Klarna contre Google : le procès à 7,1 milliards d’euros qui secoue la tech européenne

Le géant suédois de la fintech Klarna ne se contente plus de révolutionner le paiement fractionné. Désormais, l’entreprise affronte Google dans une bataille juridique d’une ampleur sans précédent. Par l’intermédiaire de sa filiale Pricerunner, un comparateur de prix en ligne, Klarna réclame plus de 7,1 milliards d’euros de dommages et intérêts au moteur de recherche américain. L’accusation principale ? Google aurait abusé de sa position dominante en promouvant son propre service de comparaison d’achat dans les résultats de recherche, au détriment des concurrents européens. Cette affaire, dont l’ouverture a été confirmée devant les tribunaux britanniques, marque un tournant stratégique pour l’écosystème fintech européen. Elle s’inscrit dans un contexte où les régulations contre les monopoles technologiques se durcissent, et où des acteurs comme Amazon, Apple ou PayPal sont eux aussi scrutés pour leurs pratiques commerciales.

Pricerunner affirme avoir subi des pertes considérables depuis que Google a lancé Google Shopping en 2013. Selon les arguments déposés, le service de comparaison américain aurait bénéficié d’un avantage inéquitable dans le classement organique, privant les acteurs indépendants de visibilité et de revenus publicitaires. Le montant réclamé repose sur une analyse de marché approfondie, estimant le manque à gagner sur plusieurs années d’activité. La défense de Google, elle, rejette fermement ces accusations. Le géant californien soutient que les résultats de recherche sont optimisés pour offrir la meilleure expérience utilisateur, et que les comparateurs tiers restent visibles via les annonces sponsorisées. Mais Klarna et Pricerunner estiment que cette réponse ne suffit pas, et que la concurrence a été faussée de manière structurelle et délibérée.

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Quand un comparateur de prix devient un symbole de résistance face aux géants du web

Pricerunner n’est pas un acteur marginal. Fondé en Suède, il s’est imposé comme l’un des comparateurs les plus populaires d’Europe du Nord, offrant aux consommateurs la possibilité de comparer des millions de produits issus de milliers de marchands. Son rachat par Klarna a consolidé cette position, créant une synergie entre le paiement différé et la recherche de meilleurs prix. Mais cette expansion s’est heurtée à un obstacle majeur : la domination écrasante de Google sur le trafic en ligne. Selon des statistiques sectorielles, plus de 90% des recherches en Europe passent par le moteur américain. Une telle concentration de pouvoir permet à Google de dicter les règles du jeu, notamment en matière de visibilité commerciale.

Les arguments avancés par Klarna s’appuient sur des précédents juridiques importants. En 2017, la Commission européenne avait déjà infligé à Google une amende record de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, justement lié à Google Shopping. Bruxelles avait alors estimé que le géant américain favorisait son propre service au détriment des comparateurs indépendants. Toutefois, cette décision n’a pas entraîné de changements suffisants selon Pricerunner, qui estime que les pratiques anticoncurrentielles se sont poursuivies sous d’autres formes. Le procès actuel vise donc à obtenir non seulement des dommages financiers, mais aussi une transformation profonde des algorithmes de classement de Google. Cette ambition fait de Klarna un porte-drapeau de la lutte contre les monopoles numériques, aux côtés d’autres entreprises européennes comme BNP Paribas ou des fintechs telles que Stripe, qui plaident également pour une régulation accrue des géants de la Silicon Valley.

