La dĂ©cision de la cour d’appel de ChambĂ©ry du 22 mai 2025 bouleverse l’Ă©cosystĂšme numĂ©rique mĂ©dical. Pour la premiĂšre fois en France, une juridiction ordonne Ă Google la suppression d’une fiche professionnelle créée sans autorisation. Cette chirurgienne-dentiste, qui a dĂ©couvert sa prĂ©sence non sollicitĂ©e sur Google My Business, vient d’ouvrir une brĂšche juridique majeure. Les professionnels de santĂ© disposent dĂ©sormais d’un arsenal lĂ©gal renforcĂ© pour reprendre le contrĂŽle de leur identitĂ© numĂ©rique. Cette victoire judiciaire, assortie de 10 000 euros de dommages-intĂ©rĂȘts, redĂ©finit les rapports de force entre les gĂ©ants technologiques et les praticiens libĂ©raux. L’affaire rĂ©vĂšle les tensions croissantes autour de la protection des donnĂ©es personnelles dans le secteur mĂ©dical, oĂč plateformes comme Doctolib et services comme Ameli transforment dĂ©jĂ les pratiques professionnelles.
La qualification juridique des données professionnelles médicales selon le RGPD
Le rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es transforme radicalement l’approche juridique des informations professionnelles mĂ©dicales. Contrairement aux idĂ©es reçues, les coordonnĂ©es d’un cabinet mĂ©dical ne constituent pas uniquement des donnĂ©es commerciales neutres. Lorsqu’un praticien exerce sous son nom propre, ses informations professionnelles acquiĂšrent automatiquement le statut de donnĂ©es personnelles protĂ©gĂ©es.
Cette qualification juridique repose sur un critĂšre fondamental : l’identification directe de la personne physique. Dans l’affaire de ChambĂ©ry, les juges ont clairement Ă©tabli que la reproduction du nom, prĂ©nom, numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone et adresse du cabinet constituait un traitement de donnĂ©es personnelles. Cette approche diffĂšre sensiblement de celle adoptĂ©e pour d’autres professionnels libĂ©raux, notamment les avocats ou les notaires.

La CNIL avait dĂ©jĂ alertĂ© sur cette problĂ©matique dans ses recommandations de 2023. L’autoritĂ© de rĂ©gulation soulignait l’importance de distinguer les donnĂ©es strictement professionnelles de celles permettant l’identification personnelle. Cette distinction prend une dimension particuliĂšre pour les mĂ©decins, dont l’exercice reste intrinsĂšquement liĂ© Ă leur personne.
Les spécificités du secteur médical face aux plateformes numériques
Le secteur mĂ©dical prĂ©sente des particularitĂ©s uniques dans l’Ă©cosystĂšme numĂ©rique. Contrairement aux commerces traditionnels, les praticiens ne sollicitent pas systĂ©matiquement une prĂ©sence sur les plateformes d’avis. Leur patientĂšle se constitue principalement par recommandation mĂ©dicale, orientation hospitaliĂšre ou inscription via des services officiels comme SantĂ©.fr.
Cette rĂ©alitĂ© professionnelle entre en collision avec la logique commerciale des plateformes. Google dĂ©veloppe ses services autour d’un modĂšle Ă©conomique basĂ© sur la visibilitĂ© et l’interaction. La crĂ©ation automatique de fiches professionnelles s’inscrit dans cette stratĂ©gie globale, sans considĂ©ration particuliĂšre pour les spĂ©cificitĂ©s dĂ©ontologiques mĂ©dicales.
CritĂšre d’Ă©valuation | Commerce traditionnel | Cabinet mĂ©dical |
---|---|---|
Recherche de visibilité | Stratégique | Optionnelle |
Gestion des avis clients | Marketing direct | Secret médical |
Communication publique | Libre | Déontologie stricte |
Relation clientÚle | Commerciale | Thérapeutique |
L’Ordre des MĂ©decins rappelle rĂ©guliĂšrement que la communication mĂ©dicale obĂ©it Ă des rĂšgles dĂ©ontologiques prĂ©cises. Ces contraintes rendent problĂ©matique l’utilisation des outils de gestion proposĂ©s par les plateformes d’avis, conçus pour des activitĂ©s commerciales classiques.
