Andrej Karpathy, ancien responsable de l’intelligence artificielle chez Tesla, met en garde contre l’idée que la conduite autonome est résolue. Bien qu’il ait dirigé les efforts d’Autopilot, il souligne que malgré les avancées, une supervision humaine demeure essentielle. La route vers l’autonomie complète prendra encore du temps.
L’avertissement d’Andrej Karpathy sur la conduite autonome
Andrej Karpathy, l’ancien responsable de l’intelligence artificielle chez Tesla, a récemment exprimé des préoccupations quant à la croyance selon laquelle la conduite autonome est déjà résolue. Bien qu’il soit respecté dans le domaine de l’IA, Karpathy souligne que de nombreux défis persistent avant que les véhicules entièrement autonomes deviennent une réalité.
La carrière d’Andrej Karpathy
Karpathy est un scientifique en informatique d’origine slovaque et canadienne, reconnu comme un expert de premier plan en vision par ordinateur. En 2017, Elon Musk l’a recruté au sein de Tesla pour diriger les efforts liés à l’IA, notamment le développement des réseaux neuronaux pour l’Autopilot et la conduite entièrement autonome. Après avoir quitté Tesla en 2022, il a brièvement réintégré OpenAI en 2023 avant de fonder sa propre entreprise dédiée à l’éducation en IA, nommée Eureka Labs.
Les défis persistants de la conduite autonome
Lors d’un événement organisé par Y Combinator, Karpathy a partagé des réflexions sur l’évolution de la conduite autonome. Pour illustrer ses propos, il a raconté une expérience vécue en 2013. À l’époque, un ami travaillant chez Google, aujourd’hui Waymo, l’a fait monter dans une voiture autonome :
« Nous sommes montés dans cette voiture et nous avons effectué un trajet d’environ 30 minutes autour de Palo Alto, empruntant des autoroutes et des rues. Ce trajet était parfait. Aucune intervention. Et c’était en 2013, il y a donc 12 ans. À ce moment-là, j’ai pensé que la conduite autonome était imminente, car cela fonctionnait. C’était incroyable. Mais nous y voilà, 12 ans plus tard, et nous travaillons toujours sur l’autonomie. »
Même si Waymo gère actuellement plus de 1 000 véhicules en Californie, Arizona et Texas, réalisant des centaines de milliers de trajets autonomes payants chaque semaine, Karpathy insiste sur le fait que cela ne signifie pas que le problème de l’autonomie est résolu.
La nécessité de l’intervention humaine
Karpathy explique que même si les voitures Waymo semblent autonomes, une grande part de l’opération est encore supervisée par des humains :
« Vous pouvez voir des voitures Waymo circuler et sembler sans conducteur, mais il y a encore beaucoup de téléopération et d’humains engagés dans la conduite. »
Waymo a confirmé l’utilisation de la téléopération, même si les détails précis restent flous. Il est évident qu’elles communiquent au moins des commandes aux véhicules lorsqu’ils rencontrent des difficultés.
Karpathy ajoute :
« Nous n’avons toujours pas déclaré le succès, mais je pense qu’il est certain que cela réussira à ce stade, cela a juste pris beaucoup de temps. »
Des IA d’agent à long terme
Au cours de son exposition, Karpathy a souligné que le développement de ces « agents d’IA », des intelligences artificielles capables d’exécuter des tâches pour les humains, comme conduire un véhicule, nécessitera du temps. Il estime que nous ne sommes pas encore dans l’année des agents d’IA, mais plutôt dans la décennie des agents d’IA.
La perception du public par rapport à la réalité
Les remarques de Karpathy interviennent à un moment stratégique, pendant que Tesla s’apprête à lancer son service de « Robotaxi ». Sa position semble en contradiction directe avec celle de Musk, qui affirme que la conduite autonome est déjà résolue.
L’ingénieur souligne que les humains doivent encore intervenir dans de nombreux cas avec les véhicules Waymo, et cette vérité s’applique encore davantage au lancement des Robotaxis de Tesla. Celui-ci implique non seulement de la téléopération, mais également la présence d’un employé de Tesla dans le siège passager pour être prêt à actionner un dispositif de sécurité.
Il est clair que la première version du service de Robotaxi de Tesla est en grande partie une opération visualisée pour montrer que l’entreprise fait des progrès dans le domaine de la conduite autonome, surtout après de nombreuses promesses non tenues et des délais manqués.
Le chemin à parcourir pour l’autonomie
Karpathy, qui a dirigé l’effort de vision par ordinateur derrière la conduite autonome chez Tesla, sait que le problème n’est pas encore résolu et nécessitera encore un certain temps de supervision humaine. Actuellement, Tesla réussit à accumuler plusieurs centaines de kilomètres entre les interventions critiques lors de l’utilisation du FSD (Full Self-Driving). Toutefois, pour atteindre un véritable niveau 4 d’automatisation, ces chiffres devraient atteindre des dizaines de milliers de kilomètres.
Nous sommes donc encore à plusieurs années de réaliser cet objectif, au mieux.
Mon avis :
Andrej Karpathy, ancien responsable de l’IA chez Tesla, met en garde contre l’idée que la conduite autonome est résolue. Bien que des progrès soient réalisés, comme avec Waymo, des interventions humaines restent nécessaires, soulignant que l’autonomie complète exige encore des années de développement. L’optimisme doit être tempéré par la complexité de la technologie.