La Direction Générale de Qualité et Évaluation Environnementale a publié une déclaration d’impact environnemental défavorable pour le parc éolien Corus en Cantabrie. Cette décision met en lumière les risques significatifs pour la biodiversité, avertissant des effets néfastes sur le patrimoine naturel et culturel de la région.
Déclaration d’Impact Environnemental Défavorisante pour le Projet Éolien Corus
La Direction Générale de la Qualité et de l’Évaluation Environnementale du Ministère pour la Transition Écologique et le Défi Démographique a émis une déclaration d’impact environnemental (DIA) défavorable pour le parc éolien Corus, estimant que le projet pourrait engendrer des effets adverses significatifs sur l’environnement naturel et culturel dans la Montagne Orientale Costera de Cantabrie. Cette décision a été publiée dans le Boletín Oficial del Estado et souligne des risques considérables pour la biodiversité, la Red Natura 2000, le paysage et le patrimoine culturel.
Decision du Miteco et Justifications
Le verdict de l’organisme environnemental indique qu’il est impossible de garantir que l’initiative ne provoquera pas d’impacts négatifs et notables sur la faune (rapaces, oiseaux migrateurs et chiroptères), la végétation, les habitats d’intérêt communautaire, les monts de utilité publique, les espaces protégés, ainsi que le paysage et le patrimoine culturel.
Les éléments déterminants de l’évaluation comprennent la localisation du projet sur la IBA 422 Montaña Oriental Costera et la proximité des Marismas de Santoña, Victoria et Joyel—classées ZEC, ZEPA, IBA, Ramsar et Parc Naturel—: un corridor essentiel pour les oiseaux migrateurs. Le rapport souligne la déficience des mesures préventives et correctrices proposées par le promoteur, qui ne garantissent pas une protection adéquate contre les effets relevés. De plus, l’effet cumulatif des parcs éoliens voisins, notamment le projet Piruquito, qui partagerait une partie de l’évacuation électrique, fait partie des préoccupations.
Caractéristiques du Projet Corus
Le projet Corus visait une puissance de 66 MW, répartie sur 10 éoliennes et trois unités de réserve. Chaque éolienne était dimensionnée à 6,6 MW, avec un mât de 112 m de hauteur et un diamètre de rotor de 175 m, atteignant une hauteur maximale proche de 200 m à la pointe des pales. Ce projet était localisé dans les municipalités d’Ampuero, Guriezo, Liendo, Limpias, Rasines, Ruesga, Voto, et Solórzano. Il prévoyait une ligne souterraine de 30 kV et une ligne aérienne-souterraine d’évacuation de 30 kV qui se raccorde à une sous-station partagée avec le parc éolien Piruquito.
Les distances entre les éoliennes allaient de 383 à 1 261 mètres, ce qui est crucial pour la permeability de la faune et les effets de barrière potentiels.
Impact sur la Faune : Oiseaux et Chiroptères
L’évaluation de la faune a révélé plus de 100 espèces d’oiseaux dans la zone, incluant des rapaces planants et des oiseaux migrateurs, ainsi qu’une activité significative de chiroptères. Les espèces d’oiseaux notables comprennent l’alimoche (Neophron percnopterus), le milano royal (Milvus milvus), le vautour fauve (Gyps fulvus), l’aguilucho pâle (Circus cyaneus) et le faucon pèlerin (Falco peregrinus), qui sont toutes protégées par des législations nationales et régionales.
Les relevés de terrain ont mis en évidence des dortoirs et des nids dans un rayon de 1 à 5 km autour du parc, ainsi que des colonies rupicoles, augmentant ainsi le risque de collision avec les pales des éoliennes et les lignes électriques, en particulier pour cinq des dix éoliennes identifiées comme à haut risque.
Au niveau des chiroptères, des milliers de contacts annuels et un minimum de 15 espèces ont été enregistrés, incluant des espèces vulnérables comme le murciélago de cueva (Miniopterus schreibersii) et le murciélago méditerráneo de herradura (Rhinolophus euryale). Des refuges potentiels ont été identifiés dans les cavités environnantes, ce qui a également été contesté par les administrations et les entités consultées, concernant la suffisance des échantillonnages et l’efficacité des mesures proposées pour atténuer les risques.
Adversement sur la Biodiversité et la Végétation
Le tracé et les travaux associés interfèrent avec des habitats d’intérêt communautaire (HIC) tels que les bruyères, les prairies sèches sur substrats calcaires (prioritaires dans certains cas) et les forêts alluviales. Ce projet pourrait compromettre la ZEC Río Asón et accéder à la ZEC Río Agüera. Le promoteur a indiqué une matrice végétale dominée par des reboisements d’eucalyptus (Eucalyptus globulus) et de pin de Monterey (Pinus radiata), ainsi que des buissons et des prairies.
