La province de Zamora se mobilise à nouveau contre les plantas de biogás, programmant une cacerolada de protestation pour le 26 décembre à 11h45 devant la Junta de Castilla y León. Des citoyens alarmés alertent sur les menaces environnementales et sanitaires liées à ces installations controversées.

Cacerolada à Zamora contre les centrales de biogaz

La province de Zamora se prépare pour une nouvelle cacerolada de protestation contre les centrales de biogaz projetées dans la région, au milieu d’une montée de tensions entre les habitants, les municipalités et les administrations. Ce rassemblement, à la fois sonore et revendicatif, aura lieu devant la Délégation Territoriale de la Junte de Castille-et-León dans la capitale zamorana.

Cacerolada devant la Délégation Territoriale

La manifestation est programmée pour le 26 décembre à 11h45, juste devant la Délégation Territoriale de la Junte de Castille-et-León à Zamora. Les organisateurs ont encouragé les participants à se munir de casseroles, de poêles et de divers ustensiles de cuisine pour faire entendre leur opposition aux projets de biogaz. Sous le slogan « Ce n’est pas du progrès, c’est de la destruction ! », la cacerolada se veut une manifestation sonore et symbolique visant à faire entendre aux autorités régionales que, selon les manifestants, ces centrales ne répondent pas aux besoins réels du territoire et ont été conçues sans prendre en compte les avis des populations affectées.

Les promoteurs insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une action isolée, mais d’une continuité dans une série de mobilisations qui ont déjà eu lieu à Cubo del Vino, Valladolid, Madrid et d’autres localités de la province, toutes axées sur les macrocentrales de biogaz et de biofertilisants.

Associations de citoyens en première ligne

La cacerolada est principalement impulsée par l’Association Biogás Así No. Jambrina Lucha, qui est devenue un pilier de la résistance locale contre ces projets, bénéficiant du soutien de l’Association Pueblos Sanos en Tierra del Vino et d’autres groupes de la région. Ces associations soulignent que le manque d’informations détaillées et l’absence de consensus social ont marqué le développement des projets, suscitant des inquiétudes dans des villages qui dépendent directement de l’agriculture, de l’élevage et de l’approvisionnement en eau souterraine.

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Les porte-parole des plateformes citoyennes affirment que la taille et l’emplacement des centrales projetées ne correspondent pas à la réalité des déchets générés dans la zone. Ils mettent en garde contre la possibilité de transformer le territoire en un pôle d’attraction pour les déchets d’autres régions, avec des conséquences néfastes pour l’environnement et la santé.

De plus, les collectifs rejettent l’idée que le biogaz soit une solution de progrès, arguant que les risques pour l’eau, les sols et la qualité de l’air n’ont pas été évalués de manière transparente, et que les expériences négatives enregistrées dans d’autres villes espagnoles n’ont pas été suffisamment prises en compte.

Préoccupations concernant l’eau, les odeurs et la santé

L’une des principales inquiétudes des résidents de Jambrina, Peleas de Abajo et El Cubo del Vino concerne la proximité des installations par rapport aux puits et aux points d’eau qui alimentent les villages. Dans certains cas, il n’y a à peine qu’un kilomètre et demi entre les macrocentrales projetées et les sources d’approvisionnement, ce qui est considéré comme inacceptable.

Le maire de Jambrina, Rafael Calvo, a été particulièrement clair sur les risques : il déclare que si les aquifères sont affectés, l’avenir du village sera gravement compromis. Selon lui, l’emplacement choisi pour ces projets met en danger la survie même de la commune et privilégie des intérêts économiques extérieurs au détriment du bien-être des habitants.

Un autre grand souci concerne les mauvais odeurs associées à la fermentation des déchets organiques. Des représentants de l’association Jambrina Biogás rappellent que dans d’autres régions d’Espagne où des centrales similaires ont été installées, des épisodes ont été signalés où, à la tombée de la nuit, il devient pratiquement impossible de rester à l’extérieur, obligeant les habitants à fermer portes et fenêtres.

Certains résidents, notamment ceux d’El Cubo de Tierra del Vino, expriment également des doutes sur le type de déchets qui seront effectivement traités dans ces installations. Bien que les promoteurs nient l’utilisation de restes d’abattage ou d’animaux morts, dans la région, la peur persiste quant à l’incorporation de sous-produits particulièrement dangereux, avec un impact potentiel sur la santé humaine et animale.

Dans l’ensemble, la population touchée perçoit ces projets comme une menace directe pour la qualité de vie et la coexistence dans de petits villages, où les changements dans le paysage, le trafic et les émissions d’odeurs se font sentir immédiatement au quotidien.

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Municipalités impliquées et soutien institutionnel inégal

La municipalité de Jambrina a décidé de se ranger aux côtés de la plateforme citoyenne qui s’oppose aux centrales de biogaz. Son maire a réaffirmé à plusieurs reprises que le conseil municipal et toute la corporation doivent se tourner vers les habitants, et qu’ils continueront à soutenir les actions légales et les mobilisations tant que le conflit sera d’actualité.