Année Événement clé Impact sur Pricerunner
2013 Lancement de Google Shopping Baisse de trafic organique estimée à 40%
2017 Amende de 2,4 milliards d’euros par l’UE Espoir de rééquilibrage du marché
2021 Pricerunner dépose plainte au Royaume-Uni Demande de 7,1 milliards d’euros de réparation
2025 Ouverture du procès devant les tribunaux britanniques Potentiel précédent juridique majeur
  • Google Shopping intégré directement dans les résultats de recherche organique
  • Perte de visibilité pour les comparateurs indépendants comme Pricerunner
  • Baisse des revenus publicitaires et du trafic qualifié
  • Plainte déposée au Royaume-Uni pour contourner les lenteurs réglementaires européennes
  • Réclamation de 7,1 milliards d’euros basée sur un calcul de pertes cumulées

Un détail stratégique retient l’attention : le choix du Royaume-Uni comme juridiction. Depuis le Brexit, les tribunaux britanniques ont gagné en autonomie vis-à-vis de Bruxelles, tout en conservant une forte tradition de protection de la concurrence. Klarna et Pricerunner espèrent ainsi obtenir une décision plus rapide et plus ferme qu’à travers les instances européennes. Ce calcul juridique pourrait créer un précédent pour d’autres acteurs de la tech désirant attaquer les pratiques monopolistiques des GAFAM. Klarna multiplie d’ailleurs les initiatives stratégiques pour diversifier son modèle économique et réduire sa dépendance vis-à-vis des canaux publicitaires dominés par Google et Amazon.

Le modèle économique de Klarna à l’épreuve des pertes massives

Si Klarna mène aujourd’hui une bataille judiciaire de grande envergure, c’est aussi parce que l’entreprise traverse une période financière délicate. En 2022, la fintech suédoise a enregistré une perte nette de 10,4 milliards de couronnes suédoises, soit environ 940 millions d’euros, contre 7,1 milliards de couronnes l’année précédente. Ces déficits massifs s’expliquent en partie par une expansion internationale agressive, des investissements technologiques colossaux, et une concurrence accrue dans le secteur du Buy Now Pay Later (BNPL). Malgré une valorisation autrefois estimée à plus de 46,5 milliards de dollars, Klarna a dû procéder à plusieurs vagues de licenciements, supprimant environ 10% de ses effectifs pour contenir ses coûts opérationnels. Cette fragilité financière pose une question cruciale : la guerre contre Google est-elle un pari stratégique audacieux ou une manœuvre désespérée pour redresser les comptes ?

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Le secteur du paiement fractionné traverse une période de turbulences. Longtemps considéré comme la solution miracle pour stimuler le commerce en ligne, le BNPL fait désormais face à des régulations renforcées, notamment en Europe et aux États-Unis. Les autorités financières s’inquiètent de l’endettement des consommateurs, en particulier des jeunes, qui accumulent les petits crédits sans toujours mesurer les risques. Klarna a donc dû adapter son offre, en renforçant les contrôles de solvabilité et en communiquant sur une approche plus responsable. Mais ces ajustements pèsent sur la croissance, d’autant que des concurrents comme PayPal, Stripe, Apple et Samsung investissent massivement dans ce segment. L’intégration de Klarna dans Google Pay, annoncée il y a quelques années, témoigne paradoxalement de la dépendance de la fintech envers les écosystèmes des géants technologiques. Cette intégration a permis de toucher des millions d’utilisateurs supplémentaires, mais elle place aussi Klarna dans une relation ambiguë avec Google : partenaire d’un côté, adversaire juridique de l’autre.

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Les partenariats avec les géants du paiement : une stratégie à double tranchant

Klarna ne peut ignorer l’importance de ses alliances avec les grands acteurs du paiement mondial. Les partenariats avec Visa et Mastercard sont indispensables pour garantir l’interopérabilité des transactions à l’échelle internationale. De même, les collaborations avec BNP Paribas et d’autres institutions bancaires européennes permettent de sécuriser les flux financiers et de respecter les normes réglementaires. Mais ces alliances comportent un risque : celui de voir les géants bancaires développer leurs propres solutions BNPL en interne, court-circuitant ainsi les fintechs spécialisées. Plusieurs banques traditionnelles ont déjà lancé des offres de paiement fractionné, souvent intégrées directement dans leurs applications mobiles. Klarna doit donc innover en permanence pour conserver son avantage concurrentiel.

