Une affluence massive de méduse a récemment conduit à l’arrêt automatique de quatre réacteurs à la centrale nucléaire de Gravelines, dans le nord de la France. Bien que cet incident n’ait pas comprometté la sécurité, il souligne l’impact des conditions environnementales sur les infrastructures critiques. EDF prévoit un redémarrage progressif dès jeudi.
L’Impact des Méduses sur la Centrale Nucléaire de Gravelines
Une arrivée massive de méduses a contraint la centrale nucléaire de Gravelines, située dans le nord de la France, à arrêter automatiquement quatre de ses réacteurs en raison du blocage des filtres des stations de pompage utilisées pour le refroidissement.
Selon une déclaration de EDF, cette incidence n’a pas compromis la sécurité des installations ni celle du personnel, ni de l’environnement. Les arrêts ont eu lieu entre 23h00 et minuit dimanche (unités 2, 3 et 4) et à 6h20 lundi (unité 6). Pendant ce temps, les deux autres unités étaient déjà à l’arrêt pour entretien, laissant la centrale sans production temporaire. L’opérateur prévoit une remise en marche échelonnée à partir du jeudi, après les travaux de nettoyage et de vérification.
Arrêts Automatiques et État des Réacteurs
Les systèmes de protection des réacteurs ont fonctionné comme prévu en ordonnant les arrêts lorsque les tambours de filtration de la prise d’eau ont été saturés par ces organismes gélatineux, se situant dans la zone non nucléaire du site.
EDF a mobilisé des équipes pour le diagnostic et l’élimination du matériel biologique afin de restaurer le débit de refroidissement et redémarrer les unités avec les garanties habituelles. La centrale dispose de six unités de 900 MW chacune (un total de 5,4 GW). En 2024, elle a produit 32,71 TWh, ce qui équivaut à plus de 60 % de la consommation annuelle de la région des Hauts-de-France.
Le refroidissement de Gravelines s’effectue via un canal connecté à la mer du Nord. Le flux de méduses a atteint les filtres d’entrée et réduit le débit admissible, ce qui déclenche, par conception, les procédures d’arrêt en toute sécurité.
Causes Environnementales et Prolifération des Méduses
L’augmentation de la température de l’eau favorise la fréquence et l’intensité des "bloom" de méduses. Des experts en biologie marine soulignent qu’avec des mers plus chaudes comme celles du Nord, la fenêtre reproductive de ces espèces est prolongée, rendant les épisodes d’accumulation plus probables. Pour mieux comprendre ces processus, des avancées en écologie marine peuvent être consultées.
Au-delà du réchauffement, l’expansion des espèces invasives — comme la médusa lune asiatique, observée dans la mer du Nord en 2020 — peut exercer une pression supplémentaire sur les ports, canaux et prises de refroidissement. Ce phénomène a également été observé dans des installations côtières en Chine, Japon et Inde.
D’autres facteurs pouvant contribuer à l’augmentation des méduses incluent le transport dans les eaux de ballast des navires, la surpêche qui perturbe la chaîne alimentaire, et le développement côtier, contribuant à un scénario propice à des épisodes similaires à celui de Gravelines.
Impact sur le Système et Réponse d’EDF
EDF souligne que cet événement n’a pas eu d’impact sur la sécurité ni sur l’environnement, mais a obligé à interrompre temporairement la production, coïncidant avec deux réacteurs déjà à l’arrêt pour entretien. L’entreprise applique des protocoles de filtrage et de surveillance permanents ; toutefois, les blooms massifs peuvent saturer les barrières mécaniques et nécessiter un arrêt préventif pour protéger les pompes de refroidissement.
Au cours d’un été marqué par des épisodes de hautes températures influençant l’exploitation du parc nucléaire français, Gravelines — la centrale ayant la plus grande puissance installée d’Europe occidentale — s’efforce de normaliser son service dans les délais indiqués par l’opérateur. Le site envisage également, à long terme, l’incorporation de deux EPR2 de 1 600 MW chacun.
Des incidents similaires ont été documentés dans d’autres centrales côtières — comme Torness (Écosse) en 2011 ou Oskarshamn (Suède) en 2013 — illustrant la vulnérabilité des prises d’eau face à des épisodes biologiques extrêmes et la nécessité de solutions de conception et d’exploitation plus résilientes.
Cet épisode démontre comment des processus naturels intensifiés par le réchauffement des mers peuvent affecter les infrastructures critiques sans compromettre leur sécurité, mais en impactant leur disponibilité temporaire. La réponse rapide des systèmes et des équipes techniques, ainsi que les mesures de prévention et de suivi, seront essentielles pour minimiser les interruptions futures.
Mon avis :
L’incident à la centrale nucléaire de Gravelines, provoqué par une invasion massive de méduses, souligne la vulnérabilité des infrastructures nucléaires face aux changements environnementaux. Bien que la sécurité ait été maintenue grâce à des systèmes de protection efficaces, cet événement illustre la nécessité d’améliorer la résilience des installations face aux perturbations biologiques croissantes.
Les questions fréquentes :
Qu’est-ce qui a causé l’arrêt automatique des réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines ?
Une arrivée massive de méduses a bloqué les filtres des stations de pompage utilisées pour le refroidissement, ce qui a conduit à l’arrêt automatique de quatre réacteurs.
Cette situation a-t-elle compromis la sécurité de la centrale ?
Non, selon EDF, l’incident n’a pas compromis la sécurité des installations, du personnel ni de l’environnement.
Quelles mesures EDF a-t-elle prises en réponse à cet incident ?
EDF a mobilisé des équipes pour le diagnostic et le retrait du matériel biologique afin de rétablir le débit de refroidissement et de redémarrer les unités en toute sécurité.
Quelles sont les causes environnementales de la prolifération des méduses ?
Le réchauffement des eaux favorise la fréquence des blooms de méduses, et la présence d’espèces invasives, comme la méduse lune asiatique, a également un impact sur les ports et les systèmes de refroidissement.