Sidenor marquer un tournant dans l’industrie de l’acier avec ses premières essais de combustion au hydrogène vert à l’acierie de Basauri (Bizkaia). Ces tests révolutionnaires visent à remplacer le gaz naturel, renforçant ainsi l’engagement de la société envers la descarbonisation des processus industriels.
La société sidérurgique Sidenor a mené à bien ses premiers essais de combustion avec de l’hydrogène vert dans l’aciérie de Basauri (Bizkaia). Cette expérimentation a été appliquée à une phase critique de la fabrication de l’acier : le chauffage des cuves. Les tests ont prouvé que l’hydrogène peut effectivement remplacer le gaz naturel comme source d’énergie dans ce processus.
Essais d’hydrogène vert pour le chauffage des cuves
À l’usine de Basauri, l’entreprise a choisi d’intervenir dans le processus de chauffage des cuves, une étape essentielle de la production de l’acier où les températures des récipients servant à manipuler le métal liquide sont élevées. Ce procédé est fondamental pour garantir la qualité finale du produit tout en optimisant la consommation d’énergie.
Pour réaliser ces essais, Sidenor a remplacé le brûleur conventionnel alimenté au gaz naturel par un brûleur à oxycombustion, conçu pour fonctionner avec de l’hydrogène. Grâce à cette modification, l’aciérie a pu mener à bien un cycle complet de chauffage des cuves, atteignant les températures de travail nécessaires pour le processus.
L’entreprise souligne que l’utilisation de l’hydrogène vert dans ce type d’opération représente un changement significatif, car il s’agit de processus thermiques à très haute température, historiquement dépendants des combustibles fossiles. La validation de la combustion de l’hydrogène à cette étape ouvre la voie à une réduction substantielle des émissions liées à la production de l’acier.
En plus de vérifier que les conditions thermiques adéquates sont atteintes, les essais ont permis d’analyser le comportement du brûleur à oxycombustion, la stabilité de la flamme et la réactivité du système dans une situation concrète de production. Ces données sont cruciales pour évaluer la viabilité technique et opérationnelle d’une future implantation à plus grande échelle.
Sidenor met également en avant que ces essais permettent de progresser dans la compréhension pratique de l’utilisation de l’hydrogène dans des environnements industriels complexes, une étape indispensable pour que ce vecteur énergétique joue un rôle important dans l’industrie lourde en Espagne et en Europe.
Projet IS2H4C et validation de l’utilisation de l’hydrogène
Les essais réalisés à Basauri se sont inscrits dans le cadre du projet IS2H4C, une initiative visant à démontrer des solutions basées sur l’hydrogène pour réduire les émissions de carbone dans des processus industriels énergivores. Dans ce contexte, l’objectif était de vérifier si l’hydrogène vert pouvait servir de combustible en remplacement du gaz naturel, sans compromettre l’efficacité du processus.
Selon Sidenor, les résultats obtenus permettent de valider l’utilisation de l’hydrogène comme combustible alternatif dans le chauffage des cuves. En d’autres termes, l’essai a confirmé qu’il est possible de maintenir les conditions thermiques exigeantes du processus en utilisant ce gaz renouvelable à la place des combustibles fossiles conventionnels.
L’aciérie de Bizkaia considère que ces essais constituent un « point marquant », tant par le niveau d’exigence technique que par l’impact potentiel sur la réduction des émissions. Les processus nécessitant des températures très élevées sont perçus comme l’un des grands défis de la transition énergétique, notamment en raison de la difficulté d’échanger la chaleur fossile par de l’électricité renouvelable.
Dans ce cadre, l’hydrogène vert apparaît comme l’une des options les plus prometteuses pour la décarbonisation de la sidérurgie et d’autres secteurs énergivores, à condition de démontrer sa viabilité technique, sa sécurité et des coûts concurrentiels à moyen et long terme.
Des expériences telles que celle-ci, réalisées dans une aciérie réelle et non seulement en laboratoire, fournissent des données pratiques précieuses pour les futures décisions d’investissement et pour définir des politiques publiques visant à soutenir le déploiement de l’hydrogène en Europe.
Un pas vers la décarbonisation de processus difficiles à électrifier
Un des aspects particulièrement soulignés par Sidenor est que le chauffage des cuves fait partie des processus thermiques « difficiles à électrifier ». La dépendance à des températures élevées et la nécessité d’une chaleur intense compliquent la substitution directe du gaz par l’électricité, même lorsque cette dernière provient de sources renouvelables.
C’est dans ce contexte que l’hydrogène renouvelable se révèle être une alternative viable pour fournir de la chaleur de processus à grande échelle sans émettre de CO2 lors de sa combustion. En l’utilisant comme combustible dans des brûleurs spécifiques, il est possible de générer les températures nécessaires sans recourir aux combustibles fossiles, sous réserve que l’hydrogène soit produit à partir d’électricité renouvelable.
Sidenor inscrit les essais de Basauri dans le cadre de son engagement global envers la durabilité et la réduction progressive des émissions liées à ses opérations en Espagne. L’entreprise considère que ces essais représentent une avancée dans une feuille de route plus large visant à transformer ses processus de production.