L’un des axes de différenciation réside dans l’expérience utilisateur. Klarna a misé sur une interface fluide, un processus d’inscription simplifié, et une application riche en fonctionnalités annexes : suivi des dépenses, recommandations personnalisées, programmes de fidélité. L’entreprise explore également de nouveaux terrains, comme les services de téléphonie mobile avec son offre MVNO avantageuse, une stratégie inattendue mais révélatrice de sa volonté de diversification. Cette expansion vers des secteurs non financiers vise à fidéliser les utilisateurs en créant un écosystème complet, à l’image de ce que proposent Apple ou Samsung avec leurs services intégrés. Toutefois, cette multiplication des fronts comporte un risque de dispersion et de dilution de la marque.

Partenaire Type de collaboration Avantage pour Klarna
Visa Réseau de paiement Couverture mondiale, acceptation marchands
Mastercard Réseau de paiement Alternative stratégique, diversification
Google Pay Intégration plateforme Accès à des millions d’utilisateurs Android
BNP Paribas Partenariat bancaire Conformité réglementaire, crédibilité financière
Amazon E-commerce Présence sur un leader mondial du retail
  • Partenariats stratégiques avec Visa et Mastercard pour couvrir le réseau de paiement mondial
  • Intégration dans Google Pay malgré le procès en cours contre Google
  • Collaboration avec BNP Paribas pour sécuriser les flux financiers en Europe
  • Présence sur Amazon pour capter les transactions e-commerce
  • Diversification vers les forfaits mobiles avec une offre MVNO

La dimension internationale du business de Klarna complique encore davantage la gestion de ses partenariats. Chaque marché a ses spécificités réglementaires, culturelles et concurrentielles. Aux États-Unis, Klarna doit affronter des acteurs locaux solidement implantés comme Affirm ou Afterpay. En Asie, les systèmes de paiement mobiles comme Alipay ou WeChat Pay dominent largement. En Europe, la réglementation DSP2 impose des standards de sécurité stricts, augmentant les coûts de conformité. Cette complexité pousse Klarna à s’allier avec des acteurs locaux, mais aussi à développer des solutions propriétaires pour garder la main sur l’expérience utilisateur. Le procès contre Google s’inscrit dans cette logique de reprise de contrôle : en contestant la domination du moteur de recherche, Klarna cherche à préserver son autonomie stratégique et sa capacité à générer du trafic qualifié sans dépendre des géants du web.

Les enjeux juridiques et réglementaires du procès Klarna contre Google

Ce procès ne se limite pas à un simple litige commercial. Il pose des questions fondamentales sur la régulation des plateformes numériques, la loyauté concurrentielle, et la souveraineté économique européenne. Les tribunaux britanniques devront déterminer si Google a effectivement abusé de sa position dominante, et si les dommages réclamés par Pricerunner sont justifiés. Pour cela, ils examineront des éléments techniques complexes : algorithmes de classement, analyse de trafic, modèles économiques, comportements d’achat des consommateurs. Les experts des deux camps présenteront des données contradictoires, rendant le jugement particulièrement délicat. Le résultat de ce procès pourrait avoir des répercussions bien au-delà de Klarna et Google, en créant une jurisprudence applicable à d’autres litiges similaires en Europe et ailleurs.

La Commission européenne observe ce procès avec attention. Bien qu’elle ait déjà sanctionné Google à plusieurs reprises, les amendes infligées n’ont pas suffi à transformer les pratiques du géant américain. Un jugement favorable à Klarna pourrait encourager Bruxelles à adopter des mesures encore plus contraignantes, comme l’obligation de séparer structurellement les activités de moteur de recherche et de comparateur d’achat. Cette option, souvent évoquée sous le terme de unbundling, vise à empêcher les conflits d’intérêts intrinsèques lorsqu’un acteur contrôle à la fois la plateforme et les services proposés. Des discussions similaires ont lieu autour d’Amazon, accusé de privilégier ses propres produits dans les résultats de recherche de sa marketplace, ou d’Apple, critiqué pour les conditions imposées aux développeurs sur l’App Store.