L’impact sur plus de 1,2 million de m² de végétation naturelle a été estimé, avec des affects temporaires à restaurer et des occupations permanentes liées aux infrastructures. Une évaluation des risques d’incendie a été mise à jour, indiquant la présence de segments à vulnérabilité moyenne et à risque moyen-haut.
Paysage et Visibilité
La zone d’implantation se trouve dans des unités du Atlas des Paysages d’Espagne avec une exposition visuelle élevée, à proximité de paysages de Relevance Régionale comme la baie et les marais de Santoña, Mont Buciero, et Valle de Liendo. Les éoliennes seraient visibles depuis de nombreuses localités et routes principales (A-8, N-634, N-629), ce qui a conduit l’administration régionale à questionner l’évaluation de la qualité et de la fragilité fournie par le promoteur.
Le projet reconnaît un impact paysager significatif pendant la construction et l’exploitation, bien que les propositions d’intégration et de minimisation de visibilité aient été faites.
Héritage Culturel et Risques Géologiques
Le site abrite de nombreux sites archéologiques et éléments singularisés, dont au moins six tumuli préhistoriques se trouvent à l’intérieur de la polygone, avec des impacts sévères anticipés. La ligne de haute tension serait à environ 100 m du périmètre de protection de plusieurs cavités cataloguées, augmentant l’incertitude sur les effets potentiels en l’absence d’une étude géologique détaillée.
Le service d’archéologie local a noté que, même avec les mesures préconisées, il existerait encore des impacts sévères sur plusieurs éléments patrimoniaux.
Effets Cumulatifs et Autres Projets
L’analyse des synergies fournie par l’entreprise a été jugée insuffisante par les administrations, ne tenant pas compte de l’ampleur de tous les projets dans la région. Ceci inclut des projets comme Piruquito et Cañoneras (en opération), ayant des interactions sur les corridors fauniques et les paysages. Les autorités régionales ont constaté que certains segments de l’évacuation de Corus traversaient des zones sensibles, confirmant la nécessité d’une analyse cumulative plus approfondie.
Réactions Communautaires
Des collectifs de citoyens et des organisations de conservation ont réagi positivement à la DIA défavorable, la considérant comme conforme aux préoccupations exprimées concernant la santé, le patrimoine et l’économie locale. Des associations voient dans ce verdict un précédent pour d’autres projets similaires.
Implications de la DIA Défavorable
La déclaration d’impact environnemental négative indique que, dans l’emplacement et le design proposés, le projet ne répond pas aux critères d’acceptabilité environnementale. Bien que la DIA ne soit pas susceptible de recours en soi, toute décision administrative ultérieure peut être contestée. Si des alternatives étaient envisagées, elles nécessiteraient de nouveaux analyses environnementaux pour démontrer l’absence d’impacts significatifs, tout en intégrant des conceptions et des mesures compatibles avec la protection de la faune et des habitats.
La décision du Miteco repose sur la sensitivity élevée de l’environnement, la proximité des espaces de la Red Natura 2000, l’impact sur les corridors côtiers de haute visibilité, et les effets cumulatifs avec d’autres projets éoliens en cours.
Mon avis :
La déclaration de l’impact environnemental défavorable pour le parc éolien Corus met en lumière des risques significatifs pour la biodiversité et le patrimoine culturel, soulignant la nécessité d’analyses plus robustes pour les projets futurs. Cependant, son rejet offre l’opportunité de repenser les méthodes d’implantation, intégrant mieux la conservation des habitats et de l’écosystème local.
Les questions fréquentes :
Quel est l’impact de la déclaration d’impact environnemental défavorable sur le projet éolien Corus ?
La déclaration d’impact environnemental défavorable indique que le projet Corus ne respecte pas les critères d’acceptabilité environnementale. Les risques significatifs pour la biodiversité, le paysage et le patrimoine culturel ont été identifiés, ce qui empêche la mise en œuvre du projet dans son emplacement et son design proposés.
Quelles espèces sont les plus concernées par le projet éolien Corus ?
Le projet éolien Corus concerne plus de 100 espèces d’oiseaux, notamment des rapaces et des oiseaux migrateurs, ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris. Les risques de collisions avec les pales des turbines sont particulièrement élevés pour certaines espèces protégées présentes dans la région.
Quels habitats sont menacés par le projet Corus ?
Le projet affecte des habitats d’intérêt communautaire tels que des prairies calcaires, des forêts alluviales et des zones de haute sensibilité écologique. L’impact sur plus de 1,2 million de mètres carrés de végétation naturelle souligne l’importance de ces habitats et la nécessité d’une protection adéquate.
Quelle est la réaction des communautés locales face à la déclaration d’impact environnemental ?
Les collectifs communautaires et les organisations de conservation ont accueilli positivement la déclaration d’impact environnemental défavorable, la considérant comme une reconnaissance des préoccupations relatives à la santé, à la biodiversité et au patrimoine local. Cette décision est perçue comme un précédent pour d’autres projets similaires dans la région.