet de l’Everest ainsi que dans la chaîne alimentaire humaine. Les scientifiques avertissent des conséquences sanitaires et environnementales potentiellement graves, mais encore non entièrement quantifiées.

Quel est l’objectif du traité global en cours de négociation ?

L’objectif principal du traité global est de réduire significativement la pollution plastique à l’échelle mondiale. Le traité devrait inclure des mesures obligatoires pour limiter la production de plastiques, mais les négociations sont bloquées par des pays qui s’opposent à toute restriction, comme l’Arabie Saoudite et la Russie.

Comment la position de l’Union Européenne influence-t-elle les négociations ?

L’Union Européenne a joué un rôle de leader dans les tentatives de fixer des limites à la production de plastiques et de promouvoir une économie circulaire. Cependant, la pression des pays producteurs de pétrole et des lobbys industriels a conduit l’UE à envisager des compromis pour éviter l’échec total du traité, bien que certains États membres, comme la France, continuent à défendre une position plus stricte.

Quel rôle joue l’industrie dans ces négociations ?

L’industrie pétrochimique et du plastique exerce une influence considérable sur les négociations, en représentant un grand nombre de délégués par rapport aux experts scientifiques. Ces entreprises préfèrent que l’accent soit mis sur la gestion des déchets et le recyclage, tandis que de nombreux experts affirment que la solution réside dans la limitation de la fabrication de plastiques.