Une étude menée par le CIAGRO de l’Université Miguel Hernández (UMH) à Elche a découvert une méthode efficace pour protéger le piment vert lors de la conservation en froid. Cette approche utilise des composés naturels, améliorant ainsi la qualité et la durabilité des piments tout en réduisant les pertes économiques.

La technique qui protège le piment vert lors du stockage au froid

Une équipe du CIAGRO de l’Université Miguel Hernández (UMH) à Elche a validé une stratégie innovante pour protéger le piment vert durant sa conservation au froid. La clé réside dans la préparation de la culture avant la récolte en utilisant des composés naturels qui renforcent ses défenses, menant à moins de détérioration et à une prolongation de sa vie commerciale.

Problématique et importance

Dans la chaîne du froid, le piment vert est particulièrement vulnérable à des troubles physiologiques qui altèrent son apparence et ses qualités organoleptiques. Réduire cette réponse au stress est essentiel non seulement pour maintenir la qualité sur le point de vente, mais aussi pour allonger la durée de conservation et réduire les pertes, ce qui impacte directement les coûts et la durabilité.

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Conception de l’expérimentation

L’étude a été menée sur des plants de la variété ‘Herminio’ (type Lamuyo) dans une exploitation à Murcie. Deux méthodes d’application précose de l’acide salicylique (AS) et du jasmonate de méthyle (MeJA) ont été comparées : la pulvérisation foliaire et le irrigation par goutte-à-goutte. Après récolte, les fruits ont été conservés pendant 28 jours à 2 °C, suivis de deux jours supplémentaires à température ambiante pour simuler la distribution.

Traitement le plus efficace

Le protocole le plus efficace s’est avéré être l’acide salicylique administré par irrigation. Cette méthode a atténué les symptômes de dommages causés par le froid tout en aidant à conserver la fermeté, la couleur et l’acidité des fruits, en plus d’améliorer leur profil fonctionnel. À une concentration de 0,5 mM, l’AS a donné des résultats particulièrement consistants. L’AS et le MeJA, étant des phytohormones présentes naturellement dans les plantes, ont été utilisés comme "appâts" physiologiques pour activer les défenses avant l’exposition au stress lié au stockage.

Mécanisme de protection observé

Les piments traités ont montré une plus grande proportion d’acides gras insaturés par rapport aux acides saturés, ce qui est un indicateur de la stabilité des membranes cellulaires à basse température. Parallèlement, une augmentation de l’activité antioxydante ainsi que des changements favorables dans la composition lipidique ont été observés, des éléments qui favorisent une meilleure tolérance au froid et une conservation plus efficace.

Applications pratiques pour le secteur

L’approche décrite s’inscrit bien dans la gestion commerciale car elle est pratique, peu coûteuse et évolutive. Intégrer la stimulation pré-récolte dans les programmes d’irrigation permet de réduire les pertes, de stabiliser la qualité des produits à destination et de répondre aux exigences croissantes des marchés tout en évitant des complexités opérationnelles.

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Contexte de recherche et précédents

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la groupe de post-récolte des fruits et légumes (CIAGRO UMH) et constitue une composante essentielle de la thèse d’Alicia Dobón Suárez. Dans des études précédentes, les traitements avec MeJA avant et après la récolte avaient réduit les dommages causés par le froid dans les grenades, tout en augmentant la proportion d’acides insaturés et de composés bioactifs (comme les anthocyanes et les phénoliques), tout en maintenant l’intégrité des membranes.

Cette recherche a reçu le soutien financier de l’UMH et ses résultats ont été publiés dans la revue scientifique Postharvest Biology and Technology. Il est intéressant de noter que le nom "acide salicylique" provient de Salix ( le saule), la plante dont il a été isolé pour la première fois, soulignant son origine naturelle et son adéquation avec des stratégies de culture durables.

Résumé des résultats

Activer les défenses du piment en phase pré-récolte via l’irrigation avec de l’acide salicylique se révèle être un levier efficace pour réduire les dommages dus au froid et maintenir la qualité commerciale, pendant que le jasmonate de méthyle se démarque comme un allié précieux pour le soutien physiologique dans des conditions de froid post-récolte.

Mon avis :

L’approche du CIAGRO de l’UMH pour protéger le piment vert durant le stockage à froid prouve son efficacité à travers l’application précoce d’acide salicylique. Bien que ce traitement améliore la qualité et la durée de conservation, son coût et son intégration dans les systèmes existants peuvent représenter un défi, nécessitant une évaluation approfondie pour une adoption à grande échelle.

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Les questions fréquentes :

Qu’est-ce que la stratégie de protection du piment vert ?

La stratégie de protection du piment vert consiste à utiliser des composés naturels avant la récolte pour renforcer ses défenses. Cela permet de réduire son détérioration pendant la conservation au froid et d’augmenter sa durée de vie commerciale.

Pourquoi le froid pose-t-il problème pour le piment vert ?

Le froid peut provoquer des "dommages par froid", affectant la couleur, la fermeté et le goût du piment, ce qui peut entraîner un rejet lors de la vente. Minimiser ce stress est crucial pour maintenir la qualité et réduire les pertes.

Quel traitement a montré les meilleurs résultats dans l’étude ?

Le traitement le plus efficace a été l’application d’acide salicylique par irrigation. Ce traitement a atténué les symptômes de dégâts dus au froid et a aidé à conserver la fermeté, la couleur et l’acidité du fruit.

Quelle est l’application pratique de cette recherche pour le secteur ?

Cette approche est pratique, peu coûteuse et adaptable, ce qui permet aux producteurs de réduire les pertes et d’améliorer la qualité des piments destinés au marché, sans complexité opérationnelle.

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