En bref :
• La NHTSA demande à Tesla des informations détaillées sur son service de robotaxi prévu à Austin, en lien avec son programme FSD déjà sous enquête pour des problèmes de sécurité.
• L'agence exige des précisions sur les systèmes utilisés, les plans de déploiement, les méthodes de supervision et les protocoles de sécurité du service.
• Tesla doit répondre d'ici le 19 juin sous peine de pénalités pouvant atteindre 26 000 euros par jour d'infraction.
La NHTSA demande à Tesla de fournir des informations cruciales sur son programme de conduite autonome Full Self-Driving (FSD). Alors que l’agence s’inquiète des dangers potentiels, elle veut comprendre le lien avec le service de robotaxi prévu à Austin, Texas, qui est déjà sous enquête pour des défauts de sécurité.
Demande de la NHTSA à Tesla sur son service de robotaxi basé sur le FSD
La NHTSA, l’agence responsable des réglementations en matière de sécurité automobile aux États-Unis, interpelle Tesla sur son programme de Full Self-Driving (FSD). Cette demande est liée à la planification de son service de robotaxi à Austin, au Texas, dont le lancement est imminent.
Investigation de la NHTSA
L’agence mène actuellement une enquête sur le programme FSD de Tesla, notamment en ce qui concerne les collisions survenues dans des conditions de visibilité routière réduite. Suite à des informations concernant le programme de robotaxi, la NHTSA s’inquiète de la sécurité du service qui sera basé sur ce même système FSD.
Tanya Topka, Directrice du Bureau des Enquêtes sur les Défauts de la NHTSA, a adressé un courriel à Tesla dans lequel elle précise :
"Comme vous le savez, la NHTSA a une enquête en cours (PE24031) sur les collisions liées au FSD dans des conditions de visibilité routière réduite."
Demande d’informations additionnelles
La NHTSA cherche à recueillir des informations détaillées sur le développement des technologies de Tesla pour les véhicules de type robotaxi. Le but est de comprendre comment Tesla prévoit d’évaluer la sécurité de ses véhicules et ses technologies d’automatisation de conduite pour une utilisation sur la voie publique.
Les questions précises posées par la NHTSA englobent plusieurs domaines :
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Nom des systèmes utilisés : La NHTSA veut savoir quels systèmes seront utilisés pour le développement et le déploiement des robotaxis, ainsi que la position de Tesla sur la classification des niveaux SAE pour les rapports concernant les accidents.
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Plans de développement : La NHTSA demande des informations sur les plans de Tesla pour développer, tester et commercialiser un robotaxi, y compris :
- Le nombre de véhicules prévus au commencement des opérations routières et dans les douze à vingt-quatre mois suivants.
- L’utilisation de nouveaux modèles de véhicules et la conformité à la réglementation de sécurité.
- Le calendrier pour mettre à disposition un service de robotaxi au public.
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Surveillance et supervision : L’agence souhaite également savoir si et comment les véhicules seront supervisés par Tesla en temps réel, ainsi que sur l’utilisation de technologies de téléopération, comme la conduite à distance.
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Systèmes d’automatisation de conduite : Les détails sur les systèmes d’automatisation qui seront utilisés pour le service de robotaxi, leur relation avec le produit FSD actuels, ainsi que leurs capteurs et l’architecture des systèmes sont également requis.
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Domaine de conception opérationnelle : Une description détaillée du domaine de conception opérationnelle (ODD) doit être fournie, incluant les éléments et seuils de l’ODD pour chaque fonctionnalité d’automatisation.
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Compétence comportementale : Tesla doit expliquer comment elle planifie de déterminer si son système de robotaxi a atteint une compétence comportementale suffisante pour un certain cadre ODD.
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Interventions en cours d’utilisation : L’agence cherche à comprendre la fréquence des interventions humaines nécessaires pendant l’utilisation du système de robotaxi.
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Scénarios d’urgence : La NHTSA a également besoin d’informations sur la conception des réponses d’urgence et sur la manière dont Tesla gère les incidents.
- Méthodes d’évaluation de la sécurité : Enfin, l’agence souhaite savoir quelles méthodes Tesla utilise pour mesurer si son système de robotaxi est prêt pour une utilisation sur la route, tant avec que sans supervision.
Délai et obligations
Tesla dispose d’un délai jusqu’au 19 juin pour fournir ces informations et pourrait faire face à des pénalités pouvant atteindre 26 000 euros par jour pour chaque infraction. Ce contexte souligne la pression à laquelle Tesla est confrontée dans son processus de développement pour insuffler confiance et sécurité dans son service de robotaxi.
Liste complète des questions de la NHTSA
Les questions posées par la NHTSA à Tesla concernant le déploiement de son service de robotaxi incluent :
- Identifier le système utilisé pour le développement des robotaxis et indiquer la classification SAE concernée.
- Expliquer les plans de développement, y compris le nombre de véhicules, les nouveaux modèles, et les délais pour l’implantation des services au public.
- Fournir des détails sur la supervision et la surveillance des véhicules.
- Décrire les systèmes d’automatisation utilisés pour le robotaxi et leur relation avec le programme FSD existant.
- Fournir une description du domaine de conception opérationnelle.
- Énoncer comment la compétence comportementale est déterminée.
- Expliquer les interventions humaines pendant l’utilisation du robotaxi.
- Discuter des scénarios d’urgence et des réponses appropriées.
- Définir les méthodes de sécurité et de préparation à l’utilisation du robotaxi sur les routes.
Ces demandes signalent non seulement une préoccupation quant à la sécurité, mais aussi l’importance de la transparence dans les développements futurs de Tesla.
Mon avis :
L’interrogation de la NHTSA sur le programme FSD de Tesla, notamment en lien avec le projet de robotaxi à Austin, met en lumière la nécessité d’une transparence accrue dans les défis de sécurité. Bien que Tesla innove en matière d’automatisation, ses réticences à partager des données soulèvent des préoccupations légitimes sur la sécurité des usagers.