- Respect du secret médical dans les réponses publiques
- Interdiction de la publicité médicale directe
- Limitation des informations divulguables sur l’activitĂ©
- Obligation de discrétion sur la patientÚle
- Encadrement strict des témoignages patients
L’absence de consentement mĂ©dical et ses consĂ©quences lĂ©gales
L’exigence de consentement prĂ©alable constitue l’un des piliers fondamentaux du RGPD. Dans le contexte mĂ©dical, cette obligation revĂȘt une importance particuliĂšre compte tenu de la sensibilitĂ© des donnĂ©es traitĂ©es. La dĂ©couverte fortuite d’une fiche Google My Business par un praticien rĂ©vĂšle une faille majeure dans le respect de cette exigence lĂ©gale.
Le consentement, selon la dĂ©finition europĂ©enne, doit ĂȘtre libre, spĂ©cifique, Ă©clairĂ© et univoque. Or, la crĂ©ation automatique de fiches professionnelles ne respecte aucun de ces critĂšres. Les praticiens se retrouvent confrontĂ©s Ă un fait accompli, sans avoir Ă©tĂ© informĂ©s ni consultĂ©s sur l’utilisation de leurs donnĂ©es personnelles.
Cette situation gĂ©nĂšre des consĂ©quences pratiques importantes pour les professionnels de santĂ©. Ils dĂ©couvrent souvent leur prĂ©sence numĂ©rique par l’intermĂ©diaire de patients ou de confrĂšres. Certains apprennent l’existence de leur fiche suite Ă la publication d’avis nĂ©gatifs, crĂ©ant une situation de crise rĂ©putation elle non maĂźtrisĂ©e.
Les stratégies de contournement développées par les plateformes
Face aux obligations rĂ©glementaires, Google a dĂ©veloppĂ© plusieurs arguments juridiques pour justifier ses pratiques. La sociĂ©tĂ© invoque notamment l’intĂ©rĂȘt lĂ©gitime comme base lĂ©gale alternative au consentement. Cette approche permet thĂ©oriquement de traiter des donnĂ©es personnelles sans autorisation prĂ©alable, sous certaines conditions strictes.
L’intĂ©rĂȘt lĂ©gitime invoquĂ© par Google repose sur deux piliers : le droit Ă l’information des internautes et la libertĂ© d’expression des utilisateurs. La plateforme prĂ©tend offrir un service d’utilitĂ© publique en permettant aux patients de partager leurs expĂ©riences et d’orienter d’autres personnes dans leurs choix mĂ©dicaux.
Arguments Google | Réalité juridique | Position des juges |
---|---|---|
Service d’information publique | ModĂšle commercial publicitaire | IntĂ©rĂȘt commercial dĂ©guisĂ© |
LibertĂ© d’expression des patients | Absence de vĂ©rification d’identitĂ© | Risque de faux avis |
Gratuité du service | Monétisation via la publicité | Bénéfice économique indirect |
Facilité de suppression | Procédures complexes | Obstacles administratifs |
Cependant, les juges de ChambĂ©ry ont percĂ© cette argumentation. Ils ont relevĂ© que l’obligation de crĂ©er un compte Google pour gĂ©rer sa fiche rĂ©vĂšle la dimension commerciale de l’opĂ©ration. Cette exigence technique transforme chaque professionnel en utilisateur potentiel de l’Ă©cosystĂšme Google, ouvrant la voie Ă des sollicitations publicitaires ciblĂ©es.

