La société bound4blue, basée en Cantabrie, a récemment levé 44 millions de dollars (environ 38 millions d’euros) pour développer ses systèmes de propulsion éolienne dans le secteur maritime. Cette initiative répond aux urgentes exigences climatiques, renforçant son rôle pionnier dans la décarbonisation des navires à travers le monde.

Bound4blue propulse son expansion avec un financement de 44 millions de dollars

La société cantabrique Bound4blue, spécialisée dans les systèmes de propulsion assistée par le vent pour le transport maritime, a récemment obtenu un financement de 44 millions de dollars (environ 38 millions d’euros) soutenu par un ensemble diversifié d’investisseurs privés et institutionnels. Cette opération marque une étape essentielle dans le plan de l’entreprise pour déployer ses voiles à succion sur une part croissante de la flotte mondiale.

Le financement a lieu à un moment où le secteur naval est soumis à une pression réglementaire et sociale accrue pour réduire ses émissions. Les solutions de propulsion éolienne développées par Bound4blue apparaissent comme une réponse immédiatement applicable et évolutive, particulièrement attractives en Europe et en Espagne, où la décarbonisation du transport maritime est devenue une priorité. Cela se produit dans un contexte où le financement des énergies renouvelables est en difficulté.

Une ronde de 44 millions pour accélérer la décarbonisation maritime

Cette opération de 44 millions de dollars (environ 38 millions d’euros) a été structurée comme une augmentation de capital destinée à soutenir la prochaine phase de croissance de Bound4blue. L’entreprise a précisé que ce soutien financier permettra de passer d’une phase de démonstration et de validation technologique à une phase de déploiement industriel à grande échelle.

La ronde a été dirigée par OCTAVE Capital, un véhicule d’investissement lié à l’armateur IMC, et par Katapult Ocean, un fonds axé sur des solutions durables en rapport avec les océans. Ces deux acteurs ont su attirer un groupe varié d’investisseurs qui considèrent l’énergie éolienne appliquée à la navigation comme un levier essentiel pour réduire la consommation de carburant et les émissions.

De nouveaux partenaires comme Motion Ventures, le family office de Odfjell, et le ReOcean Fund, soutenu par la Fondation Prince Albert II de Monaco et Monaco Asset Management, se sont joints à cette aventure. En outre, les actionnaires déjà présents, notamment Shift4Good, GTT Strategic Ventures, KAI Capital (le véhicule de l’entrepreneur cantabrique Alfredo Pérez) et le CDTI via Innvierte SICC, ont renforcé leur engagement.

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La direction de l’entreprise souligne que cette ronde constitue un soutien à long terme de la part d’investisseurs bien familiarisés avec le secteur maritime et les particularités de sa transition énergétique. Pour de nombreux investisseurs, les voiles à succion ne sont plus perçues comme une curiosité technologique, mais comme une infrastructure climatique viable et financeable, offrant des retours économiques et environnementaux ainsi qu’un retour sur investissement ESG clair.

Fabrication en Espagne et en Chine pour produire des centaines de voiles par an

L’un des objectifs primordiaux du nouveau capital sera l’industrialisation complète des voiles à succion de Bound4blue. L’entreprise est en train de déployer des lignes de production parallèles en Espagne et en Chine, visant à fabriquer et livrer des centaines d’unités par an aux flottes du monde entier.

Ces installations doivent permettre à la société d’augmenter considérablement sa capacité de production, de renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement, et de réduire les délais de livraison. L’objectif est de répondre à l’intérêt croissant des armateurs européens et asiatiques qui recherchent des solutions rapides pour améliorer leur efficacité énergétique sans attendre l’implémentation totale des carburants alternatifs.

Une part significative de l’investissement sera également dirigée vers la R&D, dans le but d’élargir le catalogue de produits au-delà des solutions commerciales actuelles. L’entreprise travaille sur de nouveaux développements et variantes de ses voiles rigides, afin de les adapter à différentes types de navires et configurations opérationnelles.

