Figure-vous que le monde du cinéma vit actuellement sa plus grande révolution depuis l’avènement du numérique! Avec des outils comme Deepfake capables de ressusciter Carrie Fisher dans Star Wars ou des algorithmes prédisant les succès du box-office, la frontière entre science-fiction et réalité s’estompe. Mais à quel prix pour la créativité et les emplois? Découvrez le nouveau site de We Love Cinema
Quand les machines rejoignent le plateau de tournage
Je me souviens encore de ma stupéfaction en découvrant les foules numériques du « Seigneur des Anneaux ». C’était déjà de l’IA, vous savez? Eh oui! L’intelligence artificielle fait partie du paysage cinématographique depuis bien plus longtemps qu’on ne l’imagine.
L’IA, une assistante de longue date
L’IA au cinéma, ce n’est pas d’hier. Dès les années 90, les algorithmes s’invitaient discrètement sur les tournages. D’abord cantonnée aux effets spéciaux — ces batailles épiques de « Game of Thrones » avec des milliers de figurants? Des algorithmes! — l’IA a progressivement étendu son influence.
Aujourd’hui, elle s’immisce même dans l’écriture. Tenez, Greenlight Essential a développé un système qui suggère aux scénaristes les meilleures combinaisons d’intrigues. Pratique, non? Ou inquiétant? Je vous laisse juger.
De la science-fiction à la réalité troublante
Vous vous rappelez cette scène dans « Rogue One » où Peter Cushing, décédé depuis des années, réapparaît comme Grand Moff Tarkin? Ou Luke Skywalker rajeuni dans « The Mandalorian »? Ce n’est plus de la magie, c’est de la technologie pure.
Des entreprises comme United Voice Artist ou Respeecher ont accompli l’impensable: faire revivre la voix de Dark Vador telle qu’on l’a connue. Quant au Deepfake, cette technologie controversée permet désormais de substituer n’importe quel visage à celui d’un acteur. Scorsese l’a utilisée dans « The Irishman » pour rajeunir Robert De Niro. Fascinant. Et effrayant à la fois.
Hollywood en émoi: la grande peur du remplacement
La grève qui a paralysé Hollywood pendant des mois n’avait rien d’un caprice. Elle témoignait d’une angoisse profonde face à cette révolution technologique.
La révolte des artisans du 7ème art
Mai 2023. Les rues de Los Angeles se remplissent de scénaristes en colère. Leur crainte? Être remplacés par des machines. Cette grève historique a rapidement fait tache d’huile, ralliant acteurs et techniciens à la cause. Même les stars s’en sont mêlées! Meryl Streep et George Clooney ont apporté leur soutien financier aux grévistes.
Le scénariste Fabrice Ebelpoint tente de positiver: « L’IA a besoin d’être guidée par l’humain pour produire du contenu pertinent ». Mais la question reste entière: si un algorithme peut écrire 80% d’un script, pourquoi garder une équipe complète?
Un cinéma formaté par les données
Vous avez remarqué la multiplication des franchises ces dernières années? Ce n’est pas un hasard. Les grandes productions à plus d’un milliard de dollars sont devenues la norme, et l’IA pourrait accentuer cette tendance.
Des algorithmes analysent désormais ce qui fait le succès d’un film pour reproduire la formule magique. Résultat: des œuvres toujours plus calibrées pour plaire au plus grand nombre. Pas vraiment une bonne nouvelle pour le cinéma indépendant et les jeunes réalisateurs qui peinent déjà à se faire une place.
| Avantages de l’IA au cinéma | Risques de l’IA au cinéma |
|---|---|
| Effets spéciaux révolutionnaires | Perte d’emplois créatifs |
| Rajeunissement/vieillissement des acteurs | Uniformisation des contenus |
| Réduction des coûts de production | Questions éthiques (utilisation posthume d’acteurs) |
| Aide à l’écriture de scénarios | Dévalorisation du travail créatif humain |
Entre dystopie et optimisme mesuré
Tout n’est peut-être pas si sombre. Le phénoménal succès de « Barbie » et « Oppenheimer » — deux films que personne n’aurait prédit comme blockbusters — prouve que l’imprévisible existe encore.
Comme le souligne Sami Arpa, ingénieur à l’EPFL: « L’IA ne travaille qu’avec des données du passé. Elle ne peut anticiper les ruptures culturelles et les coups de génie. » Une lueur d’espoir pour tous ceux qui croient encore à la magie du cinéma?
La réglementation, seule planche de salut?
Ce que réclament aujourd’hui les professionnels du cinéma, c’est avant tout un cadre. Comment utiliser ces technologies sans détruire l’essence même du 7ème art? Comment protéger les droits des acteurs dont les performances pourraient être réutilisées ad vitam æternam?
Les accords qui ont mis fin à la grève d’Hollywood incluent des restrictions sur l’utilisation de l’IA, mais nous n’en sommes qu’au début de cette réflexion éthique essentielle.
Et demain?
Je me demande parfois si dans dix ans, nous distinguerons encore les films créés par l’homme de ceux générés par des machines. Le cinéma a toujours été le reflet de son époque, de ses craintes et de ses espoirs. N’est-ce pas finalement une belle ironie que cet art, qui a tant fantasmé les intelligences artificielles, se retrouve aujourd’hui confronté à leur réalité? Et vous, iriez-vous voir un film entièrement conçu par une IA?
