La centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair a récemment intégré un système de dragage innovant pour améliorer son opération. Sous la coordination du Ministère de l’Environnement et de l’Énergie et de CELEC EP, cette initiative vise à garantir un approvisionnement électrique fiable, surtout lors des pics de consommation en Équateur.
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Image: Coca Codo Sinclair.
La centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair a récemment intégré un système de dragage dans son embalse compensateur dans le but d’optimiser son fonctionnement et d’assurer un approvisionnement stable en électricité. Cette mise en œuvre, coordonnée par le Ministère de l’Environnement et de l’Énergie et CELEC EP, repose sur deux embarcations spécialisées qui travaillent de manière complémentaire.
Étant donné qu’il s’agit d’une centrale avec un embalse de pasada, qui n’a pas une grande capacité de stockage, disposer d’un plus grand débit en période critique est crucial. Grâce à cette nouvelle technologie, l’objectif est d’augmenter le volume d’eau disponible entre 18h00 et 22h00, la période de consommation la plus élevée en Équateur, tout en réduisant l’impact de la sédimentation cumulée.
Qu’est-ce que le nouveau système de dragage ?
Photo des installations de la centrale.
Le système de dragage repose sur l’utilisation de deux embarcations. La première est équipée d’un matériel de haute puissance capable d’extraire jusqu’à 900 mètres cubes par heure de sédiments accumulés. La seconde embarcation effectue des batimétrie pour mesurer les profondeurs et analyser les reliefs du fond, identifiant précisément les zones où le matériel s’accumule.
Cette combinaison permet une gestion plus efficace de l’embalse compensateur : elle élimine le matériel qui réduit la capacité de régulation et met à jour la cartographie du fond pour planifier les interventions suivantes avec une plus grande précision.
Les autorités soulignent que cette initiative répond à une nécessité négligée par les administrations précédentes, et que sa mise en œuvre fait partie d’un plan visant à renforcer la fiabilité du système électrique national, en privilégiant des solutions d’entretien ayant un impact direct sur la continuité du service.
Impact opérationnel : débit disponible aux heures de pointe
Grâce au dragage, la centrale pourra disposer d’un débit accru lors des pics de demande, spécialement entre 18h00 et 22h00. Dans un schéma d’embalse de pasada, récupérer un volume utile et améliorer le contrôle du flux journalier sont des étapes décisives pour stabiliser la génération.
L’élimination systématique des sédiments réduit également le risque de pannes non programmées et de dommages aux équipements par abrasion. Dans le passé récent, l’accumulation de matériel a nécessité l’arrêt de l’opération — par exemple, en mai 2024 — et jusqu’en juillet 2025, de multiples interruptions associées à des problèmes de qualité de l’eau ont été enregistrées.
Cette intervention vise également à atténuer les effets tant en période de pluies intenses en Amazonie (Napo et Sucumbíos) que pendant les périodes de sécheresse, afin de maintenir un flux plus régulier et, par conséquent, une distribution électrique plus prévisible.
Coca Codo Sinclair : données clés de la centrale
Coca Codo Sinclair est la plus grande centrale hydroélectrique du pays, avec une puissance installée de 1 500 MW. Selon les conditions hydrologiques, elle couvre généralement entre un quart et près de 30 % de la demande nationale, ce qui en fait un élément essentiel du système.
La centrale est située entre les cantons El Chaco (Napo) et Gonzalo Pizarro (Sucumbíos), dans l’Amazonie équatorienne. Son fonctionnement repose sur la collecte des rivières Quijos et Salado, qui forment le fleuve Coca, et sur une infrastructure linéaire qui transporte l’eau jusqu’à la maison de machines.
Les composants principaux du système hydraulique et de génération sont :
- Ouvrage de captation : canalise le fleuve vers le système de nettoyage et de conduite.
- Tunnel de conduite (24,8 km) : transporte le débit jusqu’à l’embalse compensateur.
- Embalse compensateur : régule le volume quotidien et libère de l’eau pendant les heures de pointe.
- Tuyaux de pression : transfèrent le flux à la maison de machines à grande vitesse.
- Maison de machines : huit turbines couplées à des générateurs produisent l’énergie pour le réseau.
L’eau utilisée retourne au fleuve Coca après le processus de génération, bouclant ainsi le cycle hydraulique de l’installation.
Risques environnementaux et travaux complémentaires
En plus du contrôle des sédiments, le gouvernement promeut des actions pour faire face à l’érosion régressive du fleuve Coca, un phénomène qui avance en amont et, selon des rapports récents, s’est rapproché à quelques kilomètres des ouvrages de captation, augmentant le niveau d’exposition des infrastructures.
Parmi les mesures mises en œuvre ou planifiées figurent une structure souterraine pour protéger les prises d’eau, un barrage perméable pour élargir le lit et réduire la force de l’eau, un débordement en gradins pour dissiper son pouvoir érosif, ainsi que l’étude d’un éventuel détournement partiel du fleuve. Ces interventions, associées au dragage de l’embalse, forment un ensemble intégré de protection et de maintenance.
Bien que la centrale rencontre des défis techniques et administratifs de longue date, l’intégration du dragage dans l’embalse compensateur représente une avancée significative pour maintenir son contribution au réseau, en priorisant la fiabilité quotidienne et la disponibilité de débit lors des périodes de forte demande.
Mon avis :
La centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair, en intégrant un système de dragage, optimise son approvisionnement en eau, crucial durant les pics de consommation. Cette innovation, bien qu’efficace pour réduire les interruptions de service et améliorer la régularité du débit, demeure confrontée à des défis comme l’érosion du site, nécessitant une surveillance continue.
Les questions fréquentes :
Qu’est-ce que le nouveau système de dragage de la centrale Coca Codo Sinclair ?
Le nouveau système de dragage est conçu pour optimiser l’opération de la centrale en retirant les sédiments accumulés dans le réservoir compensateur. Il repose sur deux embarcations : la première extrait jusqu’à 900 mètres cubes de sédiments par heure, tandis que la seconde effectue des analyses de profondeur pour identifier les zones saturées de sédiments. Cette approche permet de maintenir la capacité de régulation du réservoir et de planifier des interventions futures.
Quel est l’impact du dragage sur la disponibilité du débit pendant les heures de pointe ?
Grâce au dragage, la centrale pourra disposer d’un débit accru lors des pics de demande, en particulier entre 18:00 et 22:00. Cela aidera à stabiliser la génération d’électricité en réduisant le risque d’arrêts non programmés, ce qui était une préoccupation passée lorsque l’accumulation de sédiments a obligé la centrale à interrompre son fonctionnement à plusieurs reprises.
Quels sont les principaux éléments de l’infrastructure de la centrale Coca Codo Sinclair ?
Coca Codo Sinclair est la plus grande centrale hydroélectrique d’Équateur avec une puissance installée de 1 500 MW. Elle utilise l’eau des rivières Quijos et Salado pour alimenter le système. L’infrastructure comprend des œuvres de captation, un tunnel de conduite de 24,8 km, un réservoir compensateur et des conduites de pression qui acheminent l’eau vers la maison de machines où l’énergie est produite.
Quelles mesures sont prises pour faire face à l’érosion du fleuve Coca ?
Le gouvernement met en place plusieurs actions pour lutter contre l’érosion du fleuve Coca, qui menace l’infrastructure de captation. Parmi ces mesures figurent la construction d’une structure souterraine pour protéger les prises d’eau, un digue perméable pour élargir le cours du fleuve, ainsi que l’étude d’un éventuel détournement partiel du fleuve pour réduire l’impact érosif. Ces initiatives visent à renforcer la protection et l’entretien du système.