Selon les prévisions internes, d’ici 2027, les systèmes de Bound4blue pourraient éviter plus de 400 000 tonnes de CO₂ par an, avec un total cumulé supérieur à 570 000 tonnes entre 2024 et 2027. L’impact est comparable à celui du retrait de la circulation d’environ 87 000 voitures chaque année, à la plantation de plus de 18 millions d’arbres ou à l’annulation de plus de 250 000 vols transatlantiques durant cette période.

Ces chiffres, bien qu’ils reposent sur des scénarios de déploiement ambitieux, illustrent le potentiel de la propulsion éolienne comme solution rapide pour réduire les émissions dans un secteur souvent jugé difficile à décarboniser et soumis à des objectifs climatiques de plus en plus stricts au sein de l’Union Européenne.

Voiles à succion : fonctionnement et économies réalisées

Le cœur de l’innovation de Bound4blue réside dans ses voiles rigides et verticales, équipées d’un système de ventilateurs qui aspirent l’air pour générer une portance aérodynamique, semblable au fonctionnement des ailes d’un avion. Ce design permet d’exploiter le vent pour produire une poussée supplémentaire, réduisant ainsi la puissance nécessaire au moteur principal du navire.

En agissant comme un système de propulsion assistée par le vent, ces voiles diminuent la consommation de carburant et, par conséquent, les émissions de CO₂. L’entreprise évoque des économies à deux chiffres en matière de consommation, traduisant une réduction des coûts opérationnels pour les armateurs, ce qui est particulièrement pertinent sur les longues distances.

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Au-delà des économies économiques, cette technologie améliore la position des navires face à des normes de plus en plus strictes, telles que l’Indice d’Intensité de Carbone (CII), les indicateurs EEXI/EEDI, la réglementation FuelEU Maritime, ou le régime de commerce des droits d’émission de l’UE (EU ETS). En réduisant la consommation, on améliore la classification environnementale de chaque navire et on limite l’exposition potentielle à des pénalités ou à des coûts additionnels.

Un autre avantage majeur réside dans le fait que les voiles peuvent être installées aussi bien sur des navires déjà en service que sur de nouveaux designs. Sur les navires existants, elles s’intègrent comme une modernisation relativement rapide, tandis que dans le cas de nouvelles constructions, elles peuvent être intégrées dès la conception pour optimiser la consommation énergétique dès le premier jour d’exploitation.

Bound4blue insiste sur le fait que, contrairement à de nombreux carburants alternatifs, cette solution peut déjà être déployée sur la flotte actuelle, sans nécessité d’adapter les moteurs ou de créer de nouvelles infrastructures de distribution, ce qui en fait un outil précieux durant la «décennie du réaménagement» que le secteur doit affronter d’ici 2030.

Résultats sur des navires réels et traction commerciale internationale

Les données opérationnelles collectées jusqu’à présent par Bound4blue, vérifiées par des tiers dans des conditions réelles de navigation, soutiennent le potentiel de ses systèmes. L’entreprise a déjà installé sa technologie sur sept navires et a d’autres douze projets en cours, représentant plus de 50 voiles engagées avec des clients.

Parmi les armateurs ayant adopté ou testé ces solutions figurent des noms de référence tels que Maersk Tankers, Eastern Pacific Shipping, Odfjell, Klaveness Combination Carriers, et BW Epic Kosan. Cette liste positionne la société cantabrique en tant que partenaire privilégié pour des entreprises cherchant à anticiper les exigences environnementales et à conserver leur compétitivité.

Sur le navire Ville de Bordeaux, des études indépendantes ont mesuré une économie quotidienne de carburant de 1,7 tonnes, avec des pics atteignant jusqu’à 5,4 tonnes certains jours. Ce sont des chiffres significatifs pour une technologie qui complète, sans la remplacer, le système de propulsion conventionnel.

Concernant le Bow Olympus, propriété de Odfjell, les résultats montrent une réduction moyenne de la consommation de 15 % à 20 %, avec des baisses ponctuelles pouvant atteindre 40 % sur certains segments de son premier voyage transatlantique. Ces données renforcent l’idée que le rendement peut être particulièrement élevé sur des trajets où le régime de vent est plus favorable.