Pour couvrir les frais de la bataille juridique, la municipalité assume environ la moitié des dépenses légales, l’autre moitié étant à la charge de l’association de citoyens, financée par les contributions des habitants. De cette manière, l’administration locale et la communauté partagent la charge économique de l’opposition.

Rafael Calvo souligne que cette lutte ne répond à aucune affiliation politique. Selon ses explications, des représentants du Parti Populaire lui auraient indiqué que leur obligation était de défendre leur communauté, et c’est ainsi qu’il contextualise sa position. Toutefois, il critique durement d’autres responsables locaux, comme le maire de Peleas de Abajo ou la maire de El Cubo, qui soutiennent les projets de biogaz bien qu’ils soient également impliqués dans le secteur agricole et pastoral.

Par ailleurs, Calvo a également fustigé le cadre réglementaire européen, estimant que certaines réglementations communautaires exercent une pression particulière sur les agriculteurs et éleveurs, tout en facilitant l’implantation de grands projets industriels dont, à son avis, les bénéfices ne reviennent pas aux petits villages.

Cette disparité de positions entre municipalités voisines entraîne des tensions internes dans la région de Tierra del Vino, où certaines municipalités voient dans le biogaz une opportunité économique, tandis que d’autres le considèrent comme un risque inacceptable pour leur avenir.

Bataille administrative et nouvelles protestations à l’horizon

Sur le plan juridique et administratif, l’association Jambrina Biogás a déjà déposé des observations détaillées, de plus de quarante pages, contre des projets comme celui de Peleas de Abajo. L’objectif est que l’administration réalise une évaluation approfondie de la viabilité des centrales et, si nécessaire, contraigne à un repositionnement à une distance plus grande des zones habitées et des sources d’eau.

Les représentants soutiennent que les déchets générés dans la région ne sont pas en quantité suffisante pour justifier des méga-centrales de cette taille, et dénoncent que, si ces projets étaient approuvés, elles pourraient devenir de grands centres de traitement de déchets provenant d’autres zones, avec les risques que cela comporte pour un environnement rural fragile.

Parallèlement, les plateformes citoyennes prévoient de maintenir et d’intensifier les mobilisations dans les mois à venir si des changements significatifs ne sont pas observés dans le traitement des projets. Elles n’excluent pas de nouvelles concentrations à Zamora, des déplacements à Valladolid ou même des actions coordonnées avec des groupes d’autres provinces faisant face à des situations similaires.

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La stratégie consiste à combiner la pression sur le terrain avec un travail en coulisses, afin de s’assurer que l’administration autonome et les organismes compétents écoutent les demandes des villages affectés avant d’accorder des autorisations définitives. Elles réclament également des évaluations environnementales rigoureuses et des processus de participation publique plus étendus.

Les caceroladas se sont ainsi inscrites comme l’un des symboles les plus visibles de l’opposition au développement de ces centrales de biogaz à Zamora, rappelant bruyamment qu’une part importante de la population rurale ne se sent pas représentée dans les décisions concernant le modèle énergétique et de gestion des déchets qui est proposé.

Ce mouvement citoyen et municipal reflète le choc entre la planification de grands projets de biogaz et les préoccupations quotidiennes des villages qui les accueillent. Alors que les administrations et les promoteurs évoquent l’innovation et l’exploitation énergétique, la région de Tierra del Vino ressent de plus en plus l’idée que le coût pourrait être trop élevé en termes d’eau, de santé et de qualité de vie, et que le dernier mot reste à dire dans les rues et devant les organismes publics.

Mon avis :

La mobilisation à Zamora contre les projets de biogaz souligne des préoccupations sur la santé publique et l’environnement, notamment la contamination des aquifères et les nuisances olfactives. Alors que ces installations promettent des bénéfices énergétiques, leur acceptation nécessite un dialogue transparent et une évaluation sérieuse des impacts locaux.

Les questions fréquentes :

Qu’est-ce que la cacerolada prévue à Zamora ?

La cacerolada est une manifestation sonore de protestation contre les projets de plantes de biogaz dans la province de Zamora. Elle se tiendra le 26 décembre à 11h45 devant la Delegación Territorial de la Junta de Castilla et León, visant à exprimer l’opposition des citoyens à ces installations.

Quels sont les impacts redoutés des installations de biogaz ?

Les résidents craignent que ces installations entraînent la contamination des aquifères, des odeurs désagréables et une augmentation du trafic lourd dans les villages, déstabilisant ainsi leur qualité de vie et leur environnement rural.

Qui organise la cacerolada et quel est le message véhiculé ?

L’événement est principalement organisé par l’Association Biogás Así No. Jambrina Lucha, en collaboration avec d’autres groupes locaux. Le message central de la protestation est que ces projets ne répondent pas aux véritables besoins des communautés locales, et qu’ils sont perçus comme une menace plutôt qu’un progrès.

Comment les autorités locales réagissent-elles à cette opposition ?

Le maire de Jambrina, Rafael Calvo, soutient la cause des opposants et a annoncé que sa municipalité partagera les coûts des actions légales contre les projets de biogaz. Il souligne l’importance de privilégier les intérêts et le bien-être des habitants face à des projets qu’il considère comme nuisibles.

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