En bref :
• Nissan abandonne son projet d'usine de batteries LFP au Japon qui devait réduire les coûts des batteries EV de 20-30% avec une capacité de 5 GWh.
• L'entreprise prévoit de supprimer 20 000 emplois (15% de sa main-d'œuvre mondiale) et de fermer sept usines, réduisant ses sites de production de 17 à 10.
• Cette décision s'inscrit dans le plan "Re:Nissan" visant à économiser 1,6 milliard d'euros pour retrouver la rentabilité d'ici 2026, face à des pertes de 4,5 milliards d'euros.
• Malgré ces défis, Nissan poursuit sa collaboration avec des partenaires comme Mitsubishi et lancera la prochaine génération de LEAF aux États-Unis cette année.
Nissan, géant japonais de l’automobile, abandonne la construction d’une nouvelle usine de batteries LFP au Japon, vitale pour réduire les coûts des batteries électriques. Alors que des défis financiers se posent, Nissan prévoit de supprimer 20 000 postes, soit environ 15 % de sa main-d’œuvre mondiale.
Nissan abandonne ses projets de nouvelle usine de batteries EV au Japon
Nissan est en phase de redressement. Le constructeur japonais a annoncé qu’il « abandonne les plans de construction d’une nouvelle usine » au Japon destinée à produire des batteries au phosphate de fer lithium (LFP). Cette décision intervient alors que Nissan évalue toutes les options possibles pour améliorer sa performance.
Détails sur l’abandon de l’usine de batteries
La nouvelle usine devait entrer en production en 2028, avec des investissements de plus d’un milliard de dollars (environ 930 millions d’euros). Initialement, Nissan avait obtenu le feu vert du Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) en septembre. Les batteries étaient destinées aux mini-véhicules de Nissan, et l’usine visait à réduire les coûts des batteries EV de 20 à 30 %, avec une capacité de production annuelle de 5 GWh.
Cependant, cette démarche de relance a été mise en suspens, alors que Nissan fait face à des ventes en baisse sur d’importants marchés comme la Chine et l’Amérique du Nord. L’entreprise a enregistré une perte nette de 671 milliards de yens (environ 4,5 milliards d’euros) pour l’exercice fiscal se terminant en mars 2025.
Plans de réduction d’effectifs
Nissan a également annoncé une réduction de 20 000 emplois à l’échelle mondiale, soit environ 15 % de sa main-d’œuvre globale. Cela représente une augmentation significative par rapport aux 9 000 réductions initialement annoncées. L’entreprise comptait plus de 133 000 employés l’année précédente.
Cette réduction s’inscrit dans le cadre du nouveau plan de relance — « Re:Nissan » — visant à réduire les coûts et à améliorer l’efficacité. L’objectif est de diminuer les coûts de 250 milliards de yens (environ 1,6 milliard d’euros) afin de retrouver la rentabilité d’ici l’exercice fiscal 2026.
Motors de la transformation
Nissan prévoit également de fermer sept usines de production, y compris une en Thaïlande. D’autres usines restent à confirmer, mais la société a mentionné qu’elle consolidera ses sites de production globaux, passant de 17 à 10.
Néanmoins, Nissan continuera à collaborer avec des partenaires, tels que Mitsubishi, qui utilisera la prochaine génération de LEAF comme base pour un nouveau véhicule électrique en Amérique du Nord. La prochaine génération de LEAF sera lancée aux États-Unis et au Canada plus tard cette année.
Contexte du marché
Le marché des véhicules électriques (EV) est en constante évolution. Des marques comme BYD et d’autres leaders du secteur gagnent rapidement des parts de marché en Asie du Sud-Est, en Amérique Centrale et du Sud, ainsi que dans certaines parties de l’Europe. Ce faisant, les constructeurs japonais, y compris Nissan et Toyota, subissent des pressions considérables.
BYD prévoit de lancer sa première voiture électrique de type « kei » l’année prochaine, ce qui représente une menace majeure pour les fabricants japonais. La décision d’abandonner l’usine de batteries LFP pourrait compromettre davantage l’avenir de Nissan sur ces marchés stratégiques.
Perspectives d’avenir
Bien que Nissan invoque les « besoins du marché » et cherche à réduire ses coûts dans le cadre de sa relance, l’abandon de l’usine de batteries LFP pourrait les retarder sur le long terme. La stratégie actuelle, si elle ne s’accompagne pas de changements significatifs, pourrait nuire à la compétitivité de l’entreprise face à des concurrents déjà bien établis.
Les défis sont multiples : la baisse des ventes, les tensions croissantes sur les chaînes d’approvisionnement et la nécessité d’innovation technologique dans le secteur des véhicules électriques.
Source: Nikkei
Mon avis :
Nissan abandonne son projet de nouvelle usine de batteries LFP au Japon, une décision qui pourrait freiner sa compétitivité face à des leaders comme BYD. Bien que cette mesure vise à réduire les coûts dans un contexte de perte nette de 4,5 milliards d’euros, l’absence d’une production locale de batteries risque de compromettre sa position sur le marché.