La combinaison de résultats mesurables, de l’intérêt des armateurs internationaux et d’un cadre réglementaire de plus en plus exigeant a conduit plusieurs fonds d’impact à envisager la propulsion éolienne comme un pilier de l’économie océanique à faible empreinte carbone. Bound4blue se trouve donc dans une position idéale pour capitaliser sur la vague de réaménagement et sur de nouveaux projets intégrant l’énergie éolienne dans la conception des navires.

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Une initiative avec un ancrage cantabrique et une portée globale

Au-delà de l’aspect technologique, cette ronde de financement présente également un intérêt industriel et territorial. Bound4blue a un lien fort avec Cantabrie, où elle dispose d’une partie de sa structure et d’une grande partie de son activité d’ingénierie, positionnant la région comme un nœud clé dans l’écosystème européen de l’innovation maritime.

Le fonds KAI Capital, dirigé par l’entrepreneur cantabrique Alfredo Pérez, a souligné cette connexion territoriale et l’intention de soutenir des projets technologiques générant des emplois qualifiés et de la croissance dans la communauté, tout en attirant des financements pour des projets renouvelables.

Du côté des investisseurs internationaux, des personnalités comme May Liew, directrice générale de OCTAVE Capital, affirment que la propulsion éolienne est passée d’une expérimentation à une solution de décarbonisation fiable et évolutive. Ils estiment qu’alors que la transition vers les nouveaux carburants prendra des années à se déployer à grande échelle, des solutions comme celles de Bound4blue offrent des réductions mesurables de carbone dès le premier jour.

De même, le directeur général de Katapult Ocean, Jonas Skattum Svegaarden, met en avant la capacité de l’entreprise à allier performance technique, traction commerciale et ambition industrielle, se plaçant à l’avant-garde d’un secteur qui devrait prendre de l’ampleur à mesure que les compagnies maritimes rechercheront des options de financement pour réduire leur empreinte environnementale.

Avec ce financement de 44 millions de dollars, Bound4blue consolide ses bases pour un déploiement international renforcé, tout en établissant l’Espagne et l’Europe comme des références dans le développement de technologies éoliennes appliquées à la mer et dans la capacité à émettre des obligations vertes. Si les prévisions de production, d’économies d’émissions et d’expansion commerciale se vérifient, cette société cantabrique pourrait devenir l’un des acteurs clés de la transformation énergétique du transport maritime dans les années à venir.

Mon avis :

Bound4blue, avec son financement de 44 millions de dollars (environ 38 millions d’euros), se positionne comme un leader dans la décarbonisation maritime grâce à ses voiles de succion. Bien que prometteuses, ces solutions nécessitent une industrialisation rapide et un soutien continu pour faire face aux défis réglementaires inévitables du secteur naval.

Les questions fréquentes :

Qu’est-ce que bound4blue et quel est son objectif principal ?

Bound4blue est une entreprise spécialisée dans les systèmes de propulsion assistée par le vent pour le transport maritime. Son objectif principal est de réduire les émissions de CO₂ des navires en utilisant ses voiles de succion, contribuant ainsi à la décarbonisation du secteur naval.

Quel montant de financement a été récemment obtenu par bound4blue ?

Bound4blue a récemment clôturé une levée de fonds de 44 millions de dollars, soit environ 38 millions d’euros. Cet investissement permet à l’entreprise d’accélérer son développement et de passer à une phase de déploiement industriel à grande échelle.

Comment les voiles de succion de bound4blue fonctionnent-elles ?

Les voiles de succion de bound4blue sont des structures rigides et verticales équipées de ventilateurs qui aspirent l’air pour créer une sustentation aérodynamique. Cela permet de générer un empattement supplémentaire, réduisant ainsi la consommation de carburant du moteur principal du navire.

Quel impact environnemental les systèmes de bound4blue pourraient-ils avoir d’ici 2027 ?

Selon les prévisions internes, les systèmes de bound4blue pourraient éviter plus de 400 000 tonnes de CO₂ par an d’ici 2027. Cela équivaut à retirer environ 87 000 voitures de la circulation chaque année, témoignant du potentiel de réduction des émissions dans une industrie difficile à décarboniser.

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