Ce progrès intervient à un moment où l’Union Européenne renforce son engagement envers l’hydrogène vert comme vecteur énergétique clé dans la transition vers une économie climatiquement neutre. La sidérurgie, en raison de son poids dans les émissions et l’emploi, se trouve au cœur de ces politiques.
Des expériences comme celle de Basauri aident le secteur de l’acier en Espagne à ne pas rester en retrait dans cette course technologique et à se positionner comme un référent européen en matière d’innovation et de décarbonisation, en profitant des réglementations et du soutien financier des programmes communautaires.
Le rôle de la R&D chez Sidenor et sa présence en Europe
Pour mener à bien ce genre d’essais, Sidenor possède un des centres de R&D les plus importans parmi les producteurs d’acier spéciaux en Europe. De ces installations, la société prend les devants dans le développement technologique tant pour de nouveaux produits que pour l’amélioration et l’optimisation de ses processus industriels.
L’entreprise dispose de centres de production au Pays Basque, en Cantabrie et en Catalogne, ce qui la place comme un acteur incontournable sur le paysage sidérurgique espagnol. De plus, elle maintient des délégations commerciales en Allemagne, France, Italie et au Royaume-Uni, lui permettant d’avoir une présence consolidée sur le marché européen de l’acier spécial.
Cette structure industrielle et commerciale favorise que des projets comme l’utilisation de l’hydrogène vert à Basauri puissent avoir un impact plus large sur l’ensemble de l’organisation, que ce soit par le transfert de connaissances à d’autres usines ou par l’introduction de solutions similaires dans différentes phases de production.
La société affirme que son engagement envers l’innovation ne se limite pas au développement de nouveaux aciers, mais englobe également la transformation énergétique de ses installations. L’objectif est de réduire l’impact environnemental de ses activités tout en maintenant la compétitivité et la qualité de ses produits.
Grâce à des initiatives comme le projet IS2H4C, Sidenor renforce son image comme une entreprise engagée dans la transition énergétique et alignée sur les objectifs climatiques européens, tout en explorant des technologies qui pourraient devenir des normes dans la sidérurgie de demain.
Tout ce travail place l’aciérie de Basauri et l’ensemble du groupe à un point de départ favorable pour faire face aux changements réglementaires et de marché attendus dans les prochaines années, notamment en ce qui concerne la demande de produits à faible empreinte carbone.
L’expérience recueillie lors des premiers essais de combustion avec l’hydrogène vert dans l’aciérie de Basauri confirme qu’il est techniquement possible de remplacer le gaz naturel par ce vecteur énergétique dans le chauffage des cuves, un processus exigeant et difficile à électrifier ; tout en renforçant l’engagement de Sidenor envers la décarbonisation, l’innovation et le leadership dans une sidérurgie européenne confrontée au défi de continuer à produire de l’acier de qualité tout en réduisant drastiquement ses émissions.
Mon avis :
Les essais de Sidenor sur l’utilisation de l’hydrogène vert à l’acierie de Basauri représentent une avancée notable dans la décarbonisation de la production d’acier, permettant de remplacer le gaz naturel et réduisant les émissions. Toutefois, des défis subsistent, incluant le coût de production et la nécessité d’infrastructures adéquates pour une adoption à grande échelle.
Les questions fréquentes :
Quelles sont les premières étapes des tests de combustion avec l’hydrogène vert chez Sidenor?
Sidenor a récemment réalisé ses premières épreuves de combustion avec de l’hydrogène vert au sein de son aciérie de Basauri. Ces tests ont été effectués lors d’une phase essentielle du processus de fabrication de l’acier, spécifiquement dans le chauffage des cuves, où il a été établi que l’hydrogène peut remplacer le gaz naturel comme combustible.
Quel est l’objectif de l’utilisation de l’hydrogène vert dans l’industrie sidérurgique?
L’objectif principal de l’utilisation de l’hydrogène vert est d’avancer dans la décarbonisation des processus industriels nécessaires à la production d’acier, qui requièrent des températures très élevées. Ce changement est crucial pour réduire les émissions liées à la fabrication de l’acier et pour se conformer aux objectifs climatiques.
Quels résultats ont été obtenus lors des essais de l’hydrogène vert?
Les résultats des tests ont démontré que l’hydrogène vert peut être utilisé comme combustible alternatif pour le chauffage des cuves sans compromettre les performances du processus. Ces essais ont confirmé la capacité à atteindre les conditions thermiques nécessaires tout en minimisant l’empreinte carbone.
Comment ces expériences influencent-elles l’avenir de l’industrie sidérurgique en Europe?
Les expériences menées à Basauri fournissent des données cruciales pour l’évaluation de la viabilité technique du recours à l’hydrogène dans l’industrie sidérurgique. En contribuant à une meilleure compréhension de son utilisation dans des environnements complexes, ces tests renforcent la position de Sidenor comme un acteur clé dans la transition énergétique de l’industrie lourde en Espagne et en Europe.
