Dans un monde où l’eau est devenue un bien aussi précieux que l’or noir, comprendre comment recycler l’eau de la douche est essentiel. Face à des sécheresses prolongées, une crise climatique et une gestion inadéquate des ressources hydriques, des solutions innovantes se multiplient pour optimiser notre consommation d’eau.

Reutiliser l’eau de la douche à la maison : idées, systèmes et réglementations

L’eau est devenue une ressource si précieuse qu’elle est souvent comparée au pétrole du XXIe siècle. Chaque fois que nous ouvrons le robinet de la douche, nous manipulons un bien rare dont dépendent des millions de personnes à travers le monde. Dans un contexte de sécheresses prolongées, de crise climatique et de mauvaise gestion de l’eau, il est essentiel de se demander comment nous pouvons réutiliser l’eau de la douche et en tirer le meilleur parti.

Au-delà de conseils basiques tels que prendre des douches plus courtes ou fermer le robinet pendant que nous nous savonnons, il existe aujourd’hui un large éventail d’idées, de dispositifs et même de réglementations qui permettent de réutiliser l’eau de la douche, de la recycler ou de réduire au maximum son gaspillage. Des méthodes simples, comme placer un seau sous le robinet de la douche, jusqu’à des systèmes ultra-technologiques de "douche infinie", en passant par des sacs collecteurs, des robinets thermostatiques ou des équipements domestiques complexes pour eaux grises, les options sont nombreuses et adaptables à presque toutes les bourses.

Pourquoi est-il si important de ne pas gaspiller l’eau de la douche ?

Ces dernières années, de nombreuses municipalités ont été contraintes d’appliquer des coupes d’eau et des restrictions de consommation pour éviter de vider les réservoirs avant l’été. Le manque de pluie, des températures plus élevées et une gestion des ressources en eau discutée font que chaque geste d’économie à la maison prend une importance particulière.

Des organisations comme Greenpeace insistent sur le fait que, en plus de recycler l’eau, il est crucial d’adopter une attitude responsable envers la consommation quotidienne : douches plus courtes, robinet fermé lors du lavage des mains ou des dents, et un usage efficace des appareils électroménagers comme le lave-linge et le lave-vaisselle. Il est également conseillé de réduire la consommation de produits issus de l’agriculture et de l’élevage industriels, car ils représentent un gaspillage d’eau considérable, et de privilégier les aliments de proximité, de saison et, si possible, biologiques.

Les chiffres sont alarmants : l’OMS estime qu’une douche d’environ 10 minutes peut consommer environ 200 litres d’eau. En France, la consommation moyenne tourne autour de 95 litres par douche. Si l’on pense clairement, ce sont des dizaines de litres d’eau potable qui s’écoulent par le drain en quelques minutes. En même temps, plus de 663 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à de l’eau potable. Cette contradiction entre le gaspillage quotidien et la pénurie mondiale rend encore plus évident le besoin d’optimiser l’eau à la maison, en commençant par l’un des points où la perte est la plus importante : la douche.

Dans ce contexte, la technologie est de notre côté avec des inventions allant des robinets efficaces et thermostatiques aux systèmes avancés de recyclage d’eaux grises ou des douches qui réutilisent l’eau quasi en temps réel. À cela s’ajoute un élan croissant de politiques publiques et d’ordonnances municipales destinées à encourager le réemploi de l’eau dans les bâtiments et les espaces urbains.

Mesures de base pour économiser de l’eau dans la douche sans se compliquer la vie

Avant d’aborder des systèmes sophistiqués, il convient de rappeler qu’avec quelques changements simples, il est possible de réaliser déjà un économie d’eau très significative dans la salle de bains. Beaucoup d’entre eux ne nécessitent que de petits investissements ou, tout simplement, de modifier des habitudes bien ancrées.

L’une des premières options est d’installer des réducteurs de débit dans les robinets et les douches. Ces dispositifs limitent le débit sans altérer le confort, car ils mélangent l’eau avec de l’air ou réduisent le diamètre de sortie, de sorte qu’il semble qu’une quantité identique tombe, mais en réalité, le volume est réduit de manière significative.

