Nissan est en situation précaire, avec des ventes en chute et une dette croissante. Après l’échec d’une collaboration avec Honda, Toyota pourrait devenir un partenaire clé pour soutenir sa restructuration. À travers des initiatives audacieuses, ces géants automobiles cherchent à réinventer leur avenir électrique.

Nissan et Toyota en partenariat ?
« Si nous n’agissons pas maintenant, la situation ne fera qu’empirer », a déclaré le président de Nissan, Ivan Espinosa, lors d’une conférence de presse le 13 mai.
Confronté à des ventes en baisse, une dette galopante et des bénéfices en chute libre, Nissan a récemment présenté un plan de redressement, intitulé “Re:Nissan”. L’automobile en difficulté vise à réduire ses coûts de 250 milliards de yen (environ 1,5 milliard d’euros) afin de retrouver la rentabilité d’ici l’exercice financier 2026.
Dans le cadre de ses efforts pour redresser l’entreprise, Nissan prévoit de supprimer 20 000 emplois d’ici l’exercice 2027. Il abandonne également ses projets de construction d’une nouvelle installation de batteries pour véhicules électriques au Japon. Sept autres usines seront fermées, dont une en Thaïlande et deux au Japon.
Après l’échec de sa fusion EV prévue avec Honda en février, des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles Nissan s’efforçait de trouver un autre partenaire.

Selon un nouveau rapport du Mainichi, un cadre de Toyota a récemment contacté Nissan au sujet d’un partenariat potentiel. Cette association pourrait voir Toyota agir en tant que « soutien » pour Nissan pendant sa restructuration.
Les deux entreprises ont récemment dévoilé une série de nouveaux véhicules électriques qui seront lancés au cours des prochaines années. La version améliorée de la Nissan LEAF arrivera aux États-Unis et au Canada plus tard cette année, avec une plus grande autonomie, un port NACS, et un nouveau style de crossover. Ce modèle sera l’un des dix nouveaux modèles Nissan ou Infiniti à arriver d’ici 2027.

En Europe, Nissan lancera la prochaine génération de la LEAF plus tard cette année, suivie de la nouvelle Micra EV et du crossover électrique Qashqai. En 2026, le nouveau Nissan Juke EV fera également son apparition.

Parallèlement, le SUV électrique amélioré de Toyota, anciennement connu sous le nom de « bZ4X », sera disponible chez les concessionnaires États-Unis dans la deuxième moitié de 2025.
En 2026, le SUV électrique plus petit C-HR et le robuste bZ Woodland EV suivront. D’ici la fin de l’année, l’Europe accueillera trois nouveaux SUV électriques de Toyota : le C-HR+, l’Urban Cruiser, et la version mise à jour du bZ4X.
Analyse
Toyota détient déjà une participation dans plusieurs constructeur automobiles japonais, dont Subaru (20 %), Mazda (5.1 %), Suzuki (4.6 %), et Isuzu (5.9 %), ainsi soutenir Nissan ne serait donc pas surprenant.
Espinosa a affirmé que Nissan était ouvert à de nouveaux partenariats. Il a déclaré que l’entreprise continuerait de collaborer avec d’autres, y compris Mitsubishi, qui utilisera la future LEAF comme base pour son nouveau véhicule électrique en Amérique du Nord.
Les fabricants japonais ont été réputés pour leur lente transition vers les véhicules entièrement électriques, ce qui leur coûte désormais cher sur des marchés clés tels que le Sud-Est asiatique, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
Les leaders chinois des véhicules électriques, tels que BYD, se développent rapidement à l’étranger pour stimuler leur croissance cette année. L’année prochaine, ils lanceront leur première voiture kei (voir les premières images espion d’un mini EV), déjà qualifiée de « menace majeure » pour le Japon.
Mutualiser les ressources et s’associer pourrait être la meilleure (voire la seule) option à ce stade. Toyota peut-elle aider Nissan à redresser la barre ? Ou sera-ce trop peu, trop tard ?
Restez à l’écoute pour les détails. C’est une histoire en développement.
Mon avis :
La possible collaboration entre Toyota et Nissan, alors que ce dernier lutte contre des pertes, pourrait être instructive. Si Toyota parvient à injecter des ressources, cela aiderait Nissan à relancer sa production de véhicules électriques. Toutefois, la dépendance à un partenaire soulève des questions sur l’autonomie stratégique de Nissan, déjà fragilisée par des dettes croissantes.