La dĂ©cision judiciaire met Ă©galement en lumiĂšre l’impossibilitĂ© pratique pour les mĂ©decins de rĂ©pondre aux avis sans violer le secret mĂ©dical. Cette contrainte dĂ©ontologique majeure rend illusoire la gestion active de leur prĂ©sence numĂ©rique, contrairement Ă d’autres professionnels libĂ©raux. Le site spĂ©cialisĂ© dans les rĂ©ponses aux avis illustre d’ailleurs les stratĂ©gies dĂ©veloppĂ©es pour d’autres secteurs d’activitĂ©.
- CrĂ©ation forcĂ©e d’un compte Google pour la gestion
- Réception automatique de publicités ciblées
- Sollicitations pour des services payants
- Collecte élargie de données comportementales
- IntĂ©gration dans l’Ă©cosystĂšme publicitaire Google
Le droit Ă l’effacement numĂ©rique des professionnels de santĂ©
Le droit Ă l’effacement, consacrĂ© par l’article 17 du RGPD, trouve une application particuliĂšrement pertinente dans le secteur mĂ©dical. Cette prĂ©rogative, souvent appelĂ©e droit Ă l’oubli numĂ©rique, permet aux individus d’obtenir la suppression de leurs donnĂ©es personnelles sous certaines conditions prĂ©cises.
La dĂ©cision de ChambĂ©ry marque un tournant historique en reconnaissant ce droit aux professionnels de santĂ© face aux gĂ©ants technologiques. Jusqu’Ă prĂ©sent, les juridictions françaises privilĂ©giaient systĂ©matiquement la libertĂ© d’expression et le droit Ă l’information du public. Cette jurisprudence nouvelle rééquilibre la balance des droits fondamentaux.
L’application du droit Ă l’effacement nĂ©cessite la dĂ©monstration d’un traitement illicite des donnĂ©es personnelles. Dans le cas mĂ©dical, l’absence de base lĂ©gale suffisante constitue le fondement de cette illicĂ©itĂ©. Google ne peut plus se prĂ©valoir de son intĂ©rĂȘt lĂ©gitime prĂ©sumĂ© face aux droits spĂ©cifiques des praticiens.
Les conditions d’exercice du droit Ă l’effacement mĂ©dical
L’exercice effectif du droit Ă l’effacement mĂ©dical obĂ©it Ă des conditions procĂ©durales strictes. Les praticiens doivent documenter prĂ©cisĂ©ment leur demande et dĂ©montrer l’absence de consentement Ă la crĂ©ation de leur fiche professionnelle. Cette dĂ©marche administrative s’avĂšre souvent complexe et nĂ©cessite un accompagnement juridique spĂ©cialisĂ©.
La jurisprudence de ChambĂ©ry Ă©tablit un prĂ©cĂ©dent mĂ©thodologique important pour les futurs contentieux. Elle dĂ©taille les Ă©tapes de raisonnement juridique et fournit une grille d’analyse reproductible pour d’autres affaires similaires. Les avocats spĂ©cialisĂ©s disposent dĂ©sormais d’un modĂšle argumentaire Ă©prouvĂ©.
Ătape procĂ©durale | Exigences documentaires | DĂ©lai de rĂ©ponse |
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Demande amiable initiale | Courrier recommandé avec preuves | 1 mois maximum |
Relance argumentée | Références RGPD précises | 1 mois supplémentaire |
Saisine CNIL | Dossier complet de correspondances | Variable selon complexité |
Action judiciaire | Assignation avec expertise technique | Durée contentieuse |
Les professionnels utilisant des plateformes officielles comme FranceConnect ou rĂ©fĂ©rencĂ©s sur Ameli bĂ©nĂ©ficient d’une protection particuliĂšre. Leur prĂ©sence numĂ©rique officielle rend moins nĂ©cessaire l’existence de fiches créées par des tiers, renforçant leur argumentation juridique pour obtenir la suppression.