Les réducteurs de débit et aerateurs sont recommandés, par exemple, par l’Organisation de Consommateurs et Utilisateurs (OCU). Leur fonctionnement est simple : ils permettent de mélanger de l’air avec l’eau ou de restreindre l’ouverture du robinet, réalisant des économies d’environ 50 % selon le modèle et le robinet d’origine. Le résultat final dépend aussi de la manière dont le robinet est ouvert et de la façon dont la robinetterie est utilisée au quotidien.

Une autre mesure très efficace est de remplacer les toilettes traditionnelles par des réservoirs à double chasse, qui permettent de choisir un volume d’eau inférieur pour les petites chasses et de garder la chasse complète uniquement lorsque c’est nécessaire. Ainsi, chaque visite aux toilettes ne nécessite pas de tirer systématiquement la quantité maximale d’eau.

Concernant l’arrosage des plantes ou du jardin, il existe sur le marché des systèmes d’irrigation intelligents qui contrôlent la consommation en fonction de l’humidité du sol, des prévisions de pluie ou de l’heure de la journée. Bien qu’ils ne soient pas directement liés à la douche, ils s’inscrivent dans une stratégie globale d’économie d’eau dans la maison, facilitant l’utilisation de l’eau récupérée dans la salle de bain pour d’autres usages.

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Le moment clé : l’eau froide gaspillée avant la douche

Un des points où l’on gaspille beaucoup d’eau sans s’en rendre compte, c’est lorsque nous attendons que l’eau de la douche se réchauffe. Dans de nombreux foyers, il faut plusieurs secondes (voire minutes) avant que l’eau atteigne une température agréable, temps durant lequel des litres partent directement dans le drain.

La solution la plus simple et connue est de placer un seau sous la douche pendant que l’eau est encore froide. L’eau ainsi collectée peut ensuite être réutilisée pour nettoyer le sol, arroser les plantes, remplir un seau pour la serpillière ou même pour tirer la chasse d’eau en la versant directement dans les toilettes.

Pour ceux qui préfèrent quelque chose de plus pratique et automatisé, des dispositifs comme AquaReturn, un petit électroménager qui se connecte au système d’eau chaude, évitent que l’eau ne sorte par le robinet tant qu’elle n’a pas atteint la température programmée. En attente, l’eau circule dans les tuyaux au lieu d’être envoyée au drain.

Selon ses fabricants, AquaReturn est de taille réduite, facile à installer et compatible avec des chauffe-eaux, des chaudières individuelles et même des systèmes d’eau chaude alimentés par des panneaux solaires. Son utilisation peut permettre d’économiser près de 10 000 litres d’eau par an et par personne, une somme significative quand on la multiplie par tous les membres d’un foyer.

Un autre dispositif ingénieux est le sac Esferic, une sorte de sac en plastique résistant qui se fixe sous la douche. Il recueille l’eau froide pendant que l’on attend qu’elle atteigne la température souhaitée. Cette eau peut ensuite être utilisée pour des tâches domestiques telles que arroser des plantes, laver la vaisselle ou nettoyer la maison, empêchant son volume de se perdre inutilement.

Robinets thermostatiques et systèmes eco-stop : moins d’essai-erreur, moins d’eau perdue

Un autre moment typique de gaspillage se produit lorsque l’on essaie d’ajuster la température exacte de l’eau dans la douche. Pendant que nous jouons avec les commandes pour ne pas avoir trop froid ni trop chaud, une grande partie de l’eau s’écoule sans être réellement utilisée pour se laver.

Les robinets thermostatiques ont été conçus pour pallier ce problème. Ces dispositifs permettent de programmer une température précise (par exemple, 38 °C), de sorte que l’eau se stabilise rapidement à cette valeur. Au lieu de perdre jusqu’à 8 litres en essayant de trouver le bon réglage, la perte peut être réduite à environ 2 litres, selon les fabricants, car le système mélange automatiquement l’eau froide et chaude.

Beaucoup de modèles de robinets thermostatiques intègrent également des fonctions de limitation de débit et de systèmes eco-stop. Avec ce dernier, il est possible d’interrompre temporairement l’écoulement de l’eau pendant que l’on se savonne, puis de le relancer ensuite à la même température et au même débit qu’auparavant, sans avoir à réajuster les commandes.