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Quand la justice britannique devient un terrain d’expérimentation post-Brexit

Le choix de la juridiction britannique n’est pas anodin. Depuis sa sortie de l’Union européenne, le Royaume-Uni cherche à affirmer son rôle de place financière et juridique de premier plan. Les tribunaux londoniens jouissent d’une réputation d’efficacité et d’expertise en matière de droit commercial, attirant des litiges internationaux de grande envergure. Pour Klarna, c’est aussi un moyen de contourner la lenteur proverbiale des procédures européennes, qui peuvent s’étirer sur des années avant d’aboutir à une décision définitive. En optant pour le système judiciaire britannique, la fintech suédoise espère obtenir un verdict plus rapidement, tout en envoyant un signal fort aux autres acteurs européens : il est possible de défier les géants américains devant les tribunaux, et de gagner.

Toutefois, cette stratégie comporte des risques. Un jugement défavorable affaiblirait non seulement la position de Klarna, mais aussi celle de l’ensemble des comparateurs européens. Google pourrait utiliser ce précédent pour justifier ses pratiques et décourager d’autres plaintes. À l’inverse, une victoire de Klarna ouvrirait la voie à une vague de litiges similaires, non seulement contre Google, mais aussi contre d’autres géants comme Amazon, Apple ou Samsung. Les ramifications pourraient toucher l’ensemble de l’écosystème numérique, forçant les plateformes dominantes à revoir leurs modèles économiques et leurs algorithmes. Certains observateurs estiment que ce procès pourrait marquer un tournant comparable à celui du procès antitrust contre Microsoft dans les années 1990, qui avait profondément transformé l’industrie informatique.

Aspect juridique Position de Klarna/Pricerunner Position de Google
Abus de position dominante Google favorise Google Shopping dans les résultats de recherche Les résultats sont optimisés pour l’utilisateur, pas pour Google
Pertes financières 7,1 milliards d’euros de manque à gagner depuis 2013 Les pertes ne sont pas directement causées par Google
Précédent européen Amende de 2,4 milliards en 2017 prouve l’abus Google a apporté des modifications conformes à la décision
Juridiction britannique Tribunal compétent et efficace Stratégie pour contourner les instances européennes
  • Choix stratégique du Royaume-Uni pour accélérer la procédure
  • Précédent européen de 2017 utilisé comme argument clé
  • Réclamation de 7,1 milliards basée sur des analyses économiques détaillées
  • Risque de jurisprudence impactant d’autres géants comme Amazon ou Apple
  • Enjeu de souveraineté numérique européenne face aux GAFAM

Les implications géopolitiques de ce procès ne doivent pas être sous-estimées. En défiant Google, Klarna incarne une forme de résistance européenne face à la domination technologique américaine. Cette dimension symbolique résonne particulièrement dans un contexte où l’Union européenne multiplie les initiatives pour renforcer son autonomie numérique : réglementation sur l’intelligence artificielle, taxation des géants du web, soutien aux licornes locales. Le procès Klarna-Google devient ainsi un test de la capacité de l’Europe à faire respecter ses règles face aux mastodontes de la Silicon Valley. Un échec affaiblirait la crédibilité des institutions européennes et britanniques, tandis qu’une victoire renforcerait la légitimité d’une régulation plus stricte des plateformes numériques.

L’écosystème fintech européen face aux géants mondiaux du paiement

Klarna n’est pas seule dans son combat. L’écosystème fintech européen compte des dizaines de licornes et de scale-ups ambitieuses, toutes confrontées à la puissance des géants américains et asiatiques. Des acteurs comme Stripe, bien qu’américain, ont choisi de s’implanter massivement en Europe et de respecter les standards locaux. D’autres, comme Adyen aux Pays-Bas ou Revolut au Royaume-Uni, ont développé des modèles disruptifs qui challengent les acteurs historiques. Mais tous se heurtent à la même réalité : le contrôle des canaux d’acquisition par les GAFAM. Que ce soit via les app stores d’Apple et Google, les marketplaces d’Amazon, ou les systèmes de paiement intégrés de Samsung et Apple, les fintechs européennes dépendent largement des infrastructures contrôlées par les géants du numérique.