L’Agence du NumĂ©rique en SantĂ© dĂ©veloppe par ailleurs des outils de gestion d’identitĂ© numĂ©rique spĂ©cifiquement conçus pour les praticiens. Ces initiatives publiques offrent des alternatives crĂ©dibles aux services privĂ©s, lĂ©gitimant davantage les demandes de suppression de fiches non autorisĂ©es.
- Documentation complÚte des démarches amiables
- Conservation des preuves de non-consentement
- Ăvaluation du prĂ©judice subi
- Constitution d’un dossier juridique solide
- Accompagnement par un conseil spécialisé
La réparation du préjudice numérique médical
La reconnaissance d’un prĂ©judice rĂ©parable constitue l’innovation majeure de l’arrĂȘt de ChambĂ©ry. Les juridictions françaises se montraient traditionnellement rĂ©ticentes Ă indemniser les dommages liĂ©s Ă la prĂ©sence numĂ©rique non sollicitĂ©e. Cette Ă©volution jurisprudentielle ouvre de nouvelles perspectives pour les praticiens victimes de ces pratiques.
Le prĂ©judice reconnu revĂȘt une double dimension : matĂ©rielle et morale. La composante matĂ©rielle englobe l’ensemble des dĂ©marches administratives et juridiques nĂ©cessaires pour obtenir la suppression de la fiche litigieuse. Ces frais, souvent sous-estimĂ©s, reprĂ©sentent un coĂ»t significatif pour les professionnels concernĂ©s.
La dimension morale du prĂ©judice prend en compte l’atteinte Ă la rĂ©putation professionnelle rĂ©sultant de la diffusion d’avis non vĂ©rifiĂ©s. Dans le secteur mĂ©dical, cette problĂ©matique revĂȘt une acuitĂ© particuliĂšre compte tenu de la relation de confiance nĂ©cessaire entre praticien et patient.
L’Ă©valuation Ă©conomique du dommage numĂ©rique
L’Ă©valuation du prĂ©judice numĂ©rique mĂ©dical soulĂšve des questions mĂ©thodologiques complexes. Contrairement aux activitĂ©s commerciales classiques, l’impact Ă©conomique direct d’avis nĂ©gatifs reste difficile Ă quantifier pour un cabinet mĂ©dical. Les patients choisissent rarement leur mĂ©decin sur la base exclusive d’Ă©valuations en ligne.
Cependant, les juges ont reconnu l’existence d’un prĂ©judice d’anxiĂ©tĂ© et de stress gĂ©nĂ©rĂ© par la gestion de cette situation non maĂźtrisĂ©e. Les professionnels de santĂ©, dĂ©jĂ confrontĂ©s Ă des responsabilitĂ©s importantes, subissent une charge mentale supplĂ©mentaire liĂ©e Ă la surveillance de leur rĂ©putation numĂ©rique.
Type de prĂ©judice | Manifestations concrĂštes | Mode d’Ă©valuation |
---|---|---|
Frais de procĂ©dure | Honoraires d’avocat, frais d’huissier | Factures et devis |
Temps personnel consacrĂ© | DĂ©marches administratives multiples | Ăvaluation forfaitaire |
Stress professionnel | Surveillance réputation, gestion crise | Expertise psychologique |
Atteinte Ă l’image | Avis nĂ©gatifs non fondĂ©s | Ăvaluation qualitative |
L’indemnisation de 10 000 euros accordĂ©e dans l’affaire de ChambĂ©ry Ă©tablit un barĂšme de rĂ©fĂ©rence pour les futurs contentieux. Cette somme, bien que symbolique, envoie un signal fort aux plateformes numĂ©riques sur le coĂ»t potentiel de leurs pratiques contestables.
Les professionnels rĂ©fĂ©rencĂ©s sur des annuaires traditionnels comme PagesJaunes disposent d’un contrĂŽle contractuel sur leur prĂ©sence numĂ©rique. Cette diffĂ©rence de traitement renforce l’argumentation juridique concernant l’absence de consentement pour les fiches créées unilatĂ©ralement par Google.