En combinant thermostat, réducteur de débit et eco-stop, le résultat est une douche beaucoup plus efficace, où chaque litre d’eau est mieux utilisé et où la consommation d’énergie est également réduite, car il convient de chauffer moins de volume pour atteindre le même confort. Si l’on ajoute un temps de douche raisonnable (environ 5 minutes) et que l’on évite de laisser l’eau couler pendant le lavage des cheveux ou du corps, l’impact sur la facture peut être considérable, surtout dans les foyers avec plusieurs personnes utilisant la douche quotidiennement.

Réutiliser l’eau de la douche : idées pratiques et créatives

Même après avoir appliqué toutes ces améliorations, nous continuerons à générer une certaine quantité d’eau qui pourrait être réutilisée pour d’autres fins domestiques. Le secret réside dans le fait de changer notre vision et de considérer cette eau non pas comme un "déchet", mais comme une ressource ayant plusieurs vies possibles.

Une manière directe de réutilisation est de collecter l’eau avec laquelle on se rince (surtout si le savon est doux et ne contient pas de produits agressifs) pour alimenter la chasse d’eau des toilettes. Il suffit de la verser dans le réservoir ou directement dans la cuvette pour que le tirage se fasse sans avoir besoin d’utiliser de l’eau potable.

On peut également garder l’eau de rinçage pour des tâches telles que nettoyer le sol, faire briller les terrasses ou laver la voiture. Il est important de noter que si l’eau contient des résidus de shampoing ou de gel, elle n’est peut-être pas idéale pour arroser des plantes délicates, mais elle s’avère parfaite pour de nombreuses tâches de nettoyage à domicile où des détergents sont de toute façon utilisés.

Certaines personnes combinent plusieurs stratégies : un seau permanent dans la douche pour collecter l’eau, une bouteille à côté du lave-linge pour stocker l’eau excédentaire et un usage planifié pour le réservoir ou l’arrosage. Cela peut sembler encombrant au début, mais avec un peu d’organisation, cela devient une routine quotidienne d’économie d’eau assez simple.

Sur le marché, il existe également des systèmes intégrés qui relient la douche aux toilettes. Un exemple est Tank Cava, une douche écologique qui recueille l’eau usagée, la filtre et l’oriente vers le réservoir des toilettes. La marque Roca a également proposé des solutions où le lavabo, la douche et les toilettes sont intégrés dans un même module, facilitant le réemploi interne de l’eau au sein de l’ensemble sanitaire.

La "douche infinie" : recyclage de l’eau en temps réel

Élevons encore d’un cran la complexité technologique avec le cas de ce que l’on appelle la "douche infinie", dont le nom commercial est Showeair. Il s’agit d’un système développé par l’ingénieur mécatronique brésilien Pedro Ricardo Paulino, conçu pour réutiliser l’eau de la douche pratiquement en temps réel.

L’idée est simple à expliquer, bien que complexe sur le plan technique : avec seulement 10 litres d’eau dans le circuit, le système recueille l’eau qui s’écoule par le drain, la filtre et la désinfecte avant de la renvoyer vers la douche presque instantanément, pendant que l’utilisateur se lave.

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Selon les informations fournies par l’entreprise, le dispositif fonctionne à partir d’un mécanisme basé sur la séparation physique des particules contaminantes par induction d’ions dans les molécules d’eau. Des capteurs spécifiques reconnaissent, agglutinent et séparent les contaminants (tels que les produits chimiques des savons et les fluides organiques), qui sont ensuite éliminés, maintenant l’eau propre dans le système.

Le processus inclut plusieurs étapes : d’abord, l’eau usagée passe à travers deux filtres initiaux ; ensuite, elle est pressurisée et re-filtrée deux fois supplémentaires ; enfin, elle entre dans une troisième chambre où elle est désinfectée par rayons ultraviolet et ozone, prête pour un nouvel usage immédiat dans la douche même.

