La costa de Telde, à l’est de Gran Canaria, fait face à une crise de contamination marine alarmante. Un déversement de matières organiques a entraîné la fermeture de plages et suscité l’inquiétude des citoyens. Alors que des améliorations sont constatées, l’origine de cette tragédie écologique continue d’être scrutée.

Gestion, polémique et réouverture des plages

La côte de Telde, dans l’est de Gran Canaria, a traversé récemment l’un des épisodes les plus délicats de son histoire récente en matière de contamination marine. Un déversement de matière organique en décomposition a entraîné la fermeture prolongée de plusieurs plages, suscitant des inquiétudes parmi les citoyens et ouvrant un intense débat politique sur la gestion de l’urgence.

Bien que les dernières analyses montrent une amélioration significative de la qualité de l’eau et que les plages rouvrent progressivement, l’origine de la mortalité massive des poissons reste sous enquête. Les institutions impliquées soulignent que leur priorité a été de protéger la santé publique, tandis qu’une partie de l’opposition et des collectifs de quartier critiquent les délais de réaction et réclament plus de transparence et de nettoyage en haute mer.

Comment a commencé l’épisode de contamination sur la côte de Telde

Les premières alertes sont survenues au début du mois d’octobre, lorsque des taches sont apparues près de la zone de Salinetas, accompagnées de carcasses de poissons éparpillées dans l’eau. Au fil des jours, ces taches se sont étendues le long du littoral sud-est et sud de Gran Canaria, touchant des communes comme Ingenio, Agüimes, Santa Lucía de Tirajana, San Bartolomé de Tirajana, et même Mogán.

Les techniciens ont établi un lien entre cet épisode et les installations marines situées au large de la côte de Telde, où une importante accumulation de matière organique en décomposition avait été observée. On a évoqué des milliers de tonnes de poissons morts, un volume de déchets capable d’altérer considérablement les conditions de l’eau dans la zone touchée.

Face à l’apparition de ces déchets sur le littoral, la municipalité de Telde a décidé de fermer préventivement la plage de Melenara, la jugeant dangereuse pour les baigneurs. Par la suite, cette fermeture a été étendue à d’autres cales voisines à mesure que de nouveaux indices de contamination étaient détectés.

Certaines voix politiques ont qualifié la situation de « plus grande crise de contamination marine » vécue depuis de nombreuses années, particulièrement criante en pleine saison touristique, avec un afflux important de visiteurs sur les plages du sud-est de Gran Canaria.

Activation du PLATECA et évolution des phases d’urgence

Cette crise a conduit le Gouvernement des Canaries à activer le Plan Territorial d’Urgence de Protection Civile de Canaries (PLATECA), un outil clé pour coordonner les ressources, partager des informations entre les administrations et établir des critères techniques communs d’action.

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Selon la version du gouvernement régional, le PLATECA a été activé lorsque les taches ont atteint les plages et qu’un risque pour le public a été détecté. Initialement, une alerte a été déclarée le 6 novembre pour suivre en détail le déversement et organiser la réponse institutionnelle.

Le plan est ensuite passé en phase de préalerte à partir du 9 décembre, alors qu’une certaine amélioration était constatée, même si la contamination organique persistait. Durant cette période, des contrôles fréquents de l’état de l’eau et de la côte ont été effectués, avec une attention particulière portée sur les plages fermées à la baignade.

Le Comité Consultatif du PLATECA, composé de représentants de plusieurs ministères, du Cabildo de Gran Canaria, de la municipalité de Telde, de la Direction Générale des Urgences, de la Santé Publique, d’organismes scientifiques comme l’Université de Las Palmas de Gran Canaria et le CSIC, et d’autres entités comme PLOCAN ou la Capitanie Maritime, s’est réuni pour évaluer les rapports techniques et les analyses avant chaque changement de phase.

Après plusieurs semaines de suivi, les inspections les plus récentes ont conclu que les effets visibles du déversement organique étaient pratiquement inexistants. Sur la base de ces données, la Direction Générale des Urgences a décidé de désactiver le PLATECA lié à la contamination marine à Gran Canaria, une fois le risque jugé résolu.

Fermeture prolongée des plages et réouverture échelonnée

Durant la phase la plus critique de l’épisode, cinq plages de Telde sont restées fermées à la baignade pendant plus de quarante jours. Il s’agit de Salinetas, Melenara, Aguadulce, Ojos de Garza, et Tufia, auxquelles se sont ajoutées à différents moments Gando, toutes arborant un drapeau rouge avec des recommandations explicites de ne pas entrer dans l’eau.