La question de la responsabilitĂ© solidaire des diffĂ©rentes entitĂ©s Google (Google France, Google LLC, Google Ireland Limited) complique l’exĂ©cution des dĂ©cisions judiciaires. Les praticiens doivent souvent engager des procĂ©dures dans plusieurs juridictions pour obtenir une exĂ©cution effective, comme l’illustrent les dĂ©fis techniques des nouvelles fonctionnalitĂ©s Google Maps.
- Reconnaissance du préjudice moral spécifique
- Prise en compte des frais de procédure
- Ăvaluation du temps personnel consacrĂ©
- Indemnisation du stress professionnel généré
- Ătablissement d’un barĂšme jurisprudentiel
L’Ă©volution du cadre rĂ©glementaire et ses perspectives
L’Ă©volution du cadre rĂ©glementaire europĂ©en et français dessine de nouvelles perspectives pour la protection des donnĂ©es mĂ©dicales. Le Digital Services Act, entrĂ© en vigueur en 2024, renforce les obligations des plateformes numĂ©riques en matiĂšre de modĂ©ration et de transparence. Ces dispositions complĂštent utilement le RGPD dans sa dimension sectorielle mĂ©dicale.
Les autoritĂ©s de rĂ©gulation nationales coordonnent leurs actions pour harmoniser l’application de ces nouveaux textes. La CNIL française travaille Ă©troitement avec ses homologues europĂ©ens pour dĂ©velopper des lignes directrices spĂ©cifiques aux professions de santĂ©. Cette coopĂ©ration europĂ©enne vise Ă Ă©viter les disparitĂ©s d’interprĂ©tation entre Ătats membres.
L’Ordre des MĂ©decins joue un rĂŽle croissant dans cette Ă©volution rĂ©glementaire. L’institution ordinale dĂ©veloppe ses propres recommandations dĂ©ontologiques concernant la prĂ©sence numĂ©rique des praticiens. Ces rĂšgles professionnelles complĂštent le cadre juridique gĂ©nĂ©ral et offrent des solutions pratiques aux mĂ©decins confrontĂ©s Ă ces problĂ©matiques.
Les innovations technologiques au service de la protection des données médicales
Les innovations technologiques ouvrent de nouvelles possibilitĂ©s pour la protection des donnĂ©es mĂ©dicales. Les solutions de privacy by design permettent d’intĂ©grer la protection des donnĂ©es dĂšs la conception des services numĂ©riques. Ces approches techniques rĂ©volutionnent progressivement l’Ă©cosystĂšme numĂ©rique mĂ©dical.
L’intelligence artificielle, paradoxalement, offre des outils de protection avancĂ©s pour les professionnels de santĂ©. Les algorithmes de dĂ©tection automatique peuvent identifier la crĂ©ation non autorisĂ©e de fiches professionnelles et alerter immĂ©diatement les praticiens concernĂ©s. Ces dĂ©veloppements rappellent les enjeux soulevĂ©s par l’Ă©volution de l’IA Google Gemini dans le secteur professionnel.
Innovation technologique | Application médicale | Avantages protection |
---|---|---|
Blockchain de certification | Authentification identité praticien | Traçabilité complÚte |
IA de détection automatique | Surveillance présence numérique | Réactivité immédiate |
Cryptographie avancée | Chiffrement données patient | Confidentialité renforcée |
SystĂšmes de consentement | Gestion autorisation traitement | ContrĂŽle utilisateur |
Les plateformes Ă©mergentes dĂ©veloppent des modĂšles Ă©conomiques alternatifs respectueux de la vie privĂ©e. Ces services, souvent basĂ©s sur l’abonnement plutĂŽt que sur la publicitĂ©, proposent des garanties renforcĂ©es de protection des donnĂ©es. Leur dĂ©veloppement pourrait transformer l’Ă©cosystĂšme numĂ©rique mĂ©dical Ă moyen terme.

