Philippe Biaut
Bien qu’ils soient quelque peu controversés en raison des problèmes de confidentialité et de sécurité, il est difficile de contester que les drones, en particulier les modèles de quadcoptères, ont introduit de grands changements dans la vie moderne. Il est désormais possible de prendre des photos et d’enregistrer des vidéos de manière spectaculaire, et de livrer de la nourriture et des fournitures dans des endroits plus difficiles d’accès. Ce que ces cas d’utilisation souvent étonnants ne disent pas toujours, cependant, c’est que les drones ont des durées d’utilisation très courtes en raison de leurs petites batteries. Cela signifie qu’ils ne peuvent voler que sur de courtes distances avec des charges utiles légères, à moins de s’arrêter et d’atterrir quelque part pour se recharger. Ce concept de recherche tente d’imaginer un système différent qui tire parti de l’une des sources d’énergie les plus omniprésentes dans la plupart des zones urbaines : les lignes électriques à haute tension.
Concepteurs : Viet Duong Hoang, Frederik Falk Nyboe, Nicolaj Haarhøj Malle, Emad Ebeid
Compte tenu des technologies actuelles en matière de batteries, les drones n’ont pas d’autre choix que d’être légers. Cela signifie que la plupart des drones ont une autonomie d’environ une heure, et ce uniquement s’ils ne luttent pas pour se maintenir à flot avec une lourde charge. Cela réduit considérablement le temps et la distance de déplacement des drones, à moins qu’ils ne trouvent un moyen de se recharger en cours de route, un peu comme une voiture se ravitaille en carburant ou se recharge en cours de route. Pour cela, il faudrait créer des « stations de recharge » pour ces drones, ce qui n’est pas toujours possible, ni même économique.
Les scientifiques de l’Université du Danemark du Sud ont décidé de concevoir une source d’énergie qui est toujours présente, mais qui n’est pas solaire, ce qui serait trop lent et trop faible pour l’utilisation du drone. Au lieu de cela, les drones s’accrochent aux lignes électriques, ces mêmes câbles épais qui acheminent l’électricité d’un poteau à l’autre. Lorsque le drone sent que sa batterie est trop faible pour être confortable, il vole jusqu’à la ligne électrique la plus proche, passe sous une ligne, puis se soulève lentement jusqu’à ce que son mécanisme s’agrippe à la ligne. À partir de là, il utilise l’induction pour tirer l’électricité de la ligne afin d’alimenter le mécanisme de préhension et de charger le drone qui y est suspendu.
Pour tester cette théorie, un drone utilisé pour inspecter des lignes électriques a été équipé de capteurs et d’une pince fabriqués sur mesure avant d’être mis à l’œuvre sans intervention humaine. Le drone s’est rechargé cinq fois grâce à cette méthode, ce qui lui a permis de fonctionner pendant deux heures. Bien que la tâche ait placé le drone à proximité immédiate de la ligne électrique qu’il devait recharger, il n’est pas difficile d’imaginer comment les drones de livraison pourraient également avoir accès aux lignes à proximité dans le même but.
Mais ce système de recharge n’est peut-être pas non plus la meilleure solution, du moins dans l’état actuel des technologies. Les drones entièrement autonomes sont encore généralement considérés comme peu fiables. On ne peut donc qu’imaginer la crainte qu’un de ces robots volants rencontre un accident sur cette ligne électrique et coupe l’électricité de tout un pâté de maisons. Bien sûr, la meilleure solution serait d’avoir des stations de recharge publiques comme pour les voitures, mais nous sommes encore loin d’être une civilisation centrée sur les drones pour justifier une telle infrastructure.
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