Grâce à ce cycle fermé, le système promet des économies allant jusqu’à 90 % du volume total d’eau utilisé dans une douche conventionnelle. Contrairement aux 80 à 120 litres habituels par bain, la douche infinie fonctionnerait avec les mêmes 10 litres, en les recirculant encore et encore, ayant ainsi un impact non seulement sur la facture d’eau, mais aussi sur l’empreinte hydrique du foyer.

Du point de vue énergétique et de la sécurité, le système utilise un module informatisé, des capteurs et des pompes qui fonctionnent à 12 volts de courant continu, améliorant la sécurité dans des environnements humides et facilitant la connexion à des sources d’énergie renouvelable (comme des panneaux solaires) sans nécessiter de convertisseurs complexes.

Cependant, il est à noter qu’il s’agit d’une technologie relativement récente, coûtant environ plusieurs milliers d’euros par unité, et qui n’a pas encore fait l’objet d’études indépendantes à long terme validant sa performance et son hygiène dans différentes conditions d’utilisation. Ceux qui souhaitent investir dans ce type de solutions doivent être conscients qu’il est encore en phase plus proche de l’innovation que de la norme domestique généralisée.

Recyclage des eaux grises à la maison : douches, baignoires et bien plus

Hormis des systèmes spécifiques comme la douche infinie, il existe une catégorie entière de solutions dénommée "eaux grises", qui englobe l’eau provenant des douches, baignoires, lavabos et, dans certains cas, des lave-linge. Ce sont des eaux qui ne contiennent pas de matières fécales ni d’urine, mais qui contiennent des savons, des détergents et une saleté modérée.

Avec un système de collecte, de filtration et de traitement appropriés, ces eaux peuvent être réutilisées pour des usages non potables, comme alimenter les réservoirs des toilettes, arroser des zones vertes ou nettoyer des surfaces extérieures. Cela réduit de manière significative la demande d’eau potable du réseau pour des activités qui ne nécessitent pas de l’eau de qualité potable.

On estime qu’un foyer de quatre personnes peut générer environ 200 litres d’eaux grises par jour. Parallèlement, chaque personne consomme en moyenne environ 35 litres par jour pour les chasses d’eau. Si l’on relie ces deux circuits par un système de réutilisation, le potentiel d’économies peut atteindre environ 30 % de l’eau potable consommée dans le logement.

Concernant l’investissement nécessaire pour installer ces systèmes, il est généralement assez modéré par rapport à d’autres travaux de rénovation, et dans nombreux cas, il se rentabilise rapidement grâce à la réduction de la facture d’eau. Dans des bâtiments avec plusieurs logements, les économies se multiplient : on parle d’environ 90 euros par an par logement dans des immeubles de 16 étages, et jusqu’à 170 euros par logement et par an dans des bâtiments d’environ 50 unités.

Des entreprises spécialisées comme Hydraloop proposent des équipements compacts pour le recyclage des eaux grises pour un usage domestique, conçus pour s’intégrer dans les maisons et les appartements. Ces systèmes incluent généralement des réservoirs de stockage, des filtres physiques, des processus de désinfection (comme la radiation UV) et des pompes qui redistribuent l’eau traitée vers les réservoirs, jardins ou même lave-linge, tout en respectant les réglementations de salubrité.

Politiques publiques : l’ordonnance sur les eaux grises de Barcelone et l’utilisation de l’eau souterraine

L’impulsion à la réutilisation de l’eau ne vient pas seulement de l’initiative privée. Certaines villes élaborent des réglementations spécifiques pour encourager l’utilisation des eaux grises et d’autres sources alternatives. Un exemple marquant est celui de Barcelone, qui a débuté le traitement d’une nouvelle ordonnance sur les eaux grises applicable aux bâtiments neufs et aux grandes réhabilitations.

L’objectif de cette ordonnance est de s’inscrire dans le cadre du Plan des ressources hydriques alternatives de Barcelone (PLARHAB) et du Plan d’action pour l’urgence climatique 2030, en encourageant les nouveaux bâtiments à intégrer des systèmes de collecte et de réutilisation de l’eau de douche et de bain, surtout pour alimenter les réservoirs et les installations d’irrigation internes.

