Nissan tire la sonnette d’alarme. Dans le cadre de son plan de redressement, le constructeur japonais prévoit de réduire sa main-d’œuvre de 15 % et d’imposer des délais de paiement à ses fournisseurs pour dégager des liquidités. Avec une dette de près de 4,5 milliards d’euros, la situation est critique.
Réductions d’effectifs chez Nissan et demandes de délais de paiement aux fournisseurs
Nissan a récemment annoncé la réduction de 20 000 emplois, soit environ 15 % de son effectif mondial, dans le cadre de son plan de reprise. La société prévoit également de fermer plusieurs usines afin de libérer des liquidités et de réduire ses coûts.
Réductions d’effectifs à Sunderland
Nissan a commencé à engager des discussions avec ses employés à son usine de Sunderland, au Royaume-Uni, concernant des opportunités de retraite volontaire. L’objectif est de laisser partir environ 250 travailleurs. Cette usine est le plus grand employeur de la ville avec environ 6 000 employés et joue un rôle crucial dans le redressement de Nissan. Elle sera le site de production des futurs véhicules électriques de la marque, incluant les modèles LEAF, Juke, et Qashqai.
Retards de paiements aux fournisseurs
Parallèlement à ces réductions d’effectifs, Nissan a également demandé à ses fournisseurs de lui accorder plus de temps pour effectuer ses paiements. Selon plusieurs courriels et documents internes, la société a cherché à flexibiliser ses conditions de paiement. Dans une déclaration à des médias, Nissan a expliqué qu’il avait incité certains de ses fournisseurs en Europe et au Royaume-Uni à accepter des modalités de paiement plus flexibles, sans coût additionnel.
Les échanges internes montrent que ce mouvement a été mis en place pour libérer des liquidités au cours du premier trimestre de l’année (d’avril à juin), d’une manière similaire à leur demande à la fin de l’exercice financier précédent.
Options offertes aux fournisseurs
Nissan a offert à ses fournisseurs deux options : le paiement immédiat ou un paiement ulterieur à un taux d’intérêt plus élevé. Alternativement, la banque HSBC pourrait effectuer le paiement pour le compte de Nissan, qui rembourserait ensuite la banque avec des intérêts. Un employé a mentionné que Nissan faisait cette demande aux fournisseurs "encore une fois", impliquant une situation financière tendue.
Liquidités et dette
À la fin du mois de mars, Nissan détenait 2,2 trillions de yens (environ 15,2 milliards d’euros) en liquidités et équivalents, mais avait aussi environ 700 milliards de yens (environ 4,9 milliards d’euros) de dettes arrivant à échéance cette année. Dans le cadre de son plan de reprise, Nissan vise à réduire ses coûts de 250 milliards de yens et prévoit de retrouver la rentabilité d’ici l’exercice fiscal de 2026.
Lancement de nouveaux véhicules
Malgré la baisse des effectifs et les ajustements financiers, Nissan s’apprête à lancer plusieurs nouveaux véhicules électriques et hybrides au cours des prochaines années, notamment le prochain modèle LEAF, qui devrait contribuer à l’augmentation des ventes. En Chine, le plus grand marché mondial des véhicules électriques, le premier véhicule électrique dédié de Nissan, la N7, a reçu plus de 20 000 commandes en seulement 50 jours, ce qui pourrait aider au redressement de l’entreprise.
Nissan entend également exporter le modèle N7 vers des marchés étrangers. Ce modèle fait partie d’une liste de neuf nouveaux véhicules énergétiques, y compris des véhicules électriques et hybrides rechargeables, que la marque prévoit de lancer en Chine.
Perspectives de redressement
La question demeure quant à savoir si Nissan sera capable de redresser la situation ou continuera à accuser un retard sur ses concurrents.
Mon avis :
Nissan, en difficulté, prévoit de supprimer 20 000 postes et de retarder les paiements aux fournisseurs pour liberer 15 milliards d’euros, face à une concurrence accrue des marques chinoises. Malgré le lancement prometteur de l’électrique N7, sa capacité à redresser la situation reste un défi incertain.