Cette dépendance crée des tensions croissantes. Les frais prélevés par les app stores, souvent autour de 30% des transactions, grèvent la rentabilité des fintechs. Les règles imposées par les plateformes limitent la liberté d’innovation, en particulier sur iOS où Apple impose des restrictions strictes sur les moyens de paiement alternatifs. La bataille juridique d’Epic Games contre Apple a révélé l’ampleur de ces enjeux, et de nombreux acteurs européens observent ce dossier de près. Klarna, en attaquant Google sur le terrain de la concurrence déloyale, ouvre un nouveau front dans cette guerre économique. Si elle réussit, elle pourrait inspirer d’autres fintechs à contester les pratiques des plateformes dominantes, créant une dynamique collective de résistance.

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Les partenariats stratégiques entre fintechs et banques traditionnelles

Pour survivre dans cet environnement hostile, les fintechs européennes multiplient les partenariats avec les banques traditionnelles. BNP Paribas, par exemple, a développé une stratégie d’investissement et de collaboration avec plusieurs startups du secteur. Ces alliances permettent aux fintechs d’accéder à des licences bancaires, à des réseaux de distribution physiques, et à une base de clients établie. En retour, les banques bénéficient de l’agilité et de la capacité d’innovation des fintechs. Klarna a noué plusieurs partenariats de ce type, consolidant sa position sur le marché européen. Mais ces collaborations soulèvent aussi des questions stratégiques : jusqu’où une fintech peut-elle s’allier avec les acteurs historiques sans perdre son ADN disruptif ?

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Les réseaux de paiement comme Visa et Mastercard jouent également un rôle clé dans cet écosystème. Leur infrastructure mondiale est indispensable pour traiter des milliards de transactions chaque jour. Mais ces réseaux sont eux-mêmes en pleine transformation, confrontés à l’émergence des cryptomonnaies, des stablecoins, et des systèmes de paiement instantané comme SEPA Instant en Europe. Klarna doit naviguer dans cet environnement en mutation, en anticipant les évolutions technologiques tout en préservant sa rentabilité. Le procès contre Google s’inscrit dans cette stratégie de long terme : en sécurisant un accès équitable aux canaux d’acquisition, Klarna espère garantir sa viabilité face aux futurs bouleversements du secteur.

Acteur Domaine d’activité Relation avec Klarna
Stripe Paiement en ligne Concurrent indirect, partenaire technique sur certaines intégrations
PayPal Paiement et BNPL Concurrent direct sur le segment Buy Now Pay Later
Visa Réseau de paiement Partenaire stratégique pour l’infrastructure
Mastercard Réseau de paiement Partenaire alternatif, diversification des réseaux
BNP Paribas Banque traditionnelle Partenaire pour la conformité et les licences
Amazon E-commerce Partenaire commercial, présence sur la marketplace
Apple Écosystème mobile Concurrent sur Apple Pay, dépendance à l’App Store
Samsung Écosystème mobile Concurrent sur Samsung Pay, partenariats ponctuels
  • Partenariats avec BNP Paribas pour accéder aux licences bancaires
  • Collaboration avec Visa et Mastercard pour l’infrastructure de paiement
  • Concurrence directe avec PayPal, Apple et Samsung sur le paiement mobile
  • Présence stratégique sur Amazon pour capter le trafic e-commerce
  • Dépendance aux app stores d’Apple et Google pour la distribution de l’application