L’élaboration de cette norme inclut un processus participatif avec les utilisateurs, les techniciens, les entités et la population, afin de définir des exigences réalistes tout en étant ambitieuses en matière d’économie d’eau. Cela permet non seulement de réduire la consommation d’eau potable, mais aussi de normaliser socialement l’idée que les eaux grises font partie de la gestion moderne d’un bâtiment durable.

Parallèlement, Barcelone soutient également l’agrandissement et l’amélioration du réseau d’eau souterraine, c’est-à-dire l’eau souterraine extraite du sous-sol. Bien qu’elle ne soit pas potable, elle peut être utilisée pour l’irrigation des parcs et jardins, le nettoyage des rues ou d’autres usages urbains où de l’eau potable n’est pas nécessaire.

Les actions prévues dans différents secteurs de la ville incluent la construction de nouveaux réservoirs et l’adaptation de ceux déjà existants pour augmenter la quantité d’eau souterraine disponible jusqu’à 20 %. Dans le district de l’Eixample, par exemple, un nouveau réservoir est projeté près du parc Joan Miró et la connexion de la zone des Glòries avec la rue Consell de Cent devrait fournir environ 20 000 m³ supplémentaires par an. De plus, des centaines de milliers d’euros seront investis pour adapter des réservoirs comme ceux de Sant Joan et de la Canòpia pour alimenter le nouveau quartier de Consell de Cent, mobilisant ainsi environ 55 000 m³ de plus par an.

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Conseils domestiques pour tirer le meilleur parti de l’eau à la maison

En dehors des grands systèmes ou des réglementations, il existe une série de petits gestes au quotidien qui permettent d’économiser des milliers de litres par an, en tirant parti non seulement de l’eau de la douche, mais aussi d’autres activités domestiques.

Une règle très simple consiste à recueillir l’eau de la douche tant qu’elle n’est pas chaude et de lui donner une seconde vie. Cette eau est pratiquement potable, juste froide, donc elle est parfaite pour remplir le réservoir des toilettes, arroser les plantes (surtout si elle ne contient pas de savon) ou laver le sol du logement.

Dans la cuisine, au lieu de laver les légumes directement sous le robinet, il est préférable d’utiliser un récipient. Ensuite, l’eau résultante, qui contient à peine des résidus de terre et de légumes, peut être utilisée pour arroser des pots de fleurs, nettoyer des surfaces ou même faire la vaisselle, tant qu’elle ne contient pas de produits chimiques agressifs.

Un autre truc moins connu est d’exploiter l’eau de condensation des déshumidificateurs, sécheuses ou climatiseurs. Cette eau distillée est idéale pour les fers à repasser à vapeur ou pour remplir le réservoir de lave-glace de la voiture, car elle ne laisse aucun résidu de calcaire ni de saleté.

Il est également possible de réutiliser l’eau avec laquelle on a lavé le sol pour remplir le réservoir des toilettes, tant que le niveau de saleté le permet et qu’il est clair qu’il n’y aura pas de problèmes d’odeurs. Ainsi, l’utilisation de l’eau est enchaînée : d’abord elle est utilisée pour un nettoyage, puis pour une chasse.

Enfin, si vous disposez d’une toiture ou d’une terrasse, il est très intéressant d’installer un système simple de collecte des eaux de pluie via des gouttières et des réservoirs. Cette eau peut être utilisée pour arroser le jardin, nettoyer les zones extérieures ou, avec les connexions appropriées, pour recharger les toilettes. En coordonnant toutes ces pratiques, on estime qu’une famille peut économiser environ 200 litres d’eau par semaine, soit environ 11 000 litres par an.

Architecture, technologie et contact avec des fabricants spécialisés

À mesure que la réutilisation de l’eau prend de l’ampleur, l’architecture durable intègre des solutions intégrées pour recueillir, filtrer et redistribuer les eaux de pluie et d’usage domestique. Certaines maisons conçues sous des critères d’architecture passive incluent dès la phase de projet des gouttières sur les toits qui dirigent l’eau vers des réservoirs de stockage dotés de filtres pour les feuilles et les déchets solides.