L’Ă©volution des pratiques professionnelles intĂšgre progressivement ces considĂ©rations numĂ©riques. Les facultĂ©s de mĂ©decine incluent dĂ©sormais des modules de formation sur la gestion de l’identitĂ© numĂ©rique professionnelle. Cette sensibilisation prĂ©coce prĂ©pare les futurs praticiens aux dĂ©fis contemporains de leur profession.
Les dĂ©veloppements technologiques rĂ©cents, comme ceux observĂ©s avec les fonctionnalitĂ©s avancĂ©es des appareils Android, illustrent la rapiditĂ© d’Ă©volution de l’Ă©cosystĂšme numĂ©rique. Les professionnels de santĂ© doivent s’adapter Ă cette transformation permanente tout en prĂ©servant leurs droits fondamentaux.
- Renforcement du cadre réglementaire européen
- DĂ©veloppement d’outils technologiques protecteurs
- Formation des professionnels aux enjeux numériques
- Ămergence de modĂšles Ă©conomiques respectueux
- Coordination internationale des autorités de régulation
Les Ă©volutions observĂ©es dans d’autres secteurs, comme la protection des services destinĂ©s aux jeunes, inspirent des approches similaires pour le secteur mĂ©dical. Cette convergence des pratiques protectrices dessine un paysage numĂ©rique plus respectueux des droits individuels.
La transformation numĂ©rique du secteur mĂ©dical s’accĂ©lĂšre avec des innovations comme l’Ă©volution des interfaces de dĂ©couverte de contenu, impactant la visibilitĂ© des professionnels de santĂ©. Ces changements techniques soulignent l’importance d’un cadre juridique adaptatif et robuste pour protĂ©ger les droits des praticiens dans l’environnement numĂ©rique en constante Ă©volution.
Questions fréquemment posées
Un médecin peut-il vraiment faire supprimer sa fiche Google My Business ?
Oui, depuis l’arrĂȘt de la cour d’appel de ChambĂ©ry du 22 mai 2025, un mĂ©decin peut obtenir la suppression d’une fiche Google My Business créée sans son consentement en invoquant le RGPD. Cette dĂ©cision constitue un prĂ©cĂ©dent juridique majeur en France.
Quelles démarches doit suivre un professionnel de santé pour faire retirer sa fiche ?
Le praticien doit d’abord adresser une demande amiable Ă Google en invoquant son droit Ă l’effacement selon l’article 17 du RGPD. En cas de refus, il peut saisir la CNIL puis engager une action judiciaire. Il est recommandĂ© de conserver tous les Ă©lĂ©ments de preuve et de se faire accompagner par un avocat spĂ©cialisĂ©.
Peut-on obtenir des dommages-intĂ©rĂȘts pour une fiche créée sans autorisation ?
Oui, la jurisprudence de ChambĂ©ry reconnaĂźt l’existence d’un prĂ©judice matĂ©riel et moral rĂ©parable. L’indemnisation de 10 000 euros accordĂ©e dans cette affaire Ă©tablit un barĂšme de rĂ©fĂ©rence, bien que chaque situation soit Ă©valuĂ©e individuellement par les tribunaux.
Les autres professionnels libéraux peuvent-ils bénéficier de cette protection ?
La dĂ©cision concerne spĂ©cifiquement les professionnels de santĂ© en raison de leurs contraintes dĂ©ontologiques particuliĂšres (secret mĂ©dical, interdiction de publicitĂ©). D’autres professionnels libĂ©raux pourraient invoquer des arguments similaires, mais leur situation juridique reste Ă prĂ©ciser par la jurisprudence future.
Google peut-il faire appel de cette décision ?
Google peut thĂ©oriquement former un pourvoi en cassation contre l’arrĂȘt de la cour d’appel de ChambĂ©ry. Cependant, la Cour de cassation ne rĂ©examine que les questions de droit, pas les faits. La soliditĂ© juridique de la dĂ©cision, fondĂ©e sur le RGPD, rend un revirement peu probable.