L’avenir de Klarna dépendra largement de sa capacité à équilibrer ces relations complexes. Être à la fois partenaire et concurrent d’acteurs comme Google ou Amazon requiert une agilité diplomatique et stratégique rare. Le procès actuel pourrait redéfinir ces équilibres, en établissant de nouvelles règles du jeu pour l’ensemble de l’industrie. Si Klarna parvient à prouver que Google a violé les principes de concurrence loyale, cela pourrait contraindre le géant américain à modifier ses algorithmes, à offrir une visibilité équitable aux comparateurs indépendants, et peut-être même à verser des compensations financières massives. Ces changements bénéficieraient non seulement à Klarna, mais à l’ensemble des acteurs européens du numérique, renforçant leur autonomie face aux plateformes dominantes.

Les perspectives d’avenir pour Klarna et le secteur du Buy Now Pay Later

Malgré les turbulences financières et juridiques, Klarna conserve des atouts considérables. Sa base d’utilisateurs dépasse les 150 millions de personnes dans le monde, un chiffre impressionnant pour une fintech européenne. Son application mobile combine paiement fractionné, gestion budgétaire, et recommandations d’achat, créant un écosystème complet qui fidélise les utilisateurs. L’entreprise continue d’investir massivement dans l’intelligence artificielle pour personnaliser l’expérience utilisateur et optimiser les décisions de crédit. Ces innovations technologiques sont cruciales dans un marché où la concurrence s’intensifie chaque jour. Les modèles de vente directe, comme celui des poêles à granulés Hotomatic, montrent que les consommateurs recherchent des alternatives aux circuits traditionnels, une tendance dont Klarna pourrait bénéficier.

Le secteur du Buy Now Pay Later traverse une phase de maturation. Après des années de croissance exponentielle, les régulateurs imposent désormais des règles plus strictes pour protéger les consommateurs. En Europe, la directive sur le crédit à la consommation est en cours de révision pour inclure explicitement les solutions BNPL. Aux États-Unis, le Consumer Financial Protection Bureau a lancé une enquête sur les pratiques des acteurs du secteur. Ces évolutions réglementaires obligent Klarna à adapter son modèle, en renforçant les contrôles de solvabilité et en communiquant de manière plus transparente sur les coûts réels du paiement différé. Certains analystes estiment que ces contraintes pourraient avantager les acteurs établis comme PayPal ou les banques traditionnelles, qui disposent déjà de processus de conformité robustes. Mais d’autres considèrent que la capacité d’innovation de Klarna lui permettra de rester en tête du marché.

L’innovation technologique comme levier de différenciation face aux géants

Klarna mise beaucoup sur l’intelligence artificielle et le machine learning pour se démarquer. Ses algorithmes analysent des millions de transactions pour évaluer le risque de crédit en temps réel, réduisant ainsi les taux de défaut. L’entreprise a également développé des outils de gestion budgétaire, permettant aux utilisateurs de suivre leurs dépenses et d’éviter le surendettement. Ces fonctionnalités positionnent Klarna non plus seulement comme un fournisseur de crédit, mais comme un assistant financier personnel. Cette évolution stratégique vise à créer une dépendance positive, où les utilisateurs consultent l’application quotidiennement, augmentant ainsi les opportunités de conversion et de revenus publicitaires.

L’expansion vers de nouveaux secteurs, comme les forfaits mobiles MVNO, illustre cette volonté de diversification. En proposant des services non financiers, Klarna cherche à maximiser la valeur vie client et à réduire sa dépendance aux marges du paiement fractionné. Cette stratégie rappelle celle d’Apple, qui a transformé un fabricant de téléphones en fournisseur de services via Apple Music, Apple TV+, et Apple Pay. Ou encore celle de Samsung, qui développe un écosystème complet autour de ses smartphones. Klarna ambitionne de créer un super-app à l’européenne, combinant paiement, shopping, gestion financière, et services annexes. Mais cette ambition se heurte à la fragmentation du marché européen, où les préférences des consommateurs varient considérablement d’un pays à l’autre.