Depuis ces réservoirs, l’eau est pompée vers différents points de la maison, comme des réservoirs de toilettes, des systèmes d’irrigation de jardins ou même des lave-linge. Lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’eau de pluie ou réutilisée, le système se commue automatiquement sur le réseau d’eau potable ; et lorsque les réservoirs se remplissent au-delà de leur capacité utile, l’excès est évacué de manière contrôlée.

Des entreprises spécialisées en purification et recyclage de l’eau, telles qu’Ecodepur et d’autres du secteur, conçoivent et installent ce type de solutions sur mesure pour des maisons, des communautés et des bâtiments tertiaires. Des plateformes techniques et des moyens professionnels de construction durable servent souvent de canal de contact direct avec les fabricants, facilitant l’information technique, résolvant des doutes sur le chantier, élaborant des devis et fournissant des échantillons de produits.

Dans le domaine du design de produit, de nouvelles idées émergent comme Nebia, une douche qui atomise l’eau en millions de micro-gouttes pour couvrir une plus grande surface corporelle tout en utilisant beaucoup moins d’eau. Ce projet a révolutionné la plateforme de crowdfunding Kickstarter, où des milliers de personnes ont contribué à hauteur de plus de trois millions de dollars pour son développement, bien au-delà des besoins initiaux de l’entreprise pour lancer la production.

Finalement, sur un plan presque artistique, il existe des propositions comme la douche conçue par l’artiste Elisabeth Buecher, qui se gonfle avec des picots en plastique après un certain temps sous l’eau, obligeant littéralement la personne à sortir de la douche. C’est une manière provocante de rappeler que le temps et l’eau ne sont pas infinis, et que réduire la consommation est, d’une certaine manière, une obligation collective.

Avec ce large éventail d’options, de l’équipement basique au système de douche infinie, en passant par le recyclage des eaux grises, la collecte des eaux pluviales, les robinets thermostatiques et les ordonnances municipales, il est clair que réutiliser l’eau de la douche n’est pas seulement une mode passagère, mais une nécessité réelle et une opportunité de réduire les coûts, diminuer notre empreinte environnementale et nous préparer pour un avenir où l’eau sera, de plus en plus, une ressource si précieuse qu’elle sera rare.

Mon avis :

Reutiliser l’eau de la douche est crucial dans un contexte de pénurie hydrique croissante. Bien que des systèmes tels que les douches infinies, coûtant de plusieurs milliers d’euros, offrent des gains d’efficacité significatifs, des solutions simples comme les réducteurs de débit ou la collecte d’eau froide peuvent générer d’importantes économies, alliant innovation et accessibilité.

Les questions fréquentes :

Pourquoi est-il important de ne pas gaspiller l’eau de la douche ?

L’eau est devenue un bien précieux, et sa gestion est vitale dans un contexte de sécheresse et de crise climatique. Les gestes d’économie d’eau à domicile, comme des douches plus courtes et une gestion responsable, sont essentiels pour préserver cette ressource, d’autant plus que 663 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde.

Quelles sont les options pour réutiliser l’eau de la douche ?

Il existe de nombreuses solutions pour réutiliser l’eau de la douche, allant des dispositifs simples comme un seau pour recueillir l’eau froide avant qu’elle ne chauffe, jusqu’à des systèmes avancés de recyclage d’eaux grises intégrés dans les maisons. Ces alternatives permettent de récupérer de l’eau pour des usages non potables, comme l’arrosage ou le nettoyage.

Comment installer des dispositifs pour économiser l’eau dans la douche ?

L’installation de réducteurs de débit ou de robinetteries thermostatiques peut grandement aider à économiser de l’eau. Ces systèmes limitent le débit tout en maintenant le confort. Par ailleurs, des modifications simples dans nos habitudes, comme éviter de laisser l’eau couler pendant que l’on se savonne, peuvent également conduire à un économiseur d’eau significatif.

Quels sont les avantages des douches infinies ?

Les douches infinies, qui permettent de recycler l’eau en temps réel, sont de plus en plus populaires. Ces systèmes utilisent moins d’eau qu’une douche classique, promettant des économies importantes en matière d’eau et d’énergie. Cependant, bien qu’efficaces, ces technologies peuvent nécessiter un investissement initial important, et leur disponibilité varie selon les régions.

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