Les analyses effectuées par la Direction Générale de la Santé Publique, réalisées presque quotidiennement dans les principales zones touchées, ont déterminé le rythme des décisions. Ce n’est que lorsque les échantillons répondaient aux paramètres sanitaires exigés que la réouverture progressive de chaque plage a été autorisée.

Dans une première phase, Tufia a été l’une des plages à recevoir un rapport favorable, ce qui a permis au conseil municipal de lever l’interdiction de baignade à cet endroit. Par la suite, et une fois confirmée l’amélioration générale de la qualité des eaux, les autres plages de Telde ont commencé à renouveler le drapeau vert après plus de six semaines de fermeture continue.

Le conseil municipal a insisté sur le fait qu’aucune plage ne rouvrirait sans un soutien technique de la Santé Publique, mettant en avant la protection des baigneurs. De fait, tant que le PLATECA était en préalerte, les autorités sanitaires ont recommandé de maintenir les restrictions jusqu’à ce que des conditions pleinement sécurisées soient atteintes.

Avec la désactivation du PLATECA et la réouverture élargie des zones de baignade, la municipalité de Telde a confirmé que toutes les plages de la commune étaient de nouveau disponibles pour un usage récréatif, tout en prévoyant de surveiller toute possible réapparition de déchets organiques sur le littoral.

Enquêtes ouvertes et rôle des administrations

Malgré l’amélioration de l’environnement marin, l’origine exacte et les responsabilités de cet épisode demeurent sous le regard de plusieurs voies d’enquête parallèles. D’une part, la Garde Civile, via le SEPRONA, et le Ministère de l’Environnement, analysent la mortalité massive des poissons et le déversement de matière organique provenant des installations marines au large de Telde.

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D’autre part, le Ministère de la Transition Écologique du Gouvernement des Canaries s’efforce de déterminer les causes spécifiques de la contamination, tant du point de vue environnemental qu’administratif. L’objectif est d’éclaircir l’origine des restes organiques, des aliments et d’autres matériaux associés à cet épisode, ainsi que les éventuelles responsabilités des entreprises concessionnaires ou des propriétaires des cages marines.

Le ministre Manuel Miranda a souligné que, depuis le début, son département et la Direction Générale de la Pêche ont été impliqués dans la gestion du problème dans le cadre de leurs compétences. Selon ses déclarations, le PLATECA a été activé quand il a été constaté que les taches atteignaient effectivement la côte et qu’un danger existait pour la population.

Miranda a également défendu que la municipalité de Telde et les autres administrations ont eu un accès constant aux informations générées dans le centre de coordination du plan, lequel impliquait des universités, des organismes scientifiques, et différentes sections du Gouvernement régional, en plus de l’Administration Générale de l’État.

En dehors de la gestion de l’urgence, la municipalité de Telde a indiqué qu’elle maintiendrait ouvertes ses propres enquêtes sur les événements survenus sur la côte. Le maire, Juan Antonio Peña, a insisté sur le fait que la réouverture des plages ne signifiait pas la clôture des investigations municipales, dont le but est de « connaître toute la vérité » et de garantir la protection du littoral à l’avenir.

Tensions politiques, plaintes des citoyens et impact économique

La gestion de cet épisode a suscité une forte polémique politique au sein du Parlement des Canaries. La députée de Nouvelle Canaries – Bloc Canariste (NC-BC) et ancienne mairesse de Telde, Carmen Hernández, a accusé le gouvernement régional de « mauvaise gestion » et de « manque de transparence », notamment en ce qui concerne le temps écoulé entre les premières alertes et l’activation formelle du PLATECA.

Hernández a souligné qu’au 3 octobre, la présence d’une tache de restes organiques et de microplastiques près de Salinetas avait été dénoncée publiquement, alors que le plan d’urgence n’a été activé qu’à partir du 6 novembre. À son avis, un mois crucial a été « perdu » pour minimiser l’impact de la contamination et organiser le nettoyage et le suivi.

Du côté du gouvernement, le ministre Miranda soutient qu’il y a eu gestion et transparence à chaque étape. Il affirme que l’activation du plan s’est faite lorsque le danger pour la population a été confirmé et que, depuis lors, toutes les données ont été partagées avec les administrations concernées, y compris la municipalité de Telde, le Cabildo, l’État et les centres de recherche.