Axe stratégique Initiative concrète Objectif visé
Intelligence artificielle Algorithmes de scoring crédit avancés Réduire les taux de défaut, personnaliser l’expérience
Diversification Lancement d’une offre MVNO Fidéliser les clients, augmenter la valeur vie
Expansion géographique Renforcement aux États-Unis et en Asie Accéder à de nouveaux marchés de croissance
Partenariats stratégiques Collaborations avec Visa, Mastercard, BNP Paribas Sécuriser l’infrastructure et la conformité
Bataille juridique Procès contre Google pour 7,1 milliards d’euros Rééquilibrer l’accès aux canaux d’acquisition
  • Base d’utilisateurs de plus de 150 millions de personnes dans le monde
  • Investissements massifs dans l’IA et le machine learning
  • Diversification vers les forfaits mobiles et autres services non financiers
  • Adaptation aux nouvelles régulations européennes et américaines
  • Ambition de créer un super-app à l’européenne

Le procès contre Google pourrait être un catalyseur pour cette transformation. En obtenant un accès équitable aux résultats de recherche, Klarna réduirait ses coûts d’acquisition client, améliorant ainsi sa rentabilité. Les 7,1 milliards d’euros réclamés, s’ils étaient obtenus, permettraient de financer une expansion agressive et de consolider la position de leader européen. Mais au-delà des aspects financiers, c’est la dimension symbolique qui importe. Une victoire face à Google enverrait un signal fort aux marchés, aux régulateurs, et aux utilisateurs : il est possible pour une entreprise européenne de défier les géants américains et de gagner. Cette perspective redonne de l’espoir à l’ensemble de l’écosystème fintech européen, en prouvant que la régulation et la justice peuvent rééquilibrer un rapport de force longtemps défavorable.

Pourquoi Klarna poursuit-elle Google pour 7,1 milliards d’euros ?

Klarna, via sa filiale Pricerunner, accuse Google d’avoir abusé de sa position dominante en favorisant son propre comparateur d’achat Google Shopping dans les résultats de recherche, au détriment des comparateurs indépendants. Cette pratique aurait causé des pertes financières considérables estimées à 7,1 milliards d’euros depuis 2013.

Quelles sont les difficultés financières actuelles de Klarna ?

Klarna a enregistré une perte nette de 10,4 milliards de couronnes suédoises en 2022, soit environ 940 millions d’euros. L’entreprise a dû licencier environ 10% de ses effectifs pour réduire ses coûts, dans un contexte de concurrence accrue et de régulation renforcée du secteur Buy Now Pay Later.

Pourquoi le procès a-t-il lieu au Royaume-Uni plutôt qu’en Europe ?

Klarna a choisi la juridiction britannique pour bénéficier de l’efficacité et de l’expertise des tribunaux londoniens en matière de droit commercial. Cette stratégie permet également de contourner la lenteur des procédures européennes et d’obtenir potentiellement un verdict plus rapide.

Quels sont les partenaires stratégiques de Klarna dans le secteur du paiement ?

Klarna collabore avec Visa et Mastercard pour l’infrastructure de paiement mondiale, avec BNP Paribas pour la conformité réglementaire et les licences bancaires, et est intégrée dans Google Pay et présente sur Amazon. Ces partenariats sont essentiels pour garantir l’interopérabilité et l’expansion internationale.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour le secteur Buy Now Pay Later ?

Le secteur BNPL traverse une phase de maturation avec des régulations plus strictes en Europe et aux États-Unis. Les acteurs comme Klarna doivent adapter leurs modèles en renforçant les contrôles de solvabilité et la transparence. L’innovation technologique, notamment l’intelligence artificielle, devient un levier clé de différenciation face à la concurrence de PayPal, Apple, et des banques traditionnelles.

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Bonjour, je m'appelle Nadia et j'ai 36 ans. Je suis une journaliste passionnée par la technologie. Bienvenue sur mon site web où je partage mes articles et mes découvertes dans le monde de la tech.

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