Au niveau local, le maire a remercié la collaboration des citoyens, notant que les habitants ont fourni des matériaux graphiques et des informations essentielles pour faire progresser les enquêtes. Parallèlement, il a exigé des explications publiques de la part des responsables régionaux liés au secteur de la pêche et à la gestion des installations marines.

Au-delà des discussions politiques, la fermeture des plages pendant plus de quarante jours a eu un impact direct sur l’économie locale, en particulier sur les entreprises de restauration, de bars et sur celles liées au tourisme de plage. Des collectifs de citoyens et des plateformes comme « Pour un littoral propre » ont organisé des manifestations pour exiger des mesures de nettoyage, une protection accrue de l’environnement marin et des responsabilités pour les entreprises concessionnaires.

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Demandes de nettoyage en haute mer et protection du littoral

Parmi les principales revendications citoyennes et celles de certains groupes parlementaires figure la nécessité de renforcer les mécanismes de nettoyage en mer. On demande à la Capitanie Maritime, à l’État et aux ministères concernés d’établir des protocoles clairs pour retirer les déchets qui pourraient encore flotter loin de la côte.

Il a également été insisté sur le fait que les entreprises propriétaires des cages marines et d’autres installations en mer doivent maintenir l’environnement parfaitement propre, tant pendant l’exploitation ordinaire qu’en cas de mortalité massive des poissons ou d’accidents similaires pouvant entraîner des déversements organiques ou la libération de matériaux dans l’environnement.

La municipalité de Telde a renforcé la vigilance de son littoral avec des moyens propres, y compris la Police Locale et son unité de drones, afin de détecter rapidement d’éventuelles accumulations de déchets ou des situations anormales. Les images capturées par voie aérienne ont permis de documenter l’état des installations marines et de l’environnement côtier à divers moments de la crise.

À l’avenir, tant au sein du conseil municipal qu’auprès de groupes parlementaires critiques, il est demandé que des mesures structurelles soient prises pour éviter que de tels épisodes ne se répètent avec une intensité similaire. Parmi les propositions figurent la révision des concessions, le renforcement des contrôles environnementaux et l’amélioration des protocoles d’action précoce face aux indices de contamination en mer.

Avec les plages désormais ouvertes et le PLATECA désactivé, la situation sur la côte de Telde entre dans une phase de vigie et d’évaluation, en attendant que les enquêtes déterminent avec précision l’origine et l’ampleur du déversement. Cette expérience a mis à l’épreuve les mécanismes de protection civile, la coordination institutionnelle et la confiance des citoyens dans la gestion des urgences environnementales, soulignant que la santé du littoral teldense continuera d’être un sujet central dans l’agenda politique et social de l’île.

Mon avis :

La situation de contamination marine à Telde a suscité de vives inquiétudes, entraînant la fermeture de plages et une réaction rapide des autorités, illustrant une bonne gestion de crise. Cependant, des critiques émergent sur des délais de réaction jugés trop longs et un manque de transparence, alors que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables et prévenir de futurs incidents.

Les questions fréquentes :

Quel a été l’épisode de contamination marine le plus récent à Telde ?

La côte de Telde, à Gran Canaria, a connu récemment un grave épisode de contamination marine, déclenché par un déversement de matières organiques en décomposition. Cet incident a conduit à la fermeture prolongée de plusieurs plages et a suscité des inquiétudes parmi les habitants, ainsi qu’un intense débat politique concernant la gestion de cette crise.

Quelles mesures ont été prises par les autorités pour gérer cette situation ?

Pour faire face à cette crise, le gouvernement des Canaries a activé le Plan Territorial d’Urgence de Protection Civile (PLATECA). Cela a permis de coordonner les ressources, de partager les informations entre les administrations et de définir des critères techniques d’action. Des mesures de suivi rigoureuses concernant la qualité de l’eau ont également été mises en place.

Comment la situation a-t-elle évolué après l’incident ?

Au fil du temps, des analyses ont montré une amélioration de la qualité de l’eau, permettant la réouverture progressive des plages. Cependant, les investigations concernant la cause de la mortalité massive des poissons se poursuivent, alors même que la situation revient à la normale pour les utilisateurs des zones de baignade.

Quelles sont les préoccupations des habitants et des groupes politiques ?

Les citoyens et certains groupes politiques appellent à une meilleure gestion des incidents similaires à l’avenir. Ils demandent notamment l’instauration de protocoles clairs pour le nettoyage des déchets en mer et une plus grande transparence sur les causes de la pollution, tout en insistant sur la nécessité de garantir la sécurité des plages et de